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Terrorisme au Sahel : Boko Haram aux portes du Mali
Publié le mercredi 9 novembre 2016  |  le Nouveau Réveil
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C’est une information à ne pas prendre aux pincettes : l’ancien chef de l’État mauritanien, Ely Ould Mohamed Vall, vient d’évoquer «un projet» d’implantation du mouvement terroriste «Boko Haram» dans le Sud de la Mauritanie au niveau de la frontière avec le Mali, dans la vallée du fleuve Sénégal. Ce qui maintient le pays de Ould Aziz en plus du Mali et du Sénégal dans la zone rouge des risques terroristes suivant la cartographie du Quai d’Orsay, en dépit des protestations véhémentes de Nouakchott.
Le groupe Boko Haram est bel et bien à nos portes. Ce, après sa terreur au Nigéria, Cameroun, Tchad et plus récemment au Niger. La particularité du cas malien vivement encouragée par la présence de nombreux protagonistes et surtout l’hypocrisie de certains acteurs risque bien de profiter à l’envahisseur.

C’est en effet parce qu’il a réussi à semer recemment la terreur au Niger, que le groupe Boko Haram tente de jeté son dévolu sur la Mauritanie et le Mali en particulier. Le Nigéria, première puissance économique d’Afrique, faut-il le rappeler, est surtout le fief des envahisseurs en question, depuis maintenant plusieurs années.

Iyad et Belmockar, les points focaux

Pour tout dire, Boko Haram cherche à étendre son territoire après avoir semer la terreur au Nigéria, au Cameroun, au Tchad, au Niger et le Mali et la Mauritanie s’avère à ses yeux, les meilleures opportunités, en tout cas, dans cette partie du Sahel d’ores et déjà confrontée à des conflits régionaux et intercommunautaires délibérément entretenus. Bref, un terrain propice ! Ceci peut expliquer ses motivations. Disons-le tout de suite: la crise au Mali est délibérément entretenue et nourrie à cette fin par des acteurs de la tentative de sécession (MNLA et HCUA) aux ordres des groupes jihadistes à l’image d’Ançar-dine d’Iyad Ag Aly et du MUJAO. Est-ce à dire alors que la jonction tant redoutée entre Boko Haram et AQMI est en passe de se concrétiser au Mali ? Hélas, et pour cause !

Cette jonction s’explique, d’une part, par la question de survie des deux organisations terroristes (Boko Haram et AQMI) toutes deux confrontées à une offensive généralisée des coalitions anti-Boko Haram, mais aussi, par le souci pour de certains acteurs, (dont les têtes sont mises à prix et de facto exclus des négociations pour être cités dans des cas de crimes de guerre), d’échapper à la machine judiciaire internationale.

En bloc, les chances de survie, aussi bien des deux groupes terroristes que des acteurs, en l’occurrence, Iyad Ag Aly et Belmocktar dépendent désormais en garde partie de la fusion des deux entités, à savoir AQMI et Boko Haram lesquels jusqu’à, ce jour, étaient confrontés entre, eux dans un conflit territorial et de leadership. L’un et l’autre savent désormais qu’ils constituent la cible de grandes puissances ayant décidé, pour la circonstance, de faire fi de leurs divergences au profit d’une union sacrée à leurs détriments.

Bref, ce qui est arrivé à Boko Haram au Tchad et au Niger peut bien arriver à AQMI dans le Sahel. D’où la probable jonction entre les deux groupes. Et Iyad et Belmoctar apparaissent comme les éléments catalyseurs de l’interconnexion en cours. Mais d’abord, qu’est-il arrivé à Boko Haram et susceptible de frapper AQMI à son tour et à l’origine d’une probable fusion des deux groupes ?

