Le forum régional sur le coton et la sécurité alimentaire jette les bases du partenariat entre acteurs du secteur agricole pour l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des pays de la zone sahélo-soudanienne d’Afrique.
Sous l’égide de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et avec l’appui financier de l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID), le projet « Partenariat pour le Coton dans les pays du C-4 (USAID C4CP)» mis en œuvre par le Centre international pour le développement des engrais (IFDC), a organisé le Forum régional sur le coton et la sécurité alimentaire dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre du 14 au 16 septembre 2016 au Radisson Blu Hôtel 2 Février, à Lomé, au Togo.
La spécificité du forum régional sur le coton et la sécurité alimentaire repose surtout sur le partenariat tissé autour de cette question et la composition des participants savamment définie par les organisateurs.
En effet, plus de 170 experts et acteurs du secteur coton et de l’agriculture: décideurs politiques, chercheurs, enseignants, développeurs, etc., sont venus de treize (13) pays d’Afrique de l’Ouest, du Centre et de l’Est et de la France.
Ils ont représenté l’Union Africaine (UA), les organisations d’intégration régionale (UEMOA, CEDEAO et CILSS), les gouvernements des pays du C-4 (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad), le bailleur de fonds USAID, les services nationaux et régionaux de recherche agricole (SNRA, CORAF / WECARD, ICRA, IITA, PRASAC, WASCAL, etc.), les universités, les organisations faîtières de producteurs agricoles et d’éleveurs au niveau régional (AProCA, ROPPA, PROPAC, etc.), les interprofessions cotonnières (AIC, AICB, etc.), les organisations de femmes, les sociétés cotonnières des pays du C-4 et du Togo, les ONGs, etc.
C’est donc ce parterre d’experts de toutes les catégories socio-professionnelles qui, durant trois jours, ont fait une analyse approfondie de cette épineuse question de la sécurité alimentaire dans les pays d’Afrique au sud du Sahara en lien avec la production cotonnière.
Tous les travaux se sont déroulés en sessions plénières à travers quatre panels : (1) Problématique coton et sécurité alimentaire, (2) Femmes, coton et sécurité alimentaire, (3) Productivité agricole durable et (4) Partenariats pour la mise à l’échelle des expériences et leçons apprises.
Au cours des échanges des témoignages poignants de femmes agricultrices sur les défis auxquels elles font face (difficultés d’accès à la terre, au financement, aux services de vulgarisation agricole, etc.), ont marqué l’assistance et sensibilisé à coup sûr plusieurs participants de sexe masculin sur la situation que vivent les femmes en général et les femmes productrices agricoles du secteur coton en particulier.
Toutes les analyses ont convergé sur le lien bénéfique entre coton et sécurité alimentaire à travers son rôle dans l’accès aux intrants, aux services d’encadrement et à l’innovation technique et par conséquent dans l’amélioration de la productivité agricole.
A l’issue des travaux du forum, de pertinentes recommandations ont été formulées dont celles portant sur : (1) la promotion de la durabilité sociale par le renforcement de la capacité des acteurs régionaux et nationaux du secteur coton ; (2) la mise en place, au niveau des institutions régionales genre, d’instruments d’évaluation contraignants et des sanctions afin que les politiques adoptées par les pays soient mises en œuvre ; (3) l’harmonisation des règles et lois sur le contrôle de la qualité des intrants agricoles et vétérinaires ; (4) le partage des coûts de la recherche avec les bénéficiaires dans une approche de Partenariat Public-Privé; et, (5) l’harmonisation des politiques au niveau des Etats pour l’établissement du Partenariat Public-Privé.
Le forum, au vu de la diversité des profils des participants, de la richesse des contributions et expériences partagées, des résultats atteints et des recommandations formulées, a jeté les bases d’un partenariat entre acteurs du secteur agricole pour une meilleure contribution à l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les pays de la bande sahélo-soudanienne d’Afrique et dans cette perspective l’IFDC réaffirme son statut de leader sur cette thématique et se positionne pour y jouer le rôle de coordination.
Les participants du forum régional ont assisté à la signature d’un mémorandum entre l’IFDC et le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF / WECARD) paraphé par J. J. Rob GROOT, Directeur Afrique du Nord et de l’Ouest de l’IFDC et Dr. Abdou TENKOUANO, Directeur Exécutif du CORAF / WECARD.
Le but du mémorandum est la création d’un cadre de coopération et le renforcement de la collaboration entre les parties sur les questions d’intérêt commun ainsi que la définition des termes et conditions pour une coopération plus stratégique dans les sous-régions d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Le Projet « Partenariat pour le Coton dans les Pays du C-4 » (USAID C4CP) est un projet de 14,8 millions de dollars sur quatre ans (2014 à 2018) financé par l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID), ayant pour but d’améliorer la sécurité alimentaire dans les zones ciblées des pays du C-4 (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad).
L’objectif stratégique du projet est d’augmenter les revenus des hommes et des femmes producteurs, ainsi que les transformateurs de coton dans les zones ciblées. Le projet USAID C4CP se concentre sur le coton et les cultures de rotation, principalement les céréales et les légumineuses.
L’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) est une organisation sous régionale œuvrant à la réalisation de l’intégration économique des Etats membres, à travers le renforcement de la compétitivité des activités économiques dans le cadre d’un marché ouvert et concurrentiel et d’un environnement rationnalisé et harmonise.
Le Centre International pour le Développement des Engrais (IFDC) dont le siège est à Muscle Shoals, Alabama aux Etats Unis d’Amérique, a été créé en 1974 en tant que centre d’excellence avec une expertise dans les engrais pour répondre aux besoins des pays en développement.
L’IFDC offre une vaste gamme de services dans le domaine de l’assistance technique, la recherche, la formation et la résolution de problèmes liés à la durabilité agricole.