L’Union des associations et coordinations d’associations pour le développement et la défense des droits des démunis (UACDDDD) annonce ne pas reconnaître le lotissement de rajout de Sénou-Séribabougou, une décision prise par le maire du district. Il l’invite à l’annuler sans délai.
Pour défendre huit hectares à Sénou-Séribabougou, terres de certains de ses membres, contre des prédateurs fonciers, l’UACDDDD envisage toutes les possibilités, la meilleure comme la pire. Elle s’oppose fermement à une décision de lotissement du maire du district sur l’ancienne zone aéroportuaire réputée servir au recasement des déguerpis en Commune VI.
“Personne ne va s’installer ici. Si Adama Sangaré ne veut pas la guerre civile dans cette zone, qu’il annule la décision. Qu’il se limite aux décisions prises sur les autres parties de la zone aéroportuaire. Ici, désormais, ce sont nos déguerpis qui seront installés”, prévient Massa Koné, secrétaire aux relations extérieures de l’UACDDDD.
A l’en croire, la décision de l’Union est antérieure à celle d’Adama Sangaré, agissant en complicité avec une famille autochtone de Sénou. “La mairie de la Commune VI est venue dans la zone. Nous avons sollicité qu’elle soit lotie, mais cela trouvait qu’on était dans les négociations avec le gouvernement dans une commission interministérielle. Les négociations ont abouti, il faut donc recaser les déguerpis. Le ministre a instruit au gouverneur, qui à son tour a instruit au maire de nous écouter pour voir dans quelle mesure il peut recaser les déguerpis de la Commune VI. Sur la question, il y a une décision écrite et signée entre nous et le maire qui a été remontée à la commission. C’est suite à cette décision que le maire de la Commune VI dans ses opérations a installé les déguerpis de Séribabougou sur le cul qui fait partie de la zone de 8 ha. Cette décision est antérieure à celle des prédateurs fonciers, Adama Sangaré et ses complices”, témoigne-t-il.
Pour l’UACDDDD, Adama Sangaré et “ses complices” ne se sont pas limités à la zone aéroportuaire, cédée par le gouvernement. Ils se sont accaparés de 8 ha dédiés aux déguerpis. Pour apaiser la colère de l’Union, “ils sont venus nous voir en nous informant que le maire du district a dit qu’il va morceler la zone et qu’il va donner 100 parcelles aux déguerpis”, laisse entendre M. Koné.
Le nombre de déguerpis s’élève à plus de 600 personnes. Le hic est que le maire de la Commune VI n’est pas au courant de cette décision.
“Nous, on ne dépasse pas le cul. On installe nos gens dans le cul. Le reste de la zone, plus 70 ha, ne nous concerne pas. Mais même sur le cul, le maire du district, en complicité avec une famille qui se dit autochtone, a fait une superposition de décision. Nous ne sommes pas disposés à leur céder nos parcelles”, tranche le président de l’UACDDDD, Soungalo Koné.
C’est dire qu’il y a l’électricité dans l’air à Sénou-Séribabougou.