Le nouveau bureau de l’Assemblée Nationale, validé par l’honorable Issaka Sidibé et entériné par la plénière du mardi 1er novembre, marginalise superbement les femmes.
Depuis quelques mois, il existe une loi qui accorde un quota de 30% aux femmes dans les postes de responsabilité. Les institutions de la République doivent être les premières à respecter les lois de la République en donnant simplement l’exemple. Le nouveau bureau de l’Assemblée Nationale mis en place le 1er novembre dernier ne reflète pas cet engagement devant guider toutes les institutions de la République.
Au moment où le Président de la République offre un chèque de 300 millions aux femmes candidates aux élections communales, une cérémonie à laquelle le Président de l’Assemblée Nationale a pris part, le Parlement ne devait pas marginaliser les femmes députées. Sur les dix vice-présidents que compte le nouveau bureau, la première femme sur la liste se retrouve à la cinquième place, en la personne de l’infatigable Assory Aïcha Belco Maïga. Il y a quatre femmes sur dix secrétaires parlementaires. L’Assemblée Nationale ne doit pas voter la loi instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives et marginaliser en même temps, les femmes dans la mise en place de son bureau. L’un des signes de l’engagement de l’Assemblée Nationale mais aussi du RPM, le parti majoritaire à l’hémicycle à aider le Président de la République dans ce combat devait être la désignation d’une femme à la première vice-présidence. Au-delà de l’honorable Assory Aïcha Belco Maïga, le Parlement compte des femmes de grande valeur qui ont déjà fait leur preuve. On peut citer entre autres, l’honorable Togola Marie Jacqueline Nana, députée en commune V du district de Bamako. Voilà une intellectuelle de très grande valeur, une femme de conviction dont la loyauté n’a jamais fait défaut au Chef de l’Etat et au RPM.
Le seul responsable de cette marginalisation des femmes est le Président Issaka Sidibé qui aurait dû attirer l’attention de ses collègues sur le respect de la loi sur le quota. On se rappelle qu’IBK, lorsqu’il était président de l’Assemblée, avait refusé de valider un bureau qui mettait à l’écart les femmes. Certes, Issaka Sidibé n’est pas IBK, mais l’Assemblée Nationale gagnerait en crédibilité à respecter les lois qu’elle a votées en toute souveraineté.