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Tout sur la coopération entre le Mali et la fédération de Russie : Zoom sur une relation diplomatique vieille de plus de 56 ans
Publié le samedi 12 novembre 2016  |  Infosept
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© AFP par Byline
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Le Mali entretient des relations diplomatiques avec l’ex-URSS depuis le 14 octobre 1960 et l’ouverture de la Mission diplomatique malienne en Russie remonte à avril 1961. Ainsi, de 1961 à 1978, la coopération entre les deux pays s’est développée sur la base de plusieurs accords sectoriels. Sur le plan militaire, le Mali est lié à la Russie par trois instruments juridiques. II s’agit du Protocole d’Accord de coopération militaire, signé le 28 mars 1994 à Moscou, de l’Accord sur la coopération militaire, signé le 25 mars 2003 à Moscou et de l’Accord portant sur l’assistance technique et militaire, signé le 21 décembre 2006 à Moscou.

Selon l’Ambassade de la Fédération de la Russie au Mali, les relations diplomatiques entre les deux pays ont été établies le 14 octobre 1960. Ainsi, le Mali a reconnu la Russie en tant qu’Etat-continuateur de l’URSS le 16 janvier 1992. Et, en octobre 2015, les deux pays ont célébré conjointement et solennellement le 55ème anniversaire de leur relation bilatérale.
On se rappelle, dès l’accession du Mali à l’indépendance, que la Russie a octroyé une assistance substantielle au devenir et au développement de l’Etat malien.

Avec l’aide de l’Union Soviétique, les travaux de prospection géologique ont été réalisés au Mali. Il y a eu la construction d’une cimenterie, d’un stade à Bamako pour 25 mille places, d’un centre d’apprentissage technique, de l’hôpital Gabriel Touré et les mises en valeur d’environ 9 mille ha de nouvelles terres pour les plantations du riz dans le cadre des exploitations de l’Office du Niger. A ceux-ci, il faut ajouter la création de la Société Nationale de prospection et d’exploitation de ressources nationales du Mali, de la compagnie aurifère « Kalana » et la construction de l’aérodrome de Gao.

Le volume global de crédits, consentis par l’URSS au Mali, a atteint 570 millions de dollars USA. Ont été construits gratuitement 6 établissements d’enseignement, dont l’Institut agricole polytechnique, l’ancienne ENA qui sert aujourd’hui de Faculté de Droit, une Ecole de médecine et d’autres unités. Des milliers de professeurs, médecins et autres spécialistes soviétiques et russes ont travaillé au Mali. Plus de 5 milles maliens ont suivi les cours de russe près le Centre culturel soviétique. A la suite de l’implosion de l’URSS, la coopération commerciale, économique, militaire, culturelle entre les deux pays a connu un certain recul, voire interrompue.

Nouvelles dynamiques
Ces derniers temps, les liens bilatéraux entre la Russie et le Mali sont caractérisés par une dynamique nouvelle. Ainsi, au cours de la visite de travail à Moscou en mai 2009 de S.E.M. Moctar Ouane, ministre des Affaires Etrangères et de la coopération internationale du Mali, ont été signés l’accord sur les voyages sans visas de détenteurs de passeports diplomatiques et de service et le mémorandum de compréhension entre la Russie et le Mali sur la coopération en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé transfrontalier.

Il y a aussi les projets d’accords, si ce n’est déjà fait, portant sur la création réciproque de centres de la science et de la culture et sur la coopération dans la lutte contre le blanchiment d’argent. En outre, une dizaine d’autres accords couvrant divers domaines d’activité lient les deux pays. Le commerce entre la Russie et le Mali reste peu important au stade actuel, mais il existe un potentiel lien prometteur dans de nombreux secteurs économiques, tels que la recherche et l’exploitation de minerais, l’extraction d’or, le transport, l’activité agricole, les installations hydrauliques et énergétiques, sans oublier la défense.

La dette du Mali à l’égard de la Russie, estimée à l’époque à 124 millions de dollars US, a été supprimée dans sa totalité en décembre 2003.
Environ 158 citoyens russes, essentiellement les femmes, ayant épousé les maliens, et leurs enfants, résident en permanence au Mali. Une école «du dimanche» fonctionne près l’Ambassade afin d’associer enfants de citoyens de la Russie et d’autres pays de la Communauté des Etats Indépendants (CEI) à la langue et à la culture russe.
Il existe au Mali plusieurs associations de ceux qui ont fait leurs études en URSS/Russie réunissant au total plus de 10 mille personnes.