Boko Haram, l’ennemi public N° 1 à abattre

C’est une coalition de pays africains dirigée par les États-Unis qui a mené des frappes contre les positions de Boko Haram depuis 2014 au Nigéria et au Cameroun. Et depuis 2015, ce sont les forces aériennes Tchadienne qui sont entrées dans la danse avec des opérations aériennes d’envergure en compagnie des armées Nigérianes et Camerounaises. Et selon Idriss Déby, les Forces Tchadiennes ont anéanti près d’un tiers des terroristes de Boko Haram. C’est, en tout cas, à l’issue de ces bombardements aussi bien de la coalition Nigéria-Cameroun-Tchad que les autorités Tchadienne on annoncé la mort de beaucoup de soldat de Boko Haram et des dissidences dans ses rangs ayant occasionné l’éviction de Shekau Abobacari, à la tête de l’organisation terroriste. L’information n’a été ni infirmée ni confirmée par Boko Haramlui-même. Ce qui ne prête cependant point à confusion, c’est la débandade de Boko Haram au Tchad où les militaires de Déby Into ont désormais pris le contrôle.

Le blocus économique

Le conflit ici, n’est pas que guerrier. Il est aussi économique et financier. Suite à des manœuvres stratégiques des pays coalisés qui combattent Boko Haram, les sources de financements et de ravitaillement de la nébuleuse semblent connaître elles-aussi des difficultés. De nombreux observateurs ont révélé des cas de défection dans les rangs des combattants de Boko Haram, suite à la cessation des paiements de leurs salaires. C’est, en tout cas, ce que relèvent les autorités financières américaines: «Suite à ces efforts (blocage des voies de financement et de frappes aériennes), Boko Haram éprouve des difficultés à payer ses combattants. Nous avons vu que de nombreux combattants de Boko Haram quitter le champ de bataille pour cause de n’avoir pas reçu leur paie. La plupart d’entre eux ont été éliminés ou arrêtés». Par ailleurs, ce ne sont pas seulement les coalitions armées qui s’acharnent désormais contre Boko Haram. Le destin aussi semble s’y mêler (lire encadré) «Quand les MST font rage au sein des combattants de Boko haram».

En tout état de cause, le nombre des combattants de Boko Haram est en baisse suite aux bombardements et défections. Le nombre de combattants étrangers entrant au Nigéria et au Cameroun pour rejoindre le groupe Boko Haram est en forte baisse depuis environ un an. En clair, l’on se rend compte que l Tchad est presque parvenue à sa fins en mettant Boko Haram à genoux ou presque. La messe est donc dite. La prochaine cible s’avère indubitablement AQMI. D’où la tentative de jonction d’avec ce qui reste de Boko Haram et ses démarches conciliateurs d’Iyad Ag Aly et Mocktar Belmocktar.

Une question de survie …

Depuis 2013, Iyad Ag Aly et Moktar Belmocktar sont inscrits sur la liste noire du FBI américain et de l’ONU ! Ils sont recherchés morts ou vifs; un «wanted» à concurrence de plusieurs centaines de millions de francs CFA. Aussi, ils ne pourront être concernés par aucun armistice, leurs crimes étant imprescriptibles. Bref, ils sont condamnés à rester d’éternels jihadistes et à périr tels pour avoir commis, faire commettre et revendiqué les pires attentats perpétrés en Afrique de l’Ouest (Mali, Burkina, Côte d’Ivoire, etc.). C’est dire que leur marge de manœuvre est sérieusement réduite. Vue sous prisme, la venue de Boko Haram ne peut représenter pour eux qu’une issue heureuse.

Il s’agit aussi bien pour eux ainsi que pour leurs organisations respectives, d’un dernier baroud d’honneur. À en croire l’ancien président mauritanien, Ely Oul Mohamed Vall, avec Boko Haram, ils préparent en effet une grande offensive dans tout le sahel et particulièrement au Mali. Les cibles potentielles : la MINUSMA, les FAMAS, l’Opération française Barkhane… Sur ce dernier point, ils envisagent faire le maximum de victimes dans les rangs des troupes françaises afin de susciter une réaction de l’opinion publique du pays dans la perspective d’un retrait pur et simple du contingent français. Et selon toute évidence, tous les protagonistes, s’attendent au pire dans les jours à venir. Ce n’est évidemment pas un hasard si la MINUSMA et Barkhane ont décidé de renforcer leurs capacités en termes d’effectifs et de logistiques. La guerre a bel et bien commencé !

Cyrille Coulibaly
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