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Gouvernance : « C’est avec IBK …que le budget de l’Armée a été multiplié par quatre » selon Boubou Cissé
Publié le jeudi 3 novembre 2016  |  Le Point
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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« Si tous les chefs d’Etats africains étaient comme IBK, l’Afrique mettrait encore trois siècles pour se développer » dixit Hollande ?

Dans une déclaration récente, le ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé, se vante que ‘’c’est seulement avec l’arrivée d’IBK et la Loi d’orientation et de programmation militaire que le budget de l’armée a été multiplié par quatre’’. Il n’est certainement pas nécessaire de se lancer dans une polémique sur cette question. Pour autant, il nous paraît utile de poursuivre la logique jusqu’au bout, afin de mettre davantage en lumière les ‘’performances’’ du régime, car les records, il y en a eu suffisamment, mais malheureusement pas souvent dans le bon sens. Pour commencer, restons sur le terrain militaire pour rappeler au ministre Cissé que c’est aussi avec ce régime que le coût d’une paire de chaussettes a été porté à plus de 20.000 FCFA. Ce qui est déjà un bon départ pour démultiplier un budget. C’est aussi avec ce régime que des marchés de milliards ont été attribués de gré à gré à des gens appartenant au système. Comme un Kagnassy, Conseiller spécial à la présidence au moment des faits. Et pour justifier ce deal plus que douteux, le ‘’secret défense’’ a été invoqué par le pouvoir. Argumentaire qui, à l’époque, agaça jusqu’au Représentant du FMI dans notre pays qui ne comprenait pas en quoi un équipement constitué de chaussettes, d’uniformes, et d’autres accessoires du genre pouvait-il constituer un ‘’secret défense’’. Le seul bon sens suffisait donc à se rendre à l’évidence qu’il ne pouvait s’agir que d’un ‘’deal secret’’ entre une autorité et un probable financeur de la campagne présidentielle. Un opérateur économique déjà en délicatesse avec les autorités de son pays d’accueil, la Côte d’Ivoire, et qui, avec une facilité déconcertante, se retrouve au cœur du système de l’Etat en qualité de Conseiller spécial, avec rang de ministre. Avant de décrocher sur un plateau d’or un marché de dizaines de milliards relatif à l’équipement de l’armée. Ce mot ‘’équipement’’ a d’ailleurs été abusivement utilisé pour tromper le peuple en lui faisant croire que son armée avait eu finalement la puissance de feu nécessaire au combat qu’elle doit mener. Un peu comme un ATT qui avait emprunte du matériel de guerre à Khadafi qu’il exhibera outrancièrement à l’occasion de la commémoration d’une fête de l’indépendance. Le ministre Boubou Cissé pourrait peut-être rétorquer qu’il n’était pas ministre des Finances à l’époque, mais au nom de la solidarité gouvernementale, il devrait accepter que c’est avec ce régime qu’un second avion présidentiel (il y en avait déjà que le président fraîchement élu avait du reste utilisé pour effectuer ses premières visites de remerciements et de courtoisie dans la sous-région) au mépris de toutes les règles budgétaires. A ce sujet, ce que le commun des mortels ne sait pas, c’est que l’achat de cet avion (qui n’était pas budgétairement prévu) avait provoqué l’annulation de nombreux projets de développement voire de survie. En d’autres termes, il a pu empêcher la réalisation de forages, de centres de santé, de routes qui auraient pu servir des millions de Maliens. L’argumentaire souvent invoqué par le pouvoir pour se justifier est que l’ancien appareil (acheté par ATT et que lui-même avait déjà emprunté) n’était pas en état et que l’utilisation des vols commerciaux reviendrait plus onéreuse à l’Etat. Bel argument mais pas du tout convaincant quand on sait que lors de ses multiples déplacements, seule la famille présidentielle (‘’Ma famille d’abord’’) a accès à l’avion du Peuple. S’y ajoutent parfois des amis d’enfance, des belles-sœurs qu’on prend en escale, etc. . Pendant ce temps, les autres membres de la délégation sont obligés d’emprunter les vols commerciaux que les horaires contraignent parfois à rester dans les hôtels plus longtemps que prévu. Donc à gaspiller davantage l’argent du contribuable, pendant que le seul avion présidentiel aurait suffi à embarquer toute la délégation. Quelle rigueur budgétaire !

« Si tous les chefs d’Etat africains étaient comme IBK, l’Afrique mettrait encore trois siècles pour se développer. Tout est personnalisé chez lui. Ses costumes, chemises, cravates…tout porte la griffe ‘’IBK’’. Même chose pour les membres de sa famille, y compris les domestiques… » aurait confié le président Hollande à un diplomate. Vrai ou faux, une chose est évidente, ‘’le Bourgeois’’ revient trop cher à ce pauvre Mali obligé de lui dérouler le tapis rouge même en rase campagne. C’est aussi avec ce régime qu’il y a eu ces fameux marchés d’engrais frelaté, de tracteurs surfacturés ; qu’on assiste à cette gestion patrimoniale sans précédent du pouvoir. C’est avec IBK qu’il y a une prime à la rébellion, à qui on offre tout pour avoir pris des armes, tué, violé, égorgé des citoyens maliens. C’est avec ce régime qu’on offre gracieusement quelque 400 millions de FCFA à la CMA pour l’organisation d’une simple réunion à Kidal, réunion à laquelle le gouvernement n’était pas souhaité. Pendant ce temps, l’hôpital du Point G manque d’oxygène, on n’accède pas aux revendications des agents des services socio-sanitaires dont la grève de cinq jours (SVP !), vous pouvez imaginer, a probablement causé de nombreuses victimes innocentes. On peut certainement éditer tout un bouquin rien que sur les horreurs du régime en trois ans d’exercice du pouvoir. Aussi disons-nous que ce régime doit avoir de l’humilité. Et Boubou Cissé avec. Lui qui, quoiqu’il ait annulé l’arrêté d’intégration dans la Fonction publique (Impôts, Douanes, les points juteux quoi) de 501 agents suspects, ne sort nullement intact de cette transaction politico-financière. Car l’opinion est convaincue que c’est parce que le RPM , le parti au pouvoir, n’a pas eu son compte que le ministre Cissé s’est résolu ou a été obligé d’annuler l’arrêté. Pour finir, le peuple malien voudrait bien qu’on augmente encore plus le budget de l’armée, mais ce serait encore mieux si cette augmentation aidait à délivrer le pays des bandits armés. Dépenser oui, mais dépenser utile. Si l’on y ajoute le fait que le budget de la présidence sous IBK a été plus que du double depuis ATT, c’est le comble.



La Rédaction

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