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Classe politique ou classe affaires ?
Publié le mercredi 9 novembre 2016  |  le Nouveau Réveil
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La pré-campagne électorale qui s’est ouverte, il y a peu, est une aubaine pour les hommes politiques. Ils sont nombreux, petits calibres ou grosses cylindrées, à s’en frotter les mains, à en attendre des rentrées consistantes. C’est vrai qu’à l’heure des négociations, des ralliements, des reniements, des propositions et contre-propositions, des paquets de CFA sont mis sur table, CFA en grosses coupures susceptibles d’huiler les discussions s’ils ne les font pas carrément basculer.




Même le chef quartier qui entend renouveler les tôles rouillées de sa maison attend un appel de pied d’un candidat qui lui permettra d’en engranger un peu. La foire au marchandage le plus immense du Mali est aussi la foire à l’immoralité politique la plus inique.

Certes, cela ne se joue pas sur la place publique, mais entre quatre murs, dans le douillet d’un salon, en présence des généraux de deux camps. Car il s’agit en réalité de transaction, des sous qui passent d’une main à une autre, d’une valise à une autre dans la pure tradition de la maffia. Un ministre du gouvernement, par exemple, s’est dépêché d’aller signer un accord de soutien à Sikasso au nom d’une alliance qui a rendu vert son pot sur la liste RPM. Celui-ci s’est empressé de déclarer sa flamme ardente à l’URD alors que, dans la même alliance, un autre ténor, dit avoir trouvé son bonheur ailleurs.

Ce trop plein d’amour qui fait valser les cœurs politiques en même temps que les billets de banque, a gagné tous les partis politiques, même ceux dont les militants ne peuvent tenir que dans une cabine téléphonique. C’est à peine qu’il ne s’agit pas de mariage blanc, cet arrangement à l’amiable entre acteurs simulant une situation qui n’existe pas mais qui offre à chacun confort et satisfaction. Mais ici, seuls les vendeurs, c’est-à-dire les hommes politiques, sont sûrs d’avoir ferré quelque chose. Les acheteurs se contenteront de selfies, puis feront ébruiter partout qu’ils ont conclu alliance avec telle formation politique. Laquelle, si l’occasion se présente, ne dédaignera pas de commercer avec quelqu’un d’autre. On y cherchera en vain de la polygamie. Que non, c’est plutôt de la putaille vulgaire.

Mais c’est sur un plan plus élevé que la chose paraît plus inquiétante. Si des cadres de l’Adema-PASJ ont refusé d’être candidats aux communales, c’est qu’il attend d’être... courtisés. Seule formation politique à l’électorat encore stable, habituelle faiseuse de roi, ce parti entend élever les enchères. En la matière, il faut compter sur la force de négociation de ses barrons qui, en plus d’être des politiques, ont le sens pointu des affaires. Des milliards sont annoncés pour son ralliement à la candidature d’IBK en 2018. Quant à la CODEM ou ce qu’il en reste, la même stratégie est envisagée : à défaut de candidat à l’interne en 2018, on attend de s’offrir au plus friqué. À cet égard, il y a l’embarras du choix. Ou le choix de l’embarras.

Arouna Traoré
Source: Le Nouveau Ré
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