Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Des groupes armés haussent le ton : « Sans inclusivité, l’Accord ne sera pas appliqué »
Publié le vendredi 11 novembre 2016  |  Le Républicain
Mahamadou
© RFI par DR
Mahamadou Djeri Maiga, vice-président du MNLA et sa délégation sont à Alger pour discuter des accords de paix, le 16 juillet 2014.
Comment


Le Mouvement pour le Salut de l’Azawad(MSA), la Coalition des Peuples de l’Azawad (CPA), la Coordination des mouvements, forces patriotiques de résistance (CMFPR2) et le Congrès pour la Justice dans l'Azawad (CJA), des groupes armés qui se réclament de la Coordination des Mouvements de l’Azawad(CMA), persistent et signent : Sans inclusivité, l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu des pourparlers d’Alger ne sera pas appliqué. Ces groupes armés craignent leur exclusion dans le Mécanisme Opérationnel de Coordination(MOC) comme ce fut le cas, selon eux, lors du choix des membres dans la mise en œuvre des autorités intérimaires qui d’ailleurs continuent à se heurter à des obstacles dans les régions où elles doivent être installées.

L’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger est encore confronté à des problèmes dans sa mise en œuvre. La mise en place des autorités intérimaires et le Mécanisme Opérationnel Correctionnel(MOC) divisent les groupes armés au sein de la Coordination des Mouvements de l’Azawad(CMA).

Les leaders des groupes armés, Hama AG Mahmoud, Secrétaire Général du CJA, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, Secrétaire Général du CPA, Ahmed Mohamed Ag, Secrétaire Général du MSA et le Professeur Younoussa Touré, Secrétaire Général CMFPR2 ne décolèrent toujours pas. Ils ont dénoncé, lors d’une conférence de presse hier mercredi 10 novembre à Bamako, ce qu’ils appellent : « leur exclusion dans l’application de l’accord de paix ». « L’un des aspects qui fait trembler la paix c’est le décret des autorités intérimaires. En désignant des personnes sans consultation, nous sommes passés à côté de la catastrophe.

Les membres ont été choisis en ignorant la majorité du Nord », a indiqué Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, le Secrétaire Général de la CPA. Selon lui, le décret portant nomination des membres des autorités intérimaires pose des problèmes. « C’est deux entités qui ont été créées : un gouvernement qui décide à Bamako et une autre entité qui décide, au nom de tout le nord, à Kidal. Nous ne l’accepterons pas pour des raisons de dignité et de justice.

L’accord ne marchera pas comme ça. On ne nommera pas des ambassadeurs pour nous diriger chez nous. C’est la gestion de proximité. On ne peut pas nous imposer des ambassadeurs pour nous diriger. Sans inclusivité, l’Accord ne sera pas appliqué » », insiste-t-il. Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune met aussi en garde contre la volonté des parties du processus de paix de les exclure dans des étapes de l’application de l’Accord dont le Mécanisme Opérationnel de Coordination(MOC). « Certains sont en train de mettre la pression sur l’Etat. Ils bousculent le gouvernement pour l’amener à prendre des décrets dans les mêmes conditions que pour les autorités intérimaires.

Ces décrets concernent notamment la commission DDR, la commission d’intégration, la commission nationale des reformes du secteur de la sécurité. Quels combattants vont-ils emmener pour les patrouilles mixtes ? Les combattants c’est nous. Les patrouilles mixtes sont impossibles avec des décrets qui sont exclusives», soutient Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune. Hama AG Mahmoud, le secrétaire général du CJA, abondera dans le même sens : « « il est très important que l’Etat choisissent ses partenaires pour l’application de l’accord. Nous sommes disponibles à faire des patrouilles mixtes. Mais ce n’est pas des combattants de Kidal, de Gao, qui font faire des patrouilles mixtes à Tombouctou, vice versa. Ce sont les populations locales qui peuvent participer efficacement dans les patrouilles mixtes. Il faut que ça soit des autochtones de la région ».

La mise en place des autorités intérimaires et le Mécanisme Opérationnel de Coordination(MOC) sont prévues avant le 15 novembre 2016.
17 mois après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, peu d’avancées ont été notées dans son application. Le problème d’inclusivité ressurgit encore. La société civile, les mouvements et la diaspora de Gao, dans une déclaration en date du 3 novembre, rejettent, aussi, « en bloc de la mise en place des autorités intérimaires du 1er au 10 novembre 2016 dans la région de Gao.

Dans les régions de Gao, Tombouctou, Ménaka et Taoudéni, les populations et des groupes armés dénoncent leur exclusion dans l’installation de ces autorités transitoires qui devait commencer depuis le 1er novembre de ce mois. Et à l’appel du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) qui se réclame de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), les populations des régions de Tombouctou, Ménaka et Taoudéni ont manifesté le 31 octobre passé pour protester contre l’installation de ces autorités transitoires prévues dans l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu des pourparlers d’Alger. Bien avant les contestations en cours, le mardi 12 juillet 2016, à Gao, une marche pacifique contre l'installation de ces autorités transitoires a été réprimée dans le sang.

Madiassa Kaba Diakité
Commentaires