Longtemps réclamé par les parents et épouses des bérets rouges assassinés et les organisations de défense des droits de l’homme, le jugement de Amadou Haya Sanogo, l’auteur du putsch du 22 mars 2012 au Mali, est annoncé pour le 30 novembre.
C’est un communiqué d’à peine un feuillet qui l’annonce. « Session d’assises du 30 novembre 2016 : Le jugement de Amadou Haya Sanogo au rôle », indique le communiqué en date du 9 novembre et signé par le Procureur Général Mamadou Lamine Coulibaly.
Le Procureur Général auprès la Cour d’Appel de Bamako informe, lit-t-on dans le communiqué, l’opinion de l’ouverture, le 30 novembre 2016, d’une session d’assises au cours de laquelle sera évoquée l’affaire Amadou Haya SANOGO et plusieurs autres, accusés d’enlèvement de personnes, assassinats et complicité. L’annonce a provoqué un mini séisme au Mali. Le jugement de l’ex homme fort de Kati est, en effet, vivement attendu. L’on craignait, aussi, une volonté manifeste du pouvoir en place de ne pas le juger. « Enfin ce soudard, soulard, soldat raté et criminel de haut vol répond de ses crimes ! », s’est enthousiasmé, à l’annonce du prochain jugement de Amadou Haya Sanogo, sur les réseaux sociaux, Fatoumata Sako, une affidée de l’ex président Amadou Toumani Touré et non moins vice présidente du parti PEDES.
Amadou Haya Sanogo et certains de ses éléments, selon la justice malienne, seraient impliqués, dans l’assassinat de 21 bérets rouges dont les corps ont été retrouvés dans un charnier à Diago, près de Kati. Les parents et épouses des bérets rouges assassinés et les associations des droits de l’homme commençait à désespérer qu’il réponde un jour de ses actes. En effet, à Bamako, des bruits courraient sur un possible élargissement du leader de la junte militaire qui renversa l’ex président Amadou Toumani Touré. La lenteur dans le dossier de Sanogo a amené, en début de ce mois, les parents et épouses des bérets rouges assassinés à interpeller les autorités maliennes. « Si l’Etat se montre défaillant dans cette affaire, nous allons saisir la cour pénale internationale avec l’accompagnement de nos partenaires », menaçaient les parents des victimes.
Amadou Haya Sanogo a été arrêté le mercredi 27 novembre 2013. Et la chambre d’accusation de la cour d’appel de Bamako a accusé le 22 décembre 2015, certains généraux dont Amadou Haya Sanogo, le cerveau du putsch de 2012, Yamoussa Camara, l’ex ministre de la défense et des anciens combattants, Ibrahim Dahirou Dembelé, l’ex chef d’Etat major général des armées pour « enlèvement de personne, assassinat et complicité d’assassinat » et a demandé qu’ils soient jugés devant la cour d’assise conformément à la loi.