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Santé au Mali : Les blouses du mal
Publié le mardi 8 novembre 2016  |  Le 26 Mars
Grève
© aBamako.com par A.S
Grève du personnel du CHU Gabriel Toure
Bamako, le 17 aout 2015 les personnels du CHU Gabriel Toure ont entamés une grève
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Ils sont nombreux, ces médecins et autres agents de Santé formés aux frais de l’Etat et qui désertent les hôpitaux publics au profit d’établissements privés.

Pourtant, tous, ils sont grassement payés par l’Etat afin d’apporter des soins de qualité à tous les malades.

S’il y a un secteur d’activités des plus sensibles dans un pays, c’est bien celui de la Santé.

C’est pourquoi, dans tous les Etats modernes, des efforts constants sont déployés pour mettre les médecins et autres agents de la Santé dans des conditions acceptables de travail.

Et, au Mali, personne ne peut nier les efforts forts remarquables que déploient nos plus hautes autorités, en faveur de la Santé Publique.

L’inauguration du service de l’accueil des urgences du CHU Gabriel Touré, la construction de l’hôpital régional de Sikasso, et de nombreuses autres structures (CESCOM et autres) à travers le pays en sont des preuves.

Cependant, combien de fois, par des bistouris maladroits, inexpérimentés et incompétents, des procédés anachroniques, nombre de patients ont rejoint leur dernière demeure ?

Combien, sont-ils, nos concitoyens “assassinés” par l’incompétence, l’irresponsabilité, la hâte de terminer un travail, souvent mal commencé, à l’hôpital Gabriel Touré, au Point G et dans nombre de nos structures de Santé ?

Combien sont-ils, ces parents de patients morts (ou plutôt tués) dans nos différentes structures de Santé et qui se sont à jamais résignés, alors que, les leurs leur ont été arrachés par la négligence d’hommes et de femmes comme eux ?

En effet, les négligences dans l’exercice de la fonction médicale au Mali sont légion. Au point que, plusieurs patients ou leurs proches (nantis généralement) rechignent à aller dans nos structures sanitaires publiques.

Ils choisissent les cliniques privées. Très chères, mais tout de même, rassurantes.

Alors même que, nos médecins et autres agents de santé sont gracieusement et colossalement payés par l’Etat pour, non seulement accomplir la mission qui est la leur (apporter les meilleurs soins possibles aux patients), mais aussi, transmettre leurs expériences et savoirs aux internes [NDLR : étudiants en médecine]. Hélas ! La plupart des médecins maliens (surtout à Bamako) généralistes ou spécialistes n’exercent, depuis déjà des années, que dans leurs propres structures sanitaires (privées) pour y faire fortune. A noter qu’ici, les consultations sont dans les fourchettes de 10.000 F à 20.000 F cfa en moyenne.

Nul n’est au-dessus de la loi

Lorsque le patient prend rendez-vous avec ce docteur ou Professeur pour tel ou tel problème de santé, le porteur de cette blouse sacrée, se précipite pour lui dire « Viens me voir à la clinique. »

Et, sans aucune gêne, nombre de ces adeptes du “Serment d’Hippocrate”, se précipitent dans leurs véhicules (mal acquis généralement) avec sous le bras, des cartons de produits pharmaceutiques, souvent chipés à la pharmacie de “l’hôpital ou du centre de santé ; direction : sa clinique où l’attendent les riches patients.

Dans cette situation, lorsque l’autre patient, abandonné sur le grabat de l’hôpital public, venait à succomber pour défaut de soins diligents et qu’une action publique est lancée contre le criminel de médecin, les “blouses” montent au créneau pour clamer : « les praticiens subissent des tracasseries, voire des contraintes de corps accompagnées de campagnes médiatiques. Dès lors, il devient difficile de travailler car, il n’y a pas de sérénité »

De quelle sérénité peut-on parler, lorsqu’il y a fuite de responsabilité ?

Au Mali, il n’y a de médecins et d’agents de Santé que pour les riches.

B. Sankaré
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