Depuis plusieurs mois, on assiste à une guerre menaçante entre différentes personnalités et groupes armés membres de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Certains ont même quitté cette organisation pour en créer d’autres, par opportuniste.
C’est bien le cas de Hama Ag Mahmoud, lequel a été ministre sous Moussa Traoré, puis Secrétaire général de la CCIM. Il était l’un des mieux intégrés parmi les Touaregs. Malgré tout, il s’est retourné contre l’Etat en 2011, pour militer activement au sein du MNLA, puis de la CMA.
Aujourd’hui, il dit créer le Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA). Depuis, il multiplie les sorties hasardeuses dans les médiats pour réclamer «sa place» dans la mise en œuvre de l’Accord. Il continue de presser le pouvoir pour la rédaction d’un «décret additif» lui permettant de participer à la mise en œuvre de l’Accord.
Pour se donner bonne conscience et un poids imaginaire, Hama Ag Mahmoud réunit tous les mécontents des groupes armés (CMA comme Plateforme), pour tenter de faire chanter Bamako: «Sans inclusivité, l’Accord ne sera pas appliqué».
Malheureusement, du côté du gouvernement, il ne se trouve personne pour réagir, pour dire la vérité aux uns et aux autres, pour au moins faire savoir ce qu’en pense le pouvoir. Résultat:
Les dissidents multiplient les pressions, distillent des contrevérités, chargent leurs amis d’hier et essayent de prouver qu’ils sont des patriotes, qu’ils aiment ce pays et ce que sont les autres les ennemis du Mali. Que non!
L’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger a été signé alors qu’ils étaient tous membres de la CMA ou de la Plateforme. Il n’y avait pas eu d’exclusion. Tout le monde était là. Si, par la suite, il y a eu des différends entre les mouvements, cela ne relève pas du ressort de l’Etat, au risque qu’il soit accusé de parti pris.
Les seuls interlocuteurs de l’Etat demeurent les signataires de l’Accord. Les autres doivent suivre le processus et ne doivent pas constituer des obstacles. Le cas échéant, ils devront être considérés comme des bandits, des malfrats, qu’il faudra juger comme tels.
Ces dissidents sont loin d’être représentatifs. Le ministre Mohamed Ag Erlaf, avec son sens élevé de l’Etat, a bien fait de ne pas les intégrer dans le processus, parce qu’ils ne sont pas signataires, donc non reconnus par l’Etat.
En fait, ce sont des opportunistes, voire des escrocs, qui veulent tirer des subsides de cette situation. Si jamais l’Etat accepte de concéder quoi que ce soit à ces dissidents, il créera une situation délétère pour le processus de paix.
Un jour prochain, la fameuse CJA de Hama Ag Mahmoud va également se diviser et ses dissidents demanderont aussi leur part. C’est un piège sans fin. La même stratégie est valable pour les autres dissidents. A ce rythme, l’Etat ne pourra pas s’en sortir.
Il faut donc dès maintenant être ferme avec les dissidents des mouvements armés. Qu’ils retournent dans leurs mouvements d’origine ou qu’ils s’en remettent à Dieu! Pas question pour l’Etat de prendre en compte leurs desiderata.
Chahana Takiou