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L’Essor N° 17375 du 19/2/2013

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Mali-France : L’AIDE au développement redémarre
Publié le mercredi 20 fevrier 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par A S
Audience accordée par le chef de l`Etat par intérim au ministre français délégué chargé du développement Pascal Canfin.
Bamako, le 19 février 2013 au palais de Koulouba. Le ministre Pascal Canfin en visite au Mali, a été reçu en audience par le président Dioncounda Traoré.


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C’est le ministre français délégué chargé du Développement, Pascal Canfin, qui l’a annoncé lundi à Mopti en promettant que son pays aidera le Mali à se relever

Reçu hier par le président de la République par intérim Dioncounda Traoré, le ministre français délégué chargé du Développement, Pascal Canfin, a regagné Paris après un séjour de deux jours dans notre pays. Pascal Canfin était venu annoncer « le lancement officiel de la coopération française » avec notre pays, une coopération gelée après le coup d’Etat de mars 2012.

Accompagné du ministre de la Santé et de son homologue de l’Action humanitaire, de la Solidarité et des Personnes âgées, Pascal Canfin a choisi la ville de Mopti pour annoncer la reprise effective de l’aide au développement. Les ambassadeurs de France et de Belgique dans notre pays faisaient partie d’un voyage que le ministre français a trouvé « très instructif ». « Nous avons arrêté l’aide dite au développement pendant des mois suite au coup d’Etat et maintenant nous reprenons aujourd’hui même », a précisé le ministre Canfin qui a visité à Mopti un hôpital financé par la France et la Belgique pour 16 millions d’euros, soit plus de 10 milliards de Fcfa.


L’infrastructure bâtie à Sévaré est gigantesque et très moderne avec une allure architecturale futuriste. Tous les services techniques nécessaires à une prise en charge de la santé des 15 000 habitants de la commune urbaine de Mopti sont installés dans l’établissement baptisé « Sominé Dolo ». Les 40 056 personnes déplacées du nord qui ont trouvé un refuge temporaire dans la ville pourront également s’y faire soigner.

La délégation a été accueillie à l’aéroport de Mopti par les autorités administratives et politiques de la région. Elle a visité un à un, tous les services techniques de l’hôpital. « Il manque de spécialistes le plus souvent. Par exemple, il y a un déficit de traumatologues dans l’hôpital. Or, ce sont eux qui donnent les premiers soins aux blessés de guerre », remarque le maire de la ville, Oumar Bathily.

Les services de soins totalisent 122 lits. Le médecin-chef colonel Boubacar Diallo a noté « une grande affluence par rapport à l’ancien site » abandonné à Mopti, au bord du fleuve. « Plus de 100 blessés de guerre ont été soignés ici », relève le médecin militaire. Mais cet hôpital opérationnel depuis trois mois n’est « pas encore inauguré » parce que « pas encore officiellement réceptionné ».

Satisfait de voir que l’établissement est opérationnel et très fréquenté, le visiteur de marque a jugé positif « de regarder concrètement où va l’argent de la France pour que l’aide soit plus efficace ».

Au cours de la visite de l’établissement, le ministre de l’Action humanitaire, Mamadou Sidibé, médecin de formation, a souligné que « les équipements au niveau de Mopti sont les plus performants du Mali ». Le point faible réside dans la formation du personnel pour une bonne utilisation des machines. Le ministre de la Santé, Soumana Makadji, a pris bonne note de cette remarque.

Devant la salle de la radiographie qui jouxte la pharmacie et les urgences, trois militaires blessés attendent les résultats de leurs analyses. L’extrémité du banc métallique est occupée par l’adjudant-chef Makan Keita, 52 ans, seul blessé de la charge explosive du kamikaze djihadiste qui s’est fait exploser à Gao le 8 février dernier. Il souffre de la cheville droite et surtout du dos, parce qu’il a été violemment soufflé par l’explosion.

« Ce déplacement a pour objectif d’évaluer avec les autorités maliennes les besoins prioritaires pour la reprise de la coopération », a expliqué le ministre français à la fin de la visite. « J’ai vu des enfants au service de maternité qui seraient morts si cet hôpital n’était pas là aujourd’hui », a-t-il noté avec émotion en constatant cependant qu’ »il y a beaucoup de choses à améliorer ». « A Tombouctou, il n’y a l’eau et l’électricité que pour quelques jours. Il y a donc des urgences pour faire repartir le pays. C’est une responsabilité pour la France de faire gagner la paix au Mali », a-t-il ajouté.

Le ministre français a également annoncé la tenue à la mi-mai à Bruxelles d’une nouvelle conférence des donateurs pour le Mali, afin d’ »accompagner le processus de stabilisation » du pays tant sur le plan politique qu’en matière de développement. « Nous allons travailler ensemble sur une liste de priorités sur laquelle nous serons d’accord, afin de reprendre de la manière la plus efficace l’aide publique au développement », a précisé Pascal Canfin. La France a « aujourd’hui 150 millions d’euros (98,4 milliards de Fcfa ndlr) qui ont été gelés » en raison des événements au Mali et qui serviront à « financer d’anciens projets, mais aussi de nouveaux projets parce que la situation a changé, a-t-il ajouté avant de rallier Mopti-ville où une rencontre était prévue avec les collectivités locales. A l’hôtel de ville, les élus de la région ont, tour à tour, exprimé les besoins de leurs localités. Autant dire que tout est à refaire : l’eau potable, la micro-finance, les infrastructures de base, le déminage, le tourisme… Le ministre français a promis que son pays s’emploiera à aider le nôtre à se remettre debout.

Avant de quitter « la Venise malienne », la délégation a fait une courte visite dans la vieille ville de Mopti inscrit au patrimoine culturel de notre pays. Marchant à l’aise dans les ruelles tortueuses mais bien pavées, le ministre Canfin était visiblement séduit par la valeur historique et l’architecture de type soudanais. Il a longtemps admiré la grande mosquée de Mopti construite de bois, de paille, d’argile et surtout de beaucoup de génie entre 1936 et 1943.

Dans la dernière décennie, des travaux de crépissage des murs avec du ciment avaient affaibli la mosquée dans sa structure, rendant nécessaire une restauration générale entreprise avec l’aide de la fondation Aga Khan de 2004 à 2006, date à laquelle la mosquée a été inscrite sur la liste du patrimoine national du Mali.

Avant de quitter notre pays, le ministre français a rencontré les chefs militaires de l’opération Serval. Ensemble, ils ont identifié les opérations d’urgence à exécuter « dans les jours et semaines à venir ». Pascal Canfin a également animé une conférence de presse sur laquelle nous reviendrons dans notre prochaine édition

Envoyé spécial

A. M. CISSE

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