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L’Afrique subsaharienne face à la Cour Pénale Internationale (CPI)
Publié le lundi 7 novembre 2016  |  Le Malien
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© Reuters
La procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda
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La CPI a été ratifiée en 1995 par les 195 Etats de l’Organisation des Nations Unies et est entrée en vigueur en 2002 à la Haye, capitale des Pays-Bas. Le monde avait applaudi à la création d’une justice internationale qui serait en mesure de mettre fin ou tout au moins de réduire les crimes et génocides dont sont victimes les populations mondiales. Il n’en est rien. Non seulement les crimes de guerre et génocides n’ont pas diminué mais ont revêtu des formes inimaginables (tortures, décapitations, tueries par le feu) en toute impunité. On a assisté à l’émergence d’une justice internationale de deux poids, deux mesures. Les faibles, les vaincus et les non désirés par l’Occident et le néo-colonialisme particulièrement français sont pourchassés par la CPI.

De 2002 à nos jours, les enquêtes ouvertes par la CPI ont fréquemment visé les pays subsahariens. A chaque escarmouche dans ces pays, la CPI monte sur l’échelle et prolifère des menaces contre eux. Elle a mis une épée de DAMOCLES au dessus de la tête de ces pays qui sont incapables de se défendre. Il ne s’agit pas de tous les pays africains mais des dirigeants africains non désirés par les puissances maléfiques occidentales.

L’argumentaire de la CPI selon lequel elle intervient sur la demande des Autorités africaines ne justifie pas la CPI à pratiquer une justice à charge contre uniquement les vaincus et les opposants aux pouvoirs en place. La CPI peut s’autosaisir des faits criminels dans les pays ayant ratifié sa charte.



Dans la crise politico-électorale ivoirienne en 2011, seul le camp GBABGO a payé les frais alors que le camp adverse, adossé à l’Armée française, a autant massacré des Ivoiriennes et Ivoiriens aux mains nues devant l’hôtel Ivoire qui a été épargné. Aucun soldat français ou ivoirien n’a fait l’objet d’enquête de la part de la CPI. Le massacre des dizaines d’ivoiriens malgré les preuves accablantes contre l’Armée française et l’Armée ivoirienne a été enterré par la CPI.

Les dirigeants actuels du Kenya ont les mains pleines de sang des Kenyans. Après des enquêtes bâclées, la CPI a abandonné les poursuites contre ces dirigeants. Les dirigeants du Tchad, du Cameroun, du Congo-Brazza, du Burundi, du Rwanda et du Gabon, torturent et tuent leurs opposants sans la moindre accusation contre ces criminels et génocidaires. Vu tous ces crimes et génocides perpétrés en Afrique francophone sans conséquences pour leurs auteurs, comment peut-on accorder un crédit à la CPI ? L’institution s’est décrédibilisée en pratiquant une justice a géométrie variable.

Les raisons évoquées par certains dirigeants africains pour sortir de la CPI sont souvent des plaidoyers pro domo car la plupart ont le sang dans les mains.

La juste raison de quitter la CPI n’est pas le racisme mais la justice à géométrie variable dont cette juridiction internationale s’est faite la championne.

Les dirigeants africains qui crient contre la CPI sont ceux-là même qui se sont faits les complices de la CPI dans sa politique judiciaire au détriment des peuples africains.

Quitter la CPI n’est pas à l’honneur de ces Présidents africains bourreaux de leurs peuples.

La CPI doit se reformer ou disparaître parce qu’elle est devenue une justice à la solde des Puissances occidentales ou néocolonialismes et des Dictateurs africains.



Tiécoro DIAKITE

Docteur en Economie du Développement (Paris I)

Ancien Ministre – Ancien Expert Principal du BIT

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