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Nord du Mali: les rebelles touareg et les islamistes d`Ansar Dine fusionnent
Publié le dimanche 27 mai 2012   |  AFP


Le
© AP par DR
Le MNLA sur ses positions du nord.
11 avril 2012.Tombouctou,Mali.Une incursion sur les terres du Mouvement National pour la Libération de l` Azawad


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BAMAKO- La rébellion touareg et le mouvement islamiste
Ansar Dine, deux des groupes qui contrôlent le nord du Mali depuis près de
deux mois, ont annoncé samedi leur fusion et proclamé un "Etat islamique" dans
la région.
Ce "protocole d`accord" transmis à l`AFP, aboutissement de plusieurs
semaines de discussions parfois difficiles entre deux mouvements longtemps
séparés par leurs objectifs et leurs idéologies, marque un tournant dans
l`immense Nord malien, qui a échappé au pouvoir central de Bamako depuis fin
mars.
"Le mouvement Ansar Dine et le MNLA (Mouvement national de libération de
l`Azawad) proclament leur auto-dissolution dans l`Azawad (région nord du Mali,
ndlr). Les deux mouvements créent le Conseil transitoire de l`Etat islamique
de l`Azawad", indique l`accord.
"Nous sommes tous pour l`indépendance de l`Azawad", "nous acceptons tous
l`islam comme religion", le Coran et la Sunna (paroles et actions du prophète
Mahomet rapportées par la tradition) sont "la source du droit": tels sont les
principaux points de ce document.
A Gao, l`une des grandes villes du Nord malien, où des responsables des
deux mouvements menaient leurs discussions, comme à Tombouctou, la conclusion
de cet accord a été accueillie par de nombreux coups de feu en l`air, ont
rapporté à l`AFP des habitants.
Après les rébellions touareg des années 1990 et 2000, le MNLA, mouvement
indépendantiste qui affichait une idéologie laïque, avait lancé mi-janvier
l`offensive contre l`armée malienne, qui s`est amplifiée avec l`entrée en
scène d`Ansar Dine (Défenseur de l`islam, en arabe), prônant de son côté
l`imposition de la charia (loi islamique) dans tout le Mali.
Ansar Dine, dirigé par l`ex-chef rebelle touareg Iyad Ag Ghaly, a été
appuyé sur le terrain par les jihadistes d`Al-Qaïda au Maghreb islamique
(Aqmi). A eux deux, Ansar Dine et Aqmi sont devenus dominants - aux dépens du
MNLA - dans le Nord, tombé entièrement aux mains des groupes armés à la faveur
du putsch du 22 mars à Bamako.
Ibrahim Assaley, maire de la localité de Talataye (nord) et membre du MNLA,
a jugé après cet accord qu`"Ansar Dine se démarque du terrorisme mais refuse
pour le moment de déclarer la guerre au terrorisme".

"Allah a gagné"

Aqmi opère depuis plusieurs années dans toute la bande sahélo-saharienne, y
commettant des rapts, en particulier d`Occidentaux, et l`Afrique de l`Ouest
comme le reste de la communauté internationale redoutent désormais une
"afghanisation" du nord du Mali.
"Allah a gagné", a lancé le porte-parole d`Ansar Dine à Tombouctou, Sanda
ould Boumama, en commentant ce "protocole d`accord".
Sa conclusion intervient alors que les principaux responsables d`Ansar Dine
et d`Aqmi sont réunis depuis jeudi à Tombouctou pour évoquer leurs relations
futures.
Dans un message rendu public cette semaine, le chef d`Aqmi, Abdelmalek
Droukdel, dit Abou Moussaab Abdelouadoud, a conseillé à ses combattants du
nord du Mali d`imposer "graduellement" la charia pour y réussir la création
d`un Etat islamique.
L`accord MNLA/Ansar Dine et l`incertitude autour de la place d`Aqmi dans
"l`Azawad" créent une nouvelle donne pour les autorités de transition de
Bamako et la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao).
Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la
crise malienne, a fait savoir récemment que des "contacts" avaient été établis
avec notamment le MNLA et Ansar Dine.
Les autorités maliennes de transition ne cessent de proclamer leur volonté
de restaurer l`intégité territoriale du Mali. Mais elles semblent pour l`heure
impuissantes, d`autant qu`elles ont peiné jusque-là à s`imposer à Bamako même
face à l`ex-junte du capitaine Amadou Haya Sanogo, qui avait renversé le 22
mars le président Amadou Toumani Touré.
Agressé et blessé le 21 mai par des manifestants, le président de
transition, Dioncounda Traoré, chargé de conduire le pays pendant un an et qui
est depuis jeudi à Paris pour des examens médicaux, "va bien" et devrait
rentrer la semaine prochaine dans son pays, a-t-on appris samedi auprès de son
entourage.

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