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Le Canard Déchaîné N° 586 du

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Kidal : le silence coupable des autorités maliennes
Publié le mercredi 20 fevrier 2013  |  Le Canard Déchaîné




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Aujourd’hui, la libération des régions du nord est chose faite ou presque. C’est du moins, ce que font croire l’armée malienne et ses alliés qui mènent, depuis plus d’un mois, une guerre implacable contre les djihadistes. Mais l’absence prolongée de l’armée malienne à Kidal suscite supputations et colère au sein de l’opinion.

Tout le monde est unanime sur ce point : l’appui des forces françaises au Mali a été déterminant. Si la libération de la ville de Konna a été faite suite à des combats violents entre l’armée malienne et les groupes terroristes, celle des régions de Gao et de Tombouctou et d’autres villes a été faite sans résistance. Ou presque. Aujourd’hui, l’armée française estime que la libération des régions du nord du Mali est chose faite. En tout cas, de source militaire française, l’ensemble du territoire national est sous contrôle de l’armée malienne et de ses alliés. C’est pourquoi, la France, principale alliée du Mali dans cette guerre contre le terrorisme, s’apprête à alléger son dispositif militaire sur notre sol.
Mais au même moment, des interrogations et pas des moindres, demeurent.

Notamment, sur l’absence prolongée de l’armée malienne à Kidal. L’espoir suscité par l’intervention militaire de France est émoussé par la situation floue qui règne à Kidal où, à ce jour, l’armée malienne n’a pu mettre pied. Seules, les forces française et tchadienne y sont présentes. Point n’est besoin de fréquenter une école de guerre pour comprendre l’écart entre les déclarations officielles et la réalité sur le terrain. Car peut- on vraiment parler de contrôle du territoire national sans la présence de l’armée nationale à Kidal ? Aussi, il n’est un secret pour personne que le MNLA considéré comme l’acteur principal de la crise du nord est présent. Mieux, ses éléments patrouillent aux cotés des forces française et tchadienne. Ce qui suscite colère et indignation au sein de l’opinion. Pourquoi, les troupes française et tchadienne qui se disent alliées de l’armée malienne, acceptent-elles de côtoyer les éléments du MNLA, qui ne cachent pas leur antipathie pour l’armée malienne ?

Les populations maliennes attendent toujours des réponses à ces questions. Et les autorités maliennes, qui avaient pris l’engagement d’informer les populations, restent muettes sur le flou artistique qui entoure la ville de Kidal. Au départ, les autorités maliennes avaient laissé entendre que l’armée malienne est présente à Kidal. Quelques jours après, d’autres communiqués, indiquent que « l’armée malienne est en route pour Kidal et que son entrée dans la ville de Kidal n’est qu’une question d’heures ».

Aujourd’hui, l’armée malienne n’est toujours pas à Kidal. Plus grave, la question est de moins de moins évoquée dans les discours officiels.

Autres questions soulevées par nos populations : les autorités maliennes ont-elles renoncé à Kidal ? Ou entendent-elles respecter la condition posée par le MNLA : la négociation ? L’armée malienne a-t-elle, vraiment, tenté d’entrer à Kidal ? Que cache le silence des autorités maliennes face à cette situation ?

Le moins que l’on puisse dire et au regard de ce qui se passe à Bamako, Kidal ne semble plus être une priorité pour les autorités de la transition. Or, prétendre à des élections propres au Mali, sans la présence de l’autorité sur l’ensemble du territoire national n’est qu’un leurre.

Abou BERTHE

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