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Accord de réadmission : Le Csdm et l’AME se mobilisent contre le ‘’diktat’’ de l’UE
Publié le lundi 14 novembre 2016  |  Le Prétoire
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Au moment où Koulouba s’apprêtait à recevoir une délégation de l’Union européenne conduite par le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, pour échanger sur une éventuelle signature de l’Accord de réadmission des migrants, une coalition des organisations de la société civile (Csdm, AME, Amnesty-Mali et le réseau AEI) organisait une conférence de presse le jeudi 10 novembre 2016 pour dénoncer la gestion unilatérale de ce dossier qu’elle qualifie de diktat de l’UE.

Si les Maliens et les Africains d’une manière générale ne se mobilisent pas, les gouvernements signeront l’Accord de réadmission sous la pression de l’Union européenne. C’est le principal message porté par les OSC maliennes œuvrant dans le domaine de la défense des droits des migrants.

La peur des défenseurs des migrants s’explique par la réactivation de ce dossier par l’UE, après l’échec de l’ancien président de la République française, Nicola Sarkozy, devant le refus de certains chefs d’Etat, dont ATT, de signer un accord non bénéfique pour leurs pays sur le plan économique et social. Les gouvernements des pays africains ont affiché leur opposition à l’Accord de réadmission lors du sommet de la Valette, en novembre 2015. Les chefs d’Etat africains ont rejeté en bloc cette question et pensent qu’elle relève de la souveraineté nationale de chaque pays. Malgré les divergences entre les deux parties, l’Union européenne persiste et signe dans sa logique d’imposer l’Accord. C’est du moins la conviction de l’AEM et ses partenaires.

Dans son exposé, le président de l’Association malienne des expulsés (AME), Ousmane Diarra, a expliqué les raisons de la synergie d’action entre son association, le Conseil supérieur de la diaspora malienne (Csdm), Amnesty-Mali et le réseau AEI. Selon lui, cette synergie est nécessaire pour éviter que l’UE impose au Mali la signature d’un accord de réadmission qui permettrait à l’Europe d’expulser les ‘’sans papiers’’ maliens, sans demander l’accord du consulat malien pour la délivrance de laissez-passer et d’utiliser des laissez-passer européens. « Face à cette situation, l’incertitude est à son comble. Il faut de la mobilisation pour dénoncer la conspiration entre le Nord et le Sud sur le dos des migrants. L’utilisation de ce document constitue une violation de l’article 5 de la Convention de Vienne sur les relations consulaires du 24 avril 1963, il ne repose donc sur aucune base juridique. Le cadre juridique qui existe en la matière en Europe est une simple proposition de règlement intitulé : «Règlement du Parlement européen et du Conseil relatif à un document de voyage européen destiné au retour de ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier ».

Le président du Csdm, Mohamed Cherif Haïdara, enfoncera le clou en s’insurgeant contre la ‘’démarche unilatérale’’ de l’UE dans la gestion du dossier de la migration et l’incapacité des Etats africains à se prendre en charge sans une assistance de l’Europe. «Malgré les différents combats, nos décideurs et leurs complices de l’Europe sont décidés pour imposer ce document contraire à la valeur humaine. Je comprends le forcing de l’Union européenne. Face à l’incapacité de nos Etats de se prendre en chargé sur le plan économique, social et sécuritaire, l’Europe menace de fermer le robinet. Mais elle doit comprendre que l’aide au développement est inferieure à l’apport des migrants dans l’économie nationale. Il n’est plus question d’expulser les Maliens sans mesure d’accompagnement», a-t-dit.

Rappelons que cette mission est la 7ème du genre de l’UE au Mali dans le cadre des procédures opérationnelles de retour et de réadmission.

Nouhoum DICKO
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