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Dr. Etienne F. Sissoko sur l’insécurité : “L’épée de Damoclès sur toutes les têtes”
Publié le mercredi 2 novembre 2016  |  Notre Printemps
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© aBamako.com par Momo
Meeting des organisations de jeunes au monument de l`Indépendance
Bamako le 13 février une vingtaine d`organisations de jeunes ont organisé un meeting au monument de l`indépendance.
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Face à la recrudescence de l’insécurité qui fait des dégâts partout au Mali, les intellectuels se prononcent sur la question. Dr. Etienne Fakaba Sissoko, économiste et professeur d’université s’est prêté volontiers à nos questions sur cette insécurité d’une façon générale

Le Combat : L’insécurité se généralise dans notre pays, au nord comme au sud. Comment expliquez-vous cela ?

Dr Etienne Fakaba Sissoko : Il fallait s’attendre à la généralisation de l’insécurité dans tout le pays. C’est la conséquence nette de la circulation des armes de tous genres (armes légères et fusils d’assaut ou de guerre). Cette situation est due, en partie, au manque de dispositifs sécuritaires du pays. N’importe qui arrive à se procurer n’importe quelle arme sans être inquiété.



Il faut vraiment travailler à cette question de circulation des armes. Lorsqu’on prend une personne avec une arme, elle parvient toujours à se tirer d’affaire ou à se disculper sans la moindre correction qu’il faut. Nous assistons à trop d’impunité tant à l’égard des personnes circulant avec les armes alors qu’elles n’en ont pas le titre, tant à l’égard des bandits arrêtés. Ils sont arrêtés aujourd’hui et quelques temps après on croisera leurs chemins quelques part ailleurs. C’est pourquoi, les cas de récidives sont, de plus en plus, nombreux.

Donc, ce fléau d’insécurité ou de banditisme s’agrandit du fait, surtout, de l’impunité grandissante.

La pauvreté et le chômage ont leur lot de responsabilité dans le phénomène. Quand les jeunes se retrouvent désemparés, n’ayant rien à faire comme activité professionnelle, il va sans dire qu’ils soient sujets à tentation vers la recherche du gain de survie. Toute chose qui aboutit à des pratiques auxquelles nous assistons au quotidien. C’est-à-dire les attaques et les agressions à main armée.

Le Combat : Quelle est, selon vous, la part de responsabilité de l’Etat (force de sécurité : policiers et gendarmes) ?

Dr Etienne Fakaba Sissoko : Je reconnais que nos forces de sécurité font de leur mieux. Cependant, force est de reconnaître qu’elles baissent les gardes dès que les attaques et les agressions se font rares. Et c’est, justement, cela qu’il faut changer. Les mesures de contrôle doivent rester intensives et maintenues. Faites le constat par vous-mêmes, il y a toujours des contrôles intensifs les jours qui suivent les cas d’attaques et d’agression à outrance, mais quelques temps après ils (policiers et gendarmes) ne maintiennent plus ce cap. C’est là où ils pêchent.

Le Combat : Que faut-il envisager pour replacer les Maliens en sécurité ?
Dr Etienne Fakaba Sissoko : Il faut revoir les dispositifs de sécurité à l’entrée et dans les points sensibles et stratégiques. Et surtout, il faut maintenir ces dispositifs et ne jamais baisser les bras, car on ne sait jamais quand est-ce que le malfrat frappera. Egalement, il faut une franche collaboration et une synergie d’action entre différents corps de sécurité eux-mêmes et ensuite entre eux et les populations civiles.

Il faudrait mieux armer nos forces de sécurité pour leur permettre de s’adapter aux bandits. Ces bandits de grand chemin sont, généralement, mieux équipés que nos policiers. Ces derniers se retrouvent généralement avec de simples PA. Je ne vois pas comment cette arme peut effrayer un détenteur de PM ou de fusils d’assaut ? Cela pose toute la problématique de l’équipement de nos forces de sécurité (police et gendarmerie). Si je ne m’abuse, il y a un projet de loi de programmation de sécurité en gestation dont il faudrait diligenter le processus en vue de son adoption le plus tôt possible.

M. Coulibaly

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