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La cour pénale internationale : Un instrument d’oppression et d’exploitation coloniale
Publié le lundi 7 novembre 2016  |  L’Inter de Bamako
Ahmad
© AFP par ROBIN VAN LONKHUIJSEN
Ahmad Al Faqi Al Mahdi
Ahmad Al Faqi Al Mahdi, transféré dans la nuit de vendredi à samedi au centre de détention de la CPI à La Haye
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Il convient de rappeler que la Cour pénale internationale (CPI) a été créée, le 17 juillet 1998, à l’issue de la conférence organisée par les Nations unies à Rome, capitale d’Italie. Son statut a été adopté par 120 pays pour, 7 contre et 21 se sont abstenus. La CPI se veut ainsi une juridiction internationale permanente habilitée à juger les auteurs des crimes internationaux les plus graves comme les génocides, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre. Le statut de la CPI a été ratifié par soixante (60) pays quatre ans après sa création, précisément le 11 avril 2002. La cour entre en fonction le 1er juillet 2002 conformément à l’article 126 du statut de Rome. Le 7 février 2003, les dix huit (18) juges on été élus. Ils prêtèrent serment le 11 mars de la même année lors de la session inaugurale de la cour. Le 16 juin 2003, le procureur Luis Moreno Ocampo a pris fonction à Rome.




Les objectifs de la CPI sont entre autres :
- prévention des conflits et dissuasion du règlement des différents par la voie des armes ;
- promotion du droit international ;
- promotion des droits de l’homme et des peuples.
La cour n’a pas pouvoir de juger les Etats. Elle se veut une instance juridique internationale capable de juger les chefs d’Etat et les chefs de guerre qui se rendraient coupables des crimes énumérés. Le financement de la CPI est assuré par les contributions des Etats parties, les contributions volontaires de gouvernements, d’organisations internationales, de particuliers, d’entreprises et d’autres entités.
De sa création à nos jours, la cour n’a jugé et ne juge que des chefs de guerre et des chefs d’Etat africains. Tout se passe comme si la cour a été créée pour juger les Africains, c’est bien cela le triste constat pour tous ceux qui veulent bien voir dans cette cour. On peut dire avec juste raison que cette cour n’est ni plus ni moins qu’in instrument d’oppression et d’exploitation aux mains des colonialistes et des néocolonialistes d’Europe contre les peuples libres d’Afrique.
A regarder au tableau d’affichage des personnalités qui ont déjà rendu compte ou en cours de le faire on ne voit que des Africains accusés de tous les mots d’Israël. On citera entre autres : l’ancien chef de guerre et ex-président du Liberia Charles Taylor, Jean Pierre Bemba, chef de guerre en République Démocratique du Congo, de l’ex-président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, et de son compagnon d’infortune et fidèle serviteur, le leader des jeunes patriotes de Côte d’Ivoire, Charles Blé Goudé. Dans le rétroviseur de la CPI, on voit le président soudanais Omar El Béchir.
Point n’est besoin de dire que la CPI est mise en service pour violer et insulter la dignité et l’honneur des dirigeants africains et leur peuple. Pour mieux saisir la réalité profonde de la CPI, il convient de saisir au préalable le contenu des concepts de ‘’crimes internationaux les plus graves’’, de ‘’crimes de génocide’’, de ‘’crimes contre l’humanité’’, de ‘’crimes de guerre’’. Ce préalable est absolument indispensable dans la mesure où se serait aussi l’occasion de situer toutes les responsabilités dans ces différents crimes contre les peuples.
Ce qu’il faut savoir à ce jour c’est que ce sont les gouvernants capitalistes qui ont forgé de toutes pièces les nombreux foyers de tension en Afrique et dans le reste du monde. Nous notons simplement au passage que la rébellion de Charles Taylor au Liberia contre le président Samuel Kanyon Doe a été préparée aux Etats-Unis.
Cette rébellion qui a fait au moins 150 000 millions et des centaines de millions de mutilés et de disparus, a décimé des centaines de familles, laissé des milliers d’enfants orphelins, de veuves inconsolables et décimé des économies entières dans ce pays fondé par d’anciens esclaves affranchis du joug des maîtres d’Occident capitalistes britanniques.
De notre point de vue, les premiers et les plus grands criminels internationaux sont ceux qui ont logé aux Etats-Unis Charles Taylor et qui lui ont fourni armes et munitions de guerre comme par exemple le régime de Georges W. Bush pour venir décimer son propre peuple sur la terre libre du Liberia. C’était certainement pour avoir la mainmise sur l’or et le diamant du conté de Nimba.
