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Niger – Ibrahim Yacouba : « Si nous ne faisons pas la guerre aux terroristes du Nord-Mali, eux nous la feront ! »
Publié le jeudi 3 novembre 2016  |  Jeune Afrique
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Cible de trois attaques terroristes en dix jours au mois d’octobre, le Niger se trouve sous les feux de la rampe et des jihadistes venus du Nord-Mali. Entre une situation sécuritaire tendue, un agenda diplomatique chargé et un récent remaniement, le ministre des Affaires étrangères nigérien, Ibrahim Yacouba, répond aux questions de Jeune Afrique.

Jeune Afrique : Le Niger a subi trois attaques en dix jours et, chaque fois, les assaillants se sont enfuis vers le Mali. Cela signifie-t-il que la frontière entre les deux pays est aujourd’hui hors de contrôle ?

Ibrahim Yacouba : Cela signifie que la situation au Nord-Mali s’est dégradée. Nous le disons depuis dix mois : nous devons nous organiser pour éradiquer le terrorisme à sa racine, c’est-à-dire au nord du Mali. Nous avions demandé à ce que le mandat de la Minusma soit nettement plus offensif et permette de faire la guerre. Cela n’a pas été fait. Il y a eu des petits aménagements mais l’action n’est pas encore appropriée. Sans un mandat offensif robuste, nous ne parviendrons pas à faire en sorte que les pays du Sahel ne soient pas attaqués, comme l’ont été le Niger et le Burkina Faso notamment.

La responsabilité de ces attaques est donc à chercher du côté de la Minusma ?

Plutôt du côté de la communauté internationale. Nous avons plus de 10 000 hommes au sein de la Minusma et nous y mobilisons des centaines de millions de dollars. Mais dans certaines zones, des groupes exercent des activités criminelles et on ne les attaque pas. La Minusma est conçue comme un dispositif de maintien de la paix sur un terrain où il faut faire la guerre. Si nous ne faisons pas la guerre aux terroristes, eux nous la feront ! Il faut transformer la force de l’ONU, comme cela a été fait en RD Congo avec la Monusco. Et si ce n’est pas possible, il faut permettre aux pays du G5 Sahel [Niger, Tchad, Burkina Faso, Mali, Mauritanie, NDLR] de mettre en place une force multinationale.

Où en sont les discussions concernant cette force ?

Au sein du G5, nous sommes d’accord pour la mettre en place, mais il nous faut des ressources financières pour le faire. Nous avons désormais un exemple à copier avec la force multinationale mixte autour du lac Tchad. Cette nouvelle force peut être opérationnelle le plus tôt possible. Nous ne pouvons plus nous contenter d’un dispositif onusien classique, adapté à des acteurs vertueux et respectueux. Au Nord-Mali, certains sont signataires d’un accord de paix le jour et redeviennent terroristes et narcotrafiquants la nuit. Il y a une guerre à mener et on ne peut pas en faire l’économie.

Il y a une guerre à mener et on ne peut pas en faire l’économie
Vous parlez de narcotrafic. Celui-ci est-il aujourd’hui le principal problème du Niger, à la fois pays de transit et cible des terroristes ?

Le Niger n’a pas de groupes jihadistes ou narcotrafiquants sur son territoire. Mais il est vrai que les terroristes utilisent la drogue pour se financer et nous attaquer. Nous devons donc absolument combattre le trafic, que ce soit pour notre santé publique ou pour notre sécurité. Il faut détruire cette source de financement du terrorisme.
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