L’Association malienne des expulsés (AME) en collaboration avec le Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM) et Amnesty Internationale (Mali), a organisé une conférence de presse hier à la Maison de la presse pour manifester leur ras-le-bol sur l’accord de réadmission, qui doit être signé dans les tout-prochains jours à Bamako.
“Non aux accords de réadmission !” Tel était le mot d’ordre de la conférence de presse de l’AME et ses partenaires. Ils sont mobilisés pour que l’Union européenne n’impose pas au Mali la signature d’un accord de réadmission qui permettrait à l’Europe d’expulser les Maliens sans papier, sans demander l’accord du consulat malien dans la délivrance d’un laissez-passer et l’utilisation du laissez-passer européen.
Selon les organisateurs, il existe une divergence entre l’Union européenne et les Etats africains sur la question de réadmission et de laissez-passer européen. “Certains pays de l’UE utilisent le laissez-passer européen, comme le cas de Mamadou Coulibaly expulsé de France et de Foulani Camara expulsé de Suède. Or, les textes prévoient qu’une personne ne peut être reconduite dans son pays d’origine ou supposé tel que si elle est en possession d’un document de voyage (passeport ou laissez-passer délivré par ses autorités consulaires”, affirme le président de l’AME, Ousmane Diarra.
A l’en croire, lors du sommet de La Vallette en novembre 2015, les chefs d’Etat africains ont rejeté en bloc cette idée et indiqué qu’elle relève de la souveraineté nationale de chaque pays.
Pour rappel, en 2008 des mobilisations conjointes au Mali et en France avaient permis d’éviter la signature d’un accord de réadmission entre le Mali et la France, qui tentait déjà d’imposer un passage en force. Ces mobilisations avaient eu un retentissement politique et médiatique important et largement contribué à faire échouer la signature de cet accord.
Le commissaire en charge de la migration de l’Union européenne et le ministre des Affaires étrangères d’Italie effectueront leur 7e mission au Mali, ce jeudi dans le cadre des procédures opérationnelles de retour et de réadmission.