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Soutien militaire de la Russie au Mali : Le problème, ce n’est pas Poutine
Publié le jeudi 3 novembre 2016  |  Le Point
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La récente visite dans notre pays du vice-ministre russe des Affaires étrangères, Michaël Bogdanov, a suscité beaucoup d’espoir chez de nombreux Maliens, qui y voient une alternative enfin crédible à la résolution de la crise du Nord et à la lutte contre le terrorisme.
Mais ils devraient se détromper. Car, le problème, ce n’est point la Russie, mais le Mali, précisément les autorités maliennes. En effet, obnubilées par la toute-puissance française, celles-ci semblent désormais dépourvues de bon sens pour comprendre que le salut du Mali ne passe guère par la France qui a des visées autres que celles du peuple malien. Il est fort probable d’ailleurs que cette visite du vice-ministre russe ne soit qu’une opération de charme organisée par les autorités maliennes en vue de faire comprendre aux millions de Maliens, qui ne cessent de réclamer l’intervention russe, qu’elles prennent en compte leurs préoccupations.
On sait que depuis plusieurs mois maintenant circule une pétition en faveur de l’intervention russe, que plus de deux millions de Maliens y ont déjà apposé leurs signatures, que plusieurs autres concitoyens sont prêts à leur emboîter le pas, mais sans savoir parfois comment. Il est indéniable que la Russie est sincère lorsqu’elle se dit prête à soutenir le Mali. En effet, pour des raisons historiques, la Russie a été parmi les premiers pays à réaliser de nombreuses infrastructures au Mali, à former de nombreux élèves, étudiants et fonctionnaires ici et en ex-URSS, puis en Russie elle-même. On sait aussi que la puissance de l’armée malienne était le résultat de la bonne coopération entre les deux pays.

Et ce que de nombreux Maliens ignorent, c’est qu’à l’éclatement de l’URSS en 1991, la Russie, héritière de l’union, se retrouvait comme le premier pays créancier du Mali. Elle renoncera d’ailleurs quasiment à toute cette dette, le Mali étant incapable d’ y faire face et au nom des relations historiques. Cependant, les autorités de l’ère dite démocratique ont fait table rase de tout cela, réduisant à néant des efforts consentis pendant des décennies, laissant pourrir allégrement tous ces équipements militaires qui auraient pu nous éviter la honte subie. Et préférant se tourner vers des supposés partenaires dont l’intention malveillante a, à plusieurs reprises, été éprouvée.

Faut-il espérer que les choses vont désormais bouger avec la Russie ?

Peu probable. On se souvient que, alors que le président IBK était nouvellement élu, le ministre des Affaires étrangères,, M. Diop, avait effectué une visite en Russie qui avait suscité beaucoup d’espoir. Mais ce fût tout, on n’en parla presque plus. Les raisons ? Pas besoin d’être dans les secrets de Dieu pour comprendre qu’un tel rapprochement n’était pas du goût de Paris. Dans ces conditions, le choix est vite fait par nos gouvernants qui mesurent sûrement la capacité de nuisance de l’Hexagone non pas sur le pays, mais vis-à-vis de leur régime à eux. En d’autres termes, ils préfèrent se protéger eux-mêmes plutôt que de privilégier l’intérêt supérieur de la nation.

Et à ce jour, aucun indice nouveau n’est là pour nous faire comprendre un quelconque changement de cap. Aussi est-il fort probable que la relance de la coopération russo-malienne se limite à la forte impression que le président IBK a visiblement produite sur le diplomate russe de par sa connaissance de la littérature russe et des relations historiques liant les deux pays. Ceux des Maliens qui ne cessent de vouloir ‘’dédouaner’’ IBK en mettant tout sur le dos de la France doivent comprendre que les Maliens n’ont pas élu Hollande mais IBK.
Lequel a accepté ses fonctions en connaissance de cause et doit assumer ses choix. Même lorsqu’ils sont mauvais. Comme celui qui consiste à penser qu’il suffit de faire plaisir à Paris et à Kidal pour que le Mali retrouve la Paix. La paix passera par les choix douloureux certes mais acceptables et acceptés par la très grande majorité des Maliens. Et non pas par l’Elysée, le Quai d’Orsay, la CMA.

La Rédaction

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