L’Union pour la République et la démocratie est résolument engagée dans le processus électoral pour le scrutin communal du 20 novembre, avec l’ambition légitime d’engranger les 30% des conseillers et des maires.
Cependant, les responsables de la formation de la poignée de mains dénoncent un acharnement contre le parti au terme du contentieux électoral avec l’invalidation de 20% de ses listes, la violation par le parti majoritaire de la loi sur le quota, la tenue de l’élection dans un contexte d’insécurité généralisée. Ils redoutent au finish une issue aux conséquences fâcheuses.
Mme Coulibaly Kadidiatou Samaké, Me Demba Traoré et Dr Béfon Cissé, trois membres du Bureau exécutif national de l'Urd et tous impliqués dans la gestion du processus électoral étaient face à la presse jeudi dernier pour faire le point du scrutin communal du 20 novembre, de la convocation du collège électoral à l’ouverture de la campagne électorale.
L’exercice a essentiellement porté sur le contentieux électoral suffisamment disséqué par les conférenciers. Une lecture intelligente de la présentation globale de la situation prouve à tel point le parti de Soumaïla Cissé a été piétiné et étouffé pour ne pas faire feu.
« Au niveau de l'URD, il important de signaler que le parti a déposé 266 listes propres. L'URD est en alliance sur 394 listes, soit au total 660 listes déposées dans 660 communes.
Aux termes du contentieux électoral, l'URD seule, sur la centaine de partis politiques en compétition, a eu 14 listes de candidatures invalidées, soit près de 20% de listes totales invalidées. Le Parti se retrouve ainsi avec 646 listes en compétition et 7239 candidats.
Dans la région de Mopti, 9 listes ont été invalidées :
Cercle de Djénné : La liste URD de Konio, celle de Pondori, de Niansanari et de Togué Mourari pour des motifs de falsification de noms de candidats.
Cercle de Koro : La liste UMRDA-URD-CODEM-YELEMA-PARENA de Koro et la Liste URD-UMRDA-PDES-CODEM de Koporona ont été invalidées au motif que des candidats conseillers communaux qui étaient membres d'autres formations politiques n'ont pas démissionné.
Cercle de Mopti : la Liste URD de BASSIRO aux motifs qu'un candidat a été condamné pour escroquerie alors qu'aucune décision de condamnation définitive n'a été produite dans le dossier.
Cercle de Youwarou: la liste URD-ADEMA-MPR-CODEM de FARMAKE pour falsification de noms de candidats.
Cercle de Bandiagara : la liste URD de Loweldjo au motif qu'une candidate Urd avait son nom inscrit sur la liste Adema-APR.
Dans la région de Ségou, 3 listes ont été invalidées:
Cercle de Barouéli: la liste URD de Tamani au motif qu'un candidat serait un salarié de la commune alors qu'il est enseignant dans une autre commune et payé sur le budget national comme atteste son bulletin de salaire produit dans le dossier.
Cercle de Ségou: la liste URD-PDES de Fatiné (au motif qu'une candidate se trouvait sur notre liste et en même temps sur la liste ASMA) et la liste URD-UDD de Diouna au motif qu'un candidat serait salarié de la mairie.
Dans la région de Koulikoro la liste URD-CNAS Faso Hèrè de la commune de Nyamina a été invalidée au motif qu'une candidate se trouvait sur notre liste et en même temps sur la liste RPM.
Dans la région de Tombouctou, la liste URD reconnue par le Parti dans la commune de DOUEKIRE, cercle de Goundam a été invalidée au profit de la liste dissidente URD.
Sur les 14 listes invalidées, l'URD est seule dans 8 communes : Konio, Pondori, Niansanari, Togué Mourari (Djenné); Tamani (Barouéli); Douékiré (Goundam); Bassiro (Mopti) et Bandiagara. L'URD est en alliance dans les 6 autres communes.
Les motifs retenus par les juridictions d'instance et d'appel pour invalider les listes URD ne constituent point des motifs valables d'invalidation de listes de candidatures au sens de la loi électorale. Ces invalidations constituent une injustice flagrante, intolérable et une atteinte grave à la démocratie.
Et pourtant la liste RPM de Togué Kotya dans le cercle de Ténenkou invalidée par le juge de Ténenkou pour non respect de l'âge (un candidat avait moins de 21 ans sur la liste) a été validée par la Cour d'appel de Mopti, une juridiction qui s'est donné la tâche de veiller scrupuleusement sur les listes RPM et dans le même temps d'invalider systématiquement les listes URD.
Il est important de rappeler qu'à l'exception du Tribunal de Grande Instance de Sikasso, aucune juridiction d'instance ni d'appel n'a accepté d'appliquer la loi sur le genre. L'essentiel des recours initiés par l'URD visait le non respect de la loi sur le genre. Le Tribunal de Sikasso a invalidé 7 listes de candidatures pour non respect de la loi sur le genre.
Malheureusement, en appel ces listes ont été validées. Le motif ridicule avancé par la justice malienne est l'absence de décret d'application de la loi sur le genre.
Dans le même temps, comme le RPM savait que cette loi n'allait pas être appliquée par la justice, il n'a ni respecté ladite loi dans l'établissement de ces listes, ni initié de recours pour réclamer son respect ». Sans commentaire !
Malgré cette brimade à ciel ouvert, l’Urd se fixe comme objectif d’avoir 30% des conseillers et maires.
Hamadi