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Conférence de presse de l’opposition: Tiébilé Dramé, président du Parena « Notre peuple vit dans la psychose de l’insécurité, dans l’inquiétude de la partition rampante du territoire national »
Publié le vendredi 4 novembre 2016  |  Le Républicain
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© aBamako.com par Momo
Rentrée politique du PARENA
Bamako, le 20 février 2016 le PARENA a tenu sa rentrée politique 2016 au Palais de la culture
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Hier, jeudi 3 novembre 2016, les responsables de l’opposition étaient face à la presse à la Maison de la presse de Bamako pour non seulement dénoncer l’insécurité qui mine le pays, mais aussi pour évoquer les élections communales du 20 novembre 2016. Cette conférence de presse était principalement animée par Tiébilé Dramé du Parena, en présence de Salikou Sanogo de l’Urd, de Oumar Hammadoun Dicko du Psp, de Souleymane Koné du Fare, de Nouhoum Togo du Pdes et d’autres responsables de l’opposition républicaine et démocratique.

Par ailleurs, les opposants ont mis l’accent sur l’installation des autorités intérimaires prévue pour ce mois de novembre. Sur le plan sécuritaire, le conférencier Tiébilé Dramé a dénoncé l'incapacité des autorités à protéger les personnes et les biens. Concernant les élections du 20 novembre, on apprend que la liste de l’opposition en commune II est validée par la cour d’appel de Bamako.

« A la veille de l’ouverture de la campagne électorale pour l'élection des conseillers communaux, nous voulons vous entretenir, une fois de plus, des grands défis qui se posent à notre pays depuis les évènements de mars 2012 et qui connaissent un développement exponentiel depuis septembre 2013, notamment:

L’installation des autorités intérimaires en catimini à l’exclusion de toutes les forces vives du pays. L’insécurité permanente sur toute l’étendue du territoire. L’imbroglio juridico-administratif des élections communales », c’est par ces mots que le conférencier Tiébilé Dramé à commencé son allocution. Avant d’ajouter que le Mali va mal, très mal, la situation du pays est de plus en plus intenable, et l'insécurité galopante n'épargne aucune région de notre pays. « En ce début de novembre, notre peuple vit dans la psychose de l'insécurité, dans l'inquiétude de la partition rampante du territoire national. L'intégrité du territoire est chaque jour démantelée.

La réconciliation nationale et la réunification du pays sont renvoyées aux calendes grecques. Avec l'installation prochaine des "Autorités intérimaires" et la tenue programmée des élections communales, c'est un pays à deux vitesses qui se met en place du fait de l'incompétence et de l'incurie des pouvoirs publics. Au même moment, la déliquescence de l'État n'a jamais été autant prononcée », a-t-il dit. Selon l’opposant Tiébilé Dramé, la composition des "Autorités intérimaires" ne tient compte d'aucun principe d'équité.

Elle fait fi, rappel-t-il, des causes du soulèvement de Gao (juillet 2016) et des promesses faites aux forces vives de cette localité au nom du Gouvernement par la délégation ministérielle. Pour le conférencier, le calendrier d'installation de ces autorités intérimaires ne semble tenir compte ni des causes immédiates de la guerre civile de Kidal (juillet, août et septembre) à savoir la présidence de l'Autorité Intérimaire de cette région, ni des vagues de protestations que le décret a suscitées au sein de certains groupes armés. Parlant de l’insécurité qui mine partout au Mali, Tiébilé Dramé a souligné que « l'incapacité des autorités à protéger les personnes et les biens a atteint un seuil alarmant ces derniers jours.

En dépit des assurances trompeuses du Gouvernement. La multiplication des attaques armées à Bamako et dans les communes environnantes interpelle le président de la République et son Gouvernement: Sanankoroba, Djélibougou, Kalifabougou, Siège d’Ecobank au cœur de Bamako, Néguéla et j'en passe. Le calvaire et la psychose que vivent les populations de Bamako et alentours sont le lot quotidien des populations maliennes du Nord et du Centre. Ceux qui fréquentent les routes des régions de Tombouctou et de Mopti en savent quelque chose ». En outre, il a fait savoir que le manque de réponse politique à la crise du Delta intérieur du Niger et du Centre est l'illustration de la démission flagrante des pouvoirs publics maliens.

