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Cyrill Achcar président de l’OPI : «Il est impossible de développer le secteur industriel avec 700 millions FCFA, soit 0,038% du budget national»
Publié le vendredi 4 novembre 2016  |  Le Tjikan
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence de presse de OPI
Bamako, le 05 octobre 2015 l’Organisation Patronales des Industriels a organisé une conférence de presse
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En prélude à la célébration de la journée de l’industrialisation de l’Afrique, prévue du 19 au 20 novembre, les responsables de l’Organisation Patronale des Industriels (OPI) ont animé une conférence de presse, le mardi 1er novembre dernier, à leur siège. Pour le président de l’OPI, Cyrill Achcar, le gouvernement doit accorder beaucoup plus d’importance au secteur industriel afin de créer davantage de richesses et d’emplois.

Instituée par l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 1989, la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique (JIA 2016) sera célébrée du 19 au 20 novembre prochain.

A la faveur d’une conférence de presse, qu’ils ont animée, le mardi 1er novembre dernier à leur siège, les responsables de l’Organisation Patronale des Industriels (OPI) ont annoncé que l’événement se tiendra cette année, au Parc des Expositions de Bamako et sera placé sous la présidence du Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta. Selon la présidente de la commission d’organisation, Jamila Ben Baba, environ une centaine d’exposants sont attendus. Et l’objectif de la journée, selon elle, vise à inciter les décideurs à s’investir davantage en faveur du secteur industriel, principal pilier du développement socio-économique.



Mettant à profit l’occasion, le président de l’OPI, Cyrill Achcar, a présenté le Tome 2 du ‘’Livre Blanc’’. Dans lequel, l’OPI, a formulé, à l’intention du gouvernement, vingt quatre (24) mesures, à mettre en œuvre, pour relancer l’Industrie malienne.

Au nombre desquelles : la réduction de la TVA à 5% uniquement pour les produits manufacturés et non importés, la suppression de la Taxe sur les Activités Financières (TAF), la relecture du décret 299/P-RM du 03 juin 2002 portant sur la répartition des produits amendés confiscations, pénalités, frais de poursuite et de primes sur les recettes budgétaires, créer un observatoire malien de l’Industrie du partenariat public privé et PTF (PPPP), l’application du tarif extérieur commun (TEC) aux produits frauduleusement originaires de l’UEMOA et de la CEDEAO dont l’agrément TPC est contestable entre autres.

Aux dires du président de l’OPI, Cyrill Achcar, le taux de croissance annuelle du PIB était de 5% en 2015, selon la BCEAO. Or, dit-il, ce chiffre n’est pas suffisant pour réduire le taux de pauvreté. Pour lui, il faudrait au minimum 7% de croissance inclusive pour stopper l’augmentation de la pauvreté et résorber efficacement le taux de chômage estimé à 30%.

Comment développer le secteur industriel avec un budget de 700 millions FCFA, soit 0,038% du budget ?

Sur le plan industriel, comparativement à la Côte d’Ivoire et au Sénégal, le Mali est un nain. Pour preuve, soutient, le président de l’OPI, Cyrill Achcar, le Mali compte seulement 800 unités industrielles contre 4 000 pour le Sénégal et 6 000 pour la Côte d’Ivoire.

Tandis que la balance commerciale du Mali est fortement déficitaire avec 400 milliards FCFA. Pis, selon lui, le Mali est le premier pays importateur de l’espace UEMOA.

Toute chose qui selon lui, est inacceptable dans la mesure où le Mali regorge d’énormes potentialités.

Pour changer cette mauvaise donne et combler le retard industriel du Mali, l’Organisation Patronale des Industriels (OPI), préconise l’application des 24 mesures où solutions de son ‘’Livre Blanc’’, par le gouvernement.

« Nous voulons amener l’industrie malienne à un niveau normal, c’est-à-dire porter sa contribution au PIB à un taux compris entre 10% et 20% » a déclaré, le président de l’OPI, Cyrill Achcar. Qui ajoute que le Mali peut figurer parmi les nations africaines les plus développées, à condition que l’on redynamise son industrie.

« Une industrie forte permet de créer des richesses et des emplois, et donc d’améliorer durablement le niveau de vie des citoyens. Le développement n’est pas possible sans industrialisation», a déclaré Cyrill Achcar.

Qui révèle que l’OPI génère 50 000 emplois. Un chiffre qui selon lui pourrait être multiplié à 2 ou 3, si toute fois, les 24 mesures du ‘’Livre Blanc’’ de l’OPI étaient appliquées.

Pour preuve, soutient-il, à cause de la faiblesse des commandes, les unités industrielles au Mali ne tournent pas à plein régime et ne travaillent qu’avec une seule équipe, contre trois équipes en temps normal.

Pour le président de l’OPI, Cyrill Achcar, le gouvernement malien, octroie 15% du budget national, soit, 300 milliards FCFA à l’Agriculture contre seulement 700 millions FCFA, soit 0,038% au secteur industriel. Toute chose qui dit-il, n’a pas de sens. Car selon lui, les produits agricoles ne seront profitables au Mali que s’il y a de la valeur ajoutée.

D’où l’occasion pour lui d’inviter le gouvernement, à accorder beaucoup plus d’importance au secteur industriel, pour créer beaucoup plus de richesses et d’emplois.

Lassina NIANGALY
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