Sur le plan sécuritaire, l’heure est et demeure grave dans notre pays ! Les attaques, les agressions et les dépossessions des biens des innocents sont des phénomènes courants dans toutes les grandes agglomérations du Mali notamment à Bamako et environs. Des actes de simple banditisme qui s’ajoutent à ceux semé par les bandes terroristes sur toute l’étendue du Mali. La dernière en date, est l’attaque et l’occupation de la ville de Banamba, le lundi 07 octobre 2016. Une sinistre situation d’insécurité récurrente qui pose le problème crucial de revisiter totalement l’appareil sécuritaire de notre pays. Ce, afin de fournir une stratégie plus efficace pour éradiquer cette hémorragie qui semble attendre son apogée. Dans cette dynamique, l’Etat doit impérativement s’impliquer en synergie avec l’ensemble des Forces de sécurité et de défense et les populations. Comment ? A travers le Service National des Jeunes (SNJ), sur le plan local ? La MINUSMA ou Barkhane ?
Le Service national des jeunes (SNJ), ancienne formule, est incompétent et dépassé. Il n’a plus aucun rôle dans le système de vigilance et de sécurisation, au Mali. Il n’existe plus que de nom. De même, le mandat de la Minusma ne la permettrait pas de faire face aux actuelles attaques asymétriques de part et d’autres. La force Barkhane également ne serait plus à la hauteur, compte ténue, généralement de la nature asymétrique des attaques et celle des localités visées. Pis, la police nationale n’est pas techniquement préparée pour faire face à ces genres de situation. Que reste-t-il alors ? L’implication des populations et la création d’une police municipale?
Le ton doit être donné par l’Etat, en faisant de la création de la police communale (municipale), une réalité. Pour cela, les collectivités doivent avoir les compétences requises et les moyens nécessaires, afin d’impliquer davantage les populations, au plus près, pour leur propre sécurisation. Or actuellement, des comités de vigilance existent dans certaines localités du nord et du centre du Mali, même s’ils sont mal organisés. Il faut alors les organiser et les sécuriser.
Cela est strictement obligatoire pour éviter que les personnes impliquées dans ces comités de vigilance soit la cible des agresseurs. Ce fut le cas de Théodore Somboro de Ségué. Cet informateur de l’armée malienne a été éliminé par des terroristes, de façon très tragique entre Bankass et Ségué. Les informateurs isolés sont toujours en danger partout où ils exercent car ils ne sont ni armés, ni entrainés.
Cette police communale pourrait être à la fois une police de proximité et un comité de vigilance, avec tous les équipements nécessaires. Ses éléments devant être capables de se défendre face à n’importe quelle situation. Puisque la majorité de la population dans les communes et villages va collaborer. Une sécurité de proximité n’est-elle pas plus dynamique que la manière actuelle d’envoyer l’armée nationale, à chaque fois après une attaque ? Sans nul doute, avec cette police communale, les vols à mains armées, les conflits inter-quartiers, et autres formes de banditisme diminueraient fortement dans la cité.
L’Etat est alors fortement interpellé !