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Pour améliorer les conditions de vie et de travail des magistrats : Une grève qui a fait mal
Publié le mercredi 2 novembre 2016  |  Notre Printemps
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© aBamako.com par A.S
Ministre du travail de la fonction publique de la reforme de l’état chargé des relations avec les institutions : Mme Diarra Raky Tala
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La grève de 72 heures lancées par les magistrats du Syndicat autonome de la magistrature (SAM), s’est soldé par une paralysie totale. Cela a entrainé un manque à gagner pour le trésor public. Des bureaux et salles d’audience fermés, des justiciables sans justiciers. «Nous resterons vigilants, quoi qu’il en soit, nous avons de quoi leur faire mal, nous avons les moyens juridiques et le professionnalisme syndical », promettait le SAM.



Selon le constat les tribunaux de grande instance et les cours de justice étaient vides de monde ; toutes les affaires courantes ont dû attendre le lundi ou jour suivant, pour être sur la table du magistrat. Ce fut un véritable manque à gagner pour l’Etat. En résumé, le mot d’ordre de grève a été largement observé.



Suite à l’échec de la négociation entamée avec le gouvernement du Jeudi 21 juillet au Lundi 25 juillet 2016 dans la salle de réunion du Ministère de la Justice, les magistrats du SAM sont allés en grève de 72 heures. Les acteurs ont ainsi organisé une conférence de presse le mardi 26 juillet 2016 à la Maison de la Presse ; l’objectif était d’informer les professionnels des medias sur les tenants et aboutissants des points de revendication de leur cahier de doléances.

C’était sous la présidence de Cheick Mohamed Chérif Koné, Président du SAM, assisté de Boya Dembélé, premier secrétaire à la revendication ; Dramane Diarra, secrétaire aux relations extérieurs et des membres.

Dans son exposé luminaire, le président du SAM Cheick M Koné a rappelé que sur le total de 27 points de revendications, il y a dix-sept (17) points de désaccord, huit (8) points d’accord, un (1) point d’accord partiel et un (1) point retiré.

De ce fait, la négociation entamée suite au dépôt du préavis de grève du SAM a été un échec. Selon lui, le SAM et les négociateurs se sont trouvés en face de représentants du gouvernement de mauvaise foi, n’ayant aucune idée de l’indépendance du pouvoir judiciaire. A ce titre, il dira que le SAM constate que tout le jeu est fait pour affaiblir le pouvoir judiciaire. Il est impossible, dit-il, de discuter avec des gens qui n’ont aucune notion élémentaire. C’est ainsi qu’il précise que la négociation a été un échec, dans la mesure où tout a été évoqué, sauf la substance même du cahier de doléances. «Les indemnités de judicature, le relèvement de la grille salariale, l’intégration de certaines indemnités et primes aux salaires, le relèvement de la pension de retraite, les indemnités de logement, des points essentiels ont fait l’objet de désaccord», a déplore l’orateur. Ce qui est manifestement révélateur de la mauvaise foi du gouvernement, a t-il indiqué, c’est aussi, le désaccord sur, entre autres, le renforcement des mesures de sécurité des magistrats, le refus d’indemniser les magistrats victimes des dommages de la crise du nord, etc.

Face à cette situation, Cheick Mohamed Cherif Koné demande à l’Etat le respect des normes internationales qui prévoient des minimales par rapport au traitement des magistrats.

Le premier secrétaire à la revendication du SAM, Boya Dembélé, indiquant que la justice est le socle du développement, donc cela nécessite une refondation, a rappelé que « bien avant aujourd’hui, nous avions déposé un cahier de doléance ; suite à l’échec de la négociation, nous avons déposé un préavis de grève de 72 heures ». Boya Dembélé a souligné que la revendication du Syndicat Autonome de la Magistrature porte sur 27 points, à l’issue des discussions, il y a eu 8 points d’accords, 17 points de désaccords, 1 point retiré, 1 point d’accord partiel.

Les conférenciers ont situé les revendications dans leur contexte international et sous-régional, la relation justice-Etat de droit et démocratie, rôle de la justice dans la refondation de l’Etat après la crise, l’interdiction pour les magistrats de faire de la politique, la situation de précarité des magistrats par rapport à leur charge de travail, la fonction régalienne de la justice.

Après la grève de 72 heures, Cheick Mohamed Cherif Koné a indiqué que le SAM fera une pause pour observer. Si rien n’est fait, le syndicat promet de passer à la vitesse supérieure en décrétant une grève d’une semaine. «Nous resterons vigilants et quoi qu’il en soit, nous avons de quoi leur faire mal. Nous avons les moyens juridiques et le professionnalisme syndical nécessaire, sans oublier l’accompagnement de l’Union internationale des magistrats», prévient le Président du SAM. Avant de terminer, il a exprimé la solidarité du SAM envers des magistrats détenus en Turquie. Selon lui, des milliers de magistrats se trouvent privés de leur liberté dans des conditions arbitraires.

Alassane Cissé
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