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Le président du groupe des négociateurs africains sur le changement climatique, Seyni Nafo à propos de la COP22 au Maroc : “Nos chefs d’Etat vont demander en urgence des moyens pour les pays africains afin de mettre en œuvre des programmes dans le cadre de l’adaptation”
Publié le samedi 5 novembre 2016  |  Aujourd`hui
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence à Koulouba sur la COP22
Une Conférence sur la COP22 s`est tenue à Koulouba le 2 Novembre 2016
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Enjeux et priorités de la Cop22 au Maroc. C’était le thème d’une conférence de presse organisée le mardi par l’ambassadeur Seyni Nafo, président du groupe des négociateurs africains sur le changement climatique et par ailleurs conseiller spécial du président de la République. C’est l’une des salles de conférence à Koulouba qui a servi de cadre à cette conférence.

C’est par le rappel des attentes du continent africain sur la dernière COP 21 à Paris que le conférencier a introduit les débats. A cet égard, il a rappelé que notre continent avait trois priorités lors de ces assises.

“La première s’était d’avoir un accord un ambitieux équitable, équilibré, en second lieu mettre en place un certain nombre d’initiatives sur les énergies renouvelables et l’adaptation au changement climatique et enfin mettre sur place un paquet financier de 100 milliards de dollars par an. Les chefs d’Etat voulaient une feuille de route très précise” a soutenu le conférencier. Il s’est réjoui du fait qu’au terme de cette rencontre, leurs préoccupations ont été prises en compte, parce qu’ils ont eu un accord ambitieux équilibré, équitable dans la mesure où tous les pays se sont engagés à faire des contributions tous les 5 ans et réduire la température à 2 degrés.

” Le paradoxe est que l’Afrique émet moins de gaz à effet de serre mais subit plus que les autres continents les effets du changement climatique. Cela, eu égard à sa position géographique. Et aussi malgré que l’Afrique possède de plus grandes potentialités en terme d’énergie renouvelable, solaire, éolienne, il se trouve que c’est le continent qui a le moins accès à l’énergie” a constaté M. Nafo. C’est pour corriger ces anomalies, a-t-il poursuivi, que les chefs d’Etat ont lancé deux grandes initiatives pour le développement des énergies renouvelables et l’adaptation au changement climatique avait un budget de 9 milliards de dollars par an dont 3 milliards pour le continent africain.

S’agissant de l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, le conférencier a rappelé que ce processus nécessitait au moins la signature et la ratification de 55 pays. “En quittant Paris les pays s’étaient donné 5 ans pour que les parlements puissent ratifier le document. Par contre, en moins d’un an, on se trouve dans une situation historique ou les signatures et les ratifications nécessaires pour l’entrée en vigueur de l’Accord ont été récoltées. Et d’ailleurs le document entre en vigueur le 4 novembre 2016, tandis qu’on avait planché sur 2020. La première préoccupation pour le groupe africain, c’est de pouvoir gérer cette entrée en vigueur anticipée” a soutenu le conférencier.

Il a aussi révélé que 40 % des pays africains ont ratifié l’Accord dont le Mali. Par ailleurs, M. Nafo a regretté le fait que des poids lourds du continent comme l’Algérie, le Nigeria, l’Afrique du Sud n’aient pas encore signé le document. Pour ce qui de la COP22 au Maroc, les pays africains auront, selon lui, comme première priorité de faire en sorte que l’Accord de Paris soit inclusif dans son application, donner en urgence des moyens aux pays africains pour qu’ils puissent mettre en œuvre des programmes et des politiques dans le cadre de l’adaptation, faire en sorte que 30% des 100 milliards qui seront mobilisés en 2020 aillent à l’adaptation. Ce n’est pas tout. Il s’agira aussi de mettre en place un mécanisme de transparence sur le suivi des recommandations des différents engagements.

S’agissant des initiatives locales au Mali, le conférencier a rappelé que celles-ci ont déjà fait l’objet d’une communication écrite en Conseil des ministres, où il a été surtout question de déterminer la feuille de route que notre pays entend mener les prochaines années. Dans cette feuille de route, a-t-il poursuivi, en plus de mettre un dispositif sous la présidence du groupe africain, il y aura 5 programmes d’un montant de plusieurs centaines de milliards de Fcfa. “Nous avons reçu des instructions pour finaliser les études de faisabilité et il y aura une table ronde des bailleurs de fonds en 2017 pour mobiliser ce montant” a souligné Seyni Nafo. Il faut rappeler que le président de la République prendra part, du 15 au 16 novembre au Maroc, aux travaux de la Cop 22 dont les négociations ont déjà commencé en croire Seyni Nafo.

Kassoum THERA
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