Mais fort curieusement ce ne sont pas ces crimes commis au Liberia par Charles Taylor qui ont motivé son arrestation au Nigeria d’Oulessegoun Obassandjo, pour être ensuite transféré à La Haye à la demande de la Cour pénale internationale (CPI). Il faut dire que c’est son implication dans la guerre de Sierra Leone aux côtés du chef de guerre du RUF Fodé Sankho qui lui a valu l’inculpation par la CPI.
Le verdict sans appel fut la condamnation de Taylor à cinquante (50) ans de prison. Selon nos sources, l’encombrant prisonnier de la CPI, au lieu de purger sa peine au Liberia, a été transféré en Angleterre pour le besoin de la cause.
Nul doute par ailleurs que c’est simplement parce que Laurent Gbagbo a voulu libérer la Côte d’Ivoire de la tutelle française qu’il a reçu la foudre de guerre de la France coloniale et néocoloniale. Sinon, comment comprendre que Guillaume Soro qui a déclenché la rébellion à Bouaké contre le gouvernement central soit écarté de la citation de ces crimes imputés au seul président Laurent Gbagbo ?
Visiblement, sont déclarés coupables de crimes de guerre tous ceux en Afrique qui prennent les armes contre la volonté et les intérêts de l’Occident capitaliste.
Le génocide au Rwanda sera-t-il un jour élucidé pour que toutes les responsabilités soient situées et que les coupables soient punis même s’ils révèlent de la haute autorité française ! Il convient que la France s’explique aussi sur le cas de Jean Pierre Bemba de la RD Congo.
Et Blaise Compaoré ? N-a-t-il pas commis de crimes contre l’humanité, en sa qualité de président au moment, où des assassinats crapuleux ont été perpétrés au Faso contre le président Thomas Sankara, le commandant Jean Baptiste Boukary Lingani, le capitaine Henri Zongo, Vincent Sigué, le journaliste Norbert Zongo et bien d’autres qui ne regardaient pas dans la même direction que Compaoré ? Qu’est-ce que le président du Soudan Omar El Béchir a fait contre son peuple ?
S’il est dans l’œil du cyclone de la CPI, c’est tout simplement parce qu’il a dit non en toute responsabilité au diktat de l’Occident terroriste ennemi du peuple travailleur du Soudan et du reste de l’Afrique.
Ceux qui, comme Alpha Oumar Konaré, qui pour souiller l’honneur t la dignité de leur peuple, sont les élus de cœur de ces gouvernants réactionnaires d’Occident capitaliste dont le bonheur constitue le malheur des peuples d’Afrique.
En proposant la sortie des pays de l’Union africaine (UA), de la Cour pénale internationale (CPI), le président kenyan Uhuru Kenyatta a bien compris que cette cour est à la solde de ceux qui ont toujours taché et qui tachent toujours leurs mains du sang des peuples travailleurs d’Afrique.
Rappelons que la réponse des Africains à la proposition de sortie de la CPI est un signal fort que beaucoup ont compris la nécessité de jeter cette CPI à la poubelle de l’Histoire, non seulement parce que la justice dans cette cour est à deux vitesses, mais aussi parce qu’il n’y a pas d’école de vérité dans le monde.
Rappelons que trente quatre (34) dirigeants africains sur 54 ont signé le traité de Rome engageant leur pays à rester dans la CPI.
La Libye a été totalement détruite par les avions de la coalition capitaliste contre le paisible peuple libyen. Tout le monde comprend aujourd’hui que la guerre contre Kadhafi, loin d’être engagée en faveur du peuple comme annoncé à cor et à cri, visait à se partager l’or noir de ce pays qui faisait la fierté du continent africain.
Dors et déjà, l’Afrique du Sud, le Burundi, la Gambie ont donné le bon exemple en annonçant la nécessité pour eux de sortir de la CPI qui n’est qu’une caisse de résonnance de la politique impérialiste occidentale. Certainement, beaucoup d’autres pays d’Afrique suivront sans délai l’exemple historique et responsable de ceux qui ont déjà dit non à la CPI.
Non seulement, il n’y a pas d’école de vérité dans le monde où il faut aller apprendre les principes démocrates et les droits des peuples, mais aussi toute justice est une justice d’intérêt.
A ce sujet, lisons Jean de La Fontaine dans sa fable intitulée : ‘’Les Animaux malades de la peste’’ : «Selon que vous serez puissant ou misérable les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.»
Enfin, la CPI n’est qu’un instrument d’oppression et d’exploitation à la solde du grand capital international.
Fodé KEITA
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