A l’en croire, depuis un an et demi, des administrateurs, des chefs de villages, des enseignants, des infirmiers, des agents des Eaux et Forêts ont été obligés d'abandonner leurs postes. Et de poursuivre que le peuple malien dans ces contrées est laissé à lui même. « 100% des écoles étaient fermées à Kareri, Koubaye, Ouro Guiré, Ouro Modi, Sasalbe, Toguéré Coumbé, pendant la dernière année scolaire. Quand le régime et ses soutiens affirment avec aplomb que le Mali avance, que tout va bien, ne sont-ils pas coupés de la réalité vécue par le peuple malien? », s’est-il interrogé.

L’Opposition saisira la Cour de Justice de la CEDEAO pour l’annulation de la loi électorale
Concernant les élections communales du 20 novembre prochain, on apprend que la liste d’alliance de l’opposition en commune II du district de Bamako et celle de l’Adema ont été validées par la cour d’appel de Bamako. Tiébilé Dramé a indiqué qu’au Mali, l'on a atteint le sommet de l'improvisation et du pilotage à vue. Par ailleurs, il a souligné que c’est en violation flagrante du Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance que le Président de la république a promulgué la nouvelle loi.

En effet, l'article 2 de ce Protocole stipule (1er alinéa): "Aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité́ des acteurs politiques". Pour l'histoire, pour prendre date et pour la pédagogie, l'Opposition saisira la Cour de Justice de la CEDEAO pour dire le droit communautaire (qui est au- dessus de la loi nationale).

« L'improvisation, le pilotage à vue, la politique de l'autruche et la démission des pouvoirs publics sont les marques de fabrique de la gouvernance instaurée depuis trois ans. Cette gouvernance a causé trop de torts à notre pays. La partition rampante du territoire national, le démantèlement de l'intégrité territoriale du Mali, la division des croissante des communautés composant l'ensemble national, l'insécurité galopante, le sang qui coule chaque jour au Mali, l'extension de la pauvreté et la détérioration des conditions de vie du peuple sont les conséquences de cette gouvernance chaotique. Le peuple malien qui souffre tant doit, à la faveur des communales du 20 novembre, donner un sévère avertissement à ceux qui nous gouvernent avec tant d'irresponsabilité et tant d'inconscience », a déclaré Tiébilé Dramé.

En réponse aux questions des journalistes, Souleymane Koné du parti Fare a fait savoir que cette élection semble être une provocation car, dit-il, le pouvoir attend à ce que l’opposition boycotte pour rafler tous les postes. Concernant une prétendue libération de l’auteur du putsch du 22 mars 2012, Souleymane Koné a condamné l’impunité dans cette affaire. « Si l’Etat est défaillant, le dossier doit être transféré devant la cour pénale internationale », a-t-il dit. S’agissant du rejet des requêtes de l’opposition par la Cour Constitutionnelle, le diplomate Souleymane Koné a indiqué que la Cour constitutionnelle fait la politique et non dire le droit.

Pour sa part, le président du PSP, Oumar Hammadoun Dicko a déploré l’absence totale de l’Etat en matière de sécurité. L’opposition républicaine et démocratique tend sa main « fraternelle » non seulement au groupe parlementaire APD-Maliba/ Sadi qui se réclame de l’opposition mais aussi tend sa main à l’Adema Pasj. « On ne peut lutter contre l’insécurité sans une bonne gouvernance. Le président et son gouvernement sont dans une impasse totale c’est pourquoi nous demandons la tenue des concertations nationales », a conclu Tiébilé Dramé

Aguibou Sogodogo
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