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Maliens de France : la carte NINA, le nouveau casse-tête
Publié le mardi 8 novembre 2016  |  Le Reporter
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© aBamako.com par AS
Election présidentielle 2013:journée citoyenne de retrait des cartes nina
Vendredi 26 juillet 2013. Bamako. Les Maliens participent au retrait des cartes NINA
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L’obtention de la carte NINA relève du parcours du combattant en France. Depuis un mois, beaucoup de nos compatriotes, recensés depuis 2010 pour certains dans le cadre du Ravec, n’ont encore pas leur nouvelle carte. Face aux difficultés, le Consul général du Mali en France a été contraint de décentraliser le travail au niveau de certains foyers. Abdoulaye Diané reconnaît les difficultés et envisage la collaboration avec Bamako afin d’améliorer la prise en compte de la demande de plus en plus forte. Dans les foyers, la situation est tendue entre les agents et les demandeurs de carte NINA.
Moussa Diombana, recensé en 2010 dans le cadre du Ravec, fait le tour des foyers afin de chercher son nom, pour avoir sa carte NINA et pouvoir donc renouveler sa carte de séjour. Il a manqué son rendez-vous le 5 novembre 2016 parce que son passeport était périmé. Comme ce jeune garçon de la trentaine, plusieurs autres se trouvent dans la même situation. En France, les documents administratifs ont une importance capitale dans la vie de tout un chacun. «Sans la carte Nina, on ne peut pas renouveler son passeport», nous confie-t-il. Selon plusieurs témoignages, au moment du Ravec, beaucoup de Maliens n’y avaient pas accordé d’importance. Mais, aujourd’hui, le regret se lit sur les visages à Paris.
Faut-il le préciser, c’est le consulat qui servait de lieu de distribution des cartes NINA, en même temps de l’enrôlement des nouveaux. Mais, face à l’affluence, aucun autre travail n’était plus possible au consulat général du Mali en France. Pour permettre aux gens d’obtenir leur visa, ou autres documents, des bénévoles et des agents du Ravec ont été déployés. Ces jeunes sont généralement issus du monde associatif dans certains foyers de migrants. Cependant, cette décision est diversement appréciée par les Maliens de France. Lesquels estiment, du moins certains d’entre eux, que les foyers ne sont pas des annexes de l’administration malienne à Paris. «Pourquoi, ce sont les militants associatifs qui doivent bénévolement pallier le manque d'organisation du consulat?» s’interrogent certains.
«Vendredi et lundi, j'ai fait le tour des foyers concernés et j'ai vu l'anarchie totale. Des agents Ravec, "distributeurs" de la fameuse carte NINA, et les usagers sont excédés, parfois à deux doigts d'en venir aux mains», confie Moussa Cissé, venu de la province. Dans les foyers, c’était de l'inorganisation au point qu'au foyer de Vitry Ardoines, c'est un meuble-télé qui sert de bureau pour les deux agents recenseurs. Dans les autres foyers de migrants, comme à Vincennes, Alfortville, Montreuil, ce n'était guère mieux.
Le Consul général, Abdoulaye Diané, reconnaît ces difficultés et compte apporter les améliorations nécessaires. «J’améliore chaque fois. Quand les machines tombent en panne, on fait de notre mieux pour aviser Bamako. Et dès qu’on a une nouvelle machine, on l’installe automatiquement. Nous faisons tout pour améliorer la distribution et l’enrôlement. Je ne dirai pas qu’il y a une négligence. Mais, depuis que la carte NINA est devenue incontournable dans l’obtention du passeport, l’affluence a augmenté.» En tout cas, les Maliens, dans leur grande majorité, surtout à Paris, sont pressés d’obtenir le précieux sésame.
En réalité, l’idée de décentraliser la distribution de la carte NINA est une volonté des Maliens eux-mêmes, qui a reçu l’approbation du Consul général. Ceci a l’habitude de tourner dans les foyers pour échanger avec ses compatriotes. Abdoulaye Diané veut maintenir cette dynamique. Mieux, il réunit régulièrement les consuls honoraires à Paris afin de trouver des solutions à la bonne distribution de la carte NINA.
Tapa Konté, un jeune dynamique de la diaspora malienne, avec d’autres amis ont mis en place un collectif pour redresser le fonctionnement du consulat malien. Car, estiment-ils, il y avait trop de laisser-aller et de dysfonctionnements. Pour ce faire, ce collectif a formulé 17 points auxquels s’ajoute désormais la situation de la carte NINA. Le collectif reconnaît cependant que des efforts ont été faits dans le domaine de la délivrance des passeports, à travers les nouvelles dispositions instaurées au niveau du consulat.
Le consul Abdoulaye Diané se dit disposé à prendre toutes mesures allant dans le sens de l’amélioration du service au niveau du consulat. Déjà, les Maliens vivant en France se réjouissent de l’accélération dans la délivrance des passeports. Seul demeure, le casse-tête NINA !
Kassim TRAORE

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