Une journée de protestation. Telle a été l’initiative l’association malienne des insuffisants rénaux(AMADIR), Mardi 01 octobre2016, au centre hospitalier Universitaire du Point G, pur dénoncer les conditions actuelles de traitement, des personnes vivants avec les maladies liées à l’insuffisance rénale, nécessitant une dialyse.
Le traitement des personnes vivant avec une insuffisance rénale ayant recours à la dialyse au Mali broient le noir. Or, existe au Mali une politique de santé, qui avait permis d’améliorer considérablement le secteur de l’insuffisance rénale et plus particulièrement le traitement par la dialyse, laquelle l’avait même placé devant plusieurs pays de la sous-région. Mais force est de reconnaitre que de nos jours, le Mali a considérablement reculé dans la lutte contre les maladies liées à l’insuffisance rénale et de façon spécifique dans la prise en charge de la dialyse. Ce recul est dû aux difficultés qui persistent depuis fort longtemps au point G, principale structure sanitaire publique d’accueil et de traitement des maladies liées à l’insuffisance rénale.
Selon les propos du président de l’AMADIR, Ibrahima Dembélé, professeur d’enseignement supérieur, ces difficultés se résument à l’insuffisance des structures de traitement de la dialyse qui explique la non prise en charge de beaucoup de malades, la non maitrise de certaines pathologies par les praticiens (le problème de la parathormone et de fistule artério-veineuse), l’insuffisance d’appareils de dialyse (34 générateurs pour dialyser plus de 300 malades deux fois par semaine chacun),l’insuffisance du personnel médical, le manque de médicament essentiel dans le traitement de la dialyse notamment l’EPO, le fer, le calcium etc..
« En plus de ces difficultés, vient s’ajouter l’élévation du cout de traitement qui s’élève jusqu'à 12 000FCFA » a-t-il déclaré avant de préciser que cette élévation est due essentiellement à l’achat de l’héparine, lequel soutiendra-t-il, est impossible pour un bon nombre de malades.
Pour le président de l’AMADIR, au-delà de toutes ces difficultés, les malades ne sont pas bien accueillis une fois dans les locaux de l’hôpital, toute chose qui selon lui, constitue un facteur aggravant de la maladie. « Les malades une fois administré à l’hôpital du Point G, ne bénéficient aucunement d’un accueil à hauteur de souhait » révèle-t-il avant de souligner que le directeur lui-même ne respecte aucune règle déontologique en matière d’accueil des malades, puis qu’il ne s’adresse pas au souffrant de la dialyse de façon respectueuse, simple et courtoise.
Par-contre M . Dembélé, expliquera par la suite que des démarches ont été entreprises en vue de résoudre les problèmes. « C’est dans ce cadre que nous avons rencontré Mme le ministre de la Santé, hier lundi 31 Octobre au cours de laquelle nous lui avons expliqué tous les problèmes que vivent les malades souffrants avec les insuffisances rénales » explique-t-il avant de se réjouir de l’efficacité du ministre qui a pris le problème à bras le corps une fois imprégnée du problème.
Cela à travers l’appel d’offres ouvert aux sociétés susceptibles d’apporter l’héparine.
A l’en croire, le dossier qui a été présenté à Mme le ministre de la Santé et de l’hygiène publique contient les solutions préconisées par L’AMADIR, pour une meilleure prise en charge des malades vivants avec l’insuffisance rénale.
Par rapport à ces possibilités de résolution des problèmes, le président note l’élargissement du cercle de dialyse à d’autres centres comme (Mali Gvardo, Badialan et le centre Indo-Malien) dans le cadre d’un partenariat Public-Privé. L’organisation des visites médicales dans les pays amis comme le Maroc, l’Algérie, la Turquie ou l’Egypte dans le cadre de la coopération qui permettra au Mali de soigner tous ces malades et de mieux former ses praticiens.
Concernant l’augmentation du nombre de générateur, le président sollicite au nom de l’AMADIR auprès du président de la République l’achat dans le cadre d’un programme présidentiel de cinquante(50) générateurs. Il dira qu’avec un tel effort, le président IBK marquera la différence avec tous ses prédécesseurs depuis l’indépendance.
Le président de l’AMADIR propose l’ouverture d’un centre en 2017 dans les capitales régionales de Kayes, Ségou et l’affectation et la formation de 20 infirmiers qualifiés afin de mieux assurer la dialyse.
S’agissant des rôles de l’association dans la lutte contre la dialyse, le président Dembélé a précisé, qu’elle n’est pas une opposition ou une force existante pour neutraliser les efforts de la direction du CHU PG, mais surtout, pour l’aider dans le cadre de l’atteinte de ses objectifs par rapport à la lutte contre les maladies liées à l’insuffisance rénale.
Pour preuve, soutiendra-t-il, l’acquisition du local dans lequel se font les traitements maintenant a été possible grâce à la démarche de l’AMADIR, auprès de la fondation Orange. En plus duquel s’ajoutent l’acquisition de quatorze générateurs près de l’ambassade d’Egypte, les dix générateurs de l’opérateur économique Cissé et dix autres par la fondation Orange Mali.
Par Moïse Keïta