2012, accentuation de la fourniture d’armes à Bamako
En visite en Russie, le ministre malien des Affaires étrangères, M. Abdoulaye Diop a rencontré mardi 9 septembre 2014 son homologue russe Sergueï Lavrov. La Russie s’est engagée à poursuivre les livraisons d’armes à Bamako dans le cadre de la lutte antiterroriste. Des armes qui devraient en outre changer de nature. Il a été souligné à l’époque que la Russie livrait des armes au Mali depuis deux ans. En février 2012, la Russie avait déjà livré au Mali 3 000 fusils d’assaut kalachnikov, 300 mitrailleuses et des munitions pour un montant total de 12 millions de dollars, dans le cadre d’un contrat conclu en septembre 2012.

Aujourd’hui, pour Bamako, il ne s’agit plus d’armes légères mais d’hélicoptères, d’avions-cargos, d’avions de combat et de véhicules blindés. Cette question est revenue sur la table lors de la visite du ministre Abdoulaye Diop à Moscou. Et la diplomatie russe n’a pas dit « non» et Moscou s’est dit prêt à répondre positivement à la demande et à examiner les modalités de livraison. Par ailleurs, Moscou a décidé de former des officiers de l’armée et de la police malienne. Certains sont déjà en formation dans les établissements spécialisés de la capitale russe.

«Nous sommes prêts à répondre rapidement à une nouvelle demande de fourniture de matériels militaires dont l’armée malienne a besoin, à savoir des hélicoptères, des avions, des véhicules, et d’autres systèmes d’armement. A la demande des autorités du Mali, nous fournissons à Bamako une aide technique et militaire. Nous avons déjà livré des armes légères et des munitions ces dernières années.

Maintenant, nous sommes prêts à répondre rapidement à une nouvelle demande de fourniture de matériels militaires dont l’armée malienne a besoin, à savoir des hélicoptères, des avions, des véhicules et d’autres systèmes d’armement. En plus de cela, nous coopérons déjà avec le Mali dans la formation des officiers de l’armée et des agents de la police. Des officiers maliens sont formés dans les établissements d’enseignement militaire des ministères de la Défense et de l’Intérieur de la Fédération de Russie», a déclaré Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires Etrangères en septembre 2014.

«La Russie est disposée à livrer des armes au Mali pour lutter contre le terrorisme »
En visite à Bamako le 12 octobre 2016, le vice-ministre des affaires étrangères russes, Mikhaïl Bogdanov, a réaffirmé la promesse d’aide militaire planifiée de la Russie au Mali. Le ministre russe a déclaré que «la Russie est disposée à livrer des armes au Mali pour lutter contre le terrorisme ». Cette nouvelle a réjouit des milliers de Maliens, et surtout le Groupe de patriotes du Mali, qui depuis quelques mois sont mobilisés pour demander une implication russe dans la crise malienne. Cette coopération tournera autour de la livraison d’armes et la formation de militaires maliens. «La Russie suit de près tous les évènements qui se passent au Mali» a affirmé ce jour M. Mikhaïl Bogdanov.

Il importe de retenir que le dernier chiffre de la pétition lancée par le Groupe des Patriotes du Mali en faveur de l’intervention russe au Mali est estimé à 2.413.313 signatures. Pour rappel, le 22 septembre 2016, un sit-in a été organisé à cet effet devant l’Ambassade russe à Bamako. Ce jour, le message de Tidiani Tangara, un des responsables du groupe était clair : «nous voulons que la Russie s’intéresse au cas malien, en fournissant non seulement de la logistique, mais aussi et surtout en pesant de tout son poids au conseil de sécurité en faveur du Mali. Les forces sur le terrain notamment la France et la MINUSMA, ont montré leur incapacité».

Alors, vivement le renforcement de la coopération entre les deux pays pour le bonheur et l’honneur des deux Peuples.
Dieudonné Tembely

tembely@journalinfosept.com
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