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Affaire des berets rouges : Enfin, le procès de Sanogo !
Publié le lundi 14 novembre 2016  |  L’aube
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© aBamako.com
Le capitaine Amadou Haya Sanogo, président du CNRDRE
22 mars 2012.Camp Soundiata Keita de Kati.
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L'officier Amadou Haya Sanogo, ex-chef de la junte qui a perpétré un coup d’Etat en mars 2012, comparaitra en assises pour «d’enlèvement de personnes, assassinat et complicité» de militaires dont les corps ont été découverts dans un charnier à Diago (Kati) en 2013.
Le procureur général près la Cour d’appel de Bamako l’a annoncé dans un communiqué: une session d’assises sera ouverte, le 30 novembre 2016, au cours de laquelle sera évoquée l’affaire Amadou Haya Sanogo et plusieurs autres, accusés d’enlèvement de personnes, assassinat et complicité. En terme clair, l’accusé sera jugé dans exactement 16 jours. La justice lui reproche son implication dans de nombreuses affaires de meurtre et de disparition qui ont émaillé son règne à Kati.
«En raison de la particularité du dossier et dans le but de maintenir l’ordre et la sécurité à l’occasion de ce procès, le parquet général a installé en son sein un secrétariat dédié», ajoute le communiqué, précisant que «ce secrétariat est chargé de recevoir les demandes émanant de professionnels et de particuliers en vue d’avoir accès à la salle d’audience ». L’accès à cette salle est réservé aux seules personnes autorisées ou préalablement agréées.
D’après ce communiqué, Amadou Sanogo comparaitra aux côtés de «plusieurs autres accusés».
La nouvelle est bien accueillie, notamment par les familles des victimes et les organisations de défense des droits de l’homme. Refusant de baisser les bras, les familles des Bérets rouges assassinés affirmaient qu’elles « continueront à se battre pour que le procès se tienne » et pour que « les auteurs de ces crimes soient punis par la justice ». Le vendredi dernier, une lueur d’espoir est née. Elles sont en voient d’obtenir justice.
« Nous sommes heureux d’apprendre qu’il (M. Sanogo) sera enfin jugé. Nous voulons que justice soit rendue. Nous voulons savoir ce qui s’est passé. Nous voulons savoir comment nos pères ont été arrêtés, comment ils se sont retrouvés dans une fosse commune », a déclaré à l’AFP Amadou Kanté, un responsable de l’association des familles de militaires disparus.
L’Association malienne de défense des droits de l’homme et la Fédération internationale des droits de l’Homme se réjouissent de l’annonce faite par le procureur général. Ces organisations de défense des droits humains se sont constituées parties civiles aux cotés de 23 familles et proches de victimes dans cette affaire, appelée «affaire des bérets rouges». Depuis novembre 2013, l’Amdh et la Fidh sont mobilisées pour la tenue d’un procès juste et équitable, a déclaré Me Moctar Mariko, président de l'Amdh, sur la page Facebook de l’association.
Exécutions sommaires
Amadou Haya Sanogo a chuté, le mercredi 27 novembre 2013. L’ex-putschiste, qui a perdu son influence dans l'armée, a été interpellé de force chez lui par des gendarmes, appuyés par les forces spéciales maliennes. Le juge Yaya Karembé, qui l'a interrogé pendant six heures, enquêtait sur deux dossiers.
Le premier concernait la tentative ratée de contre-putsch conduite le 30 avril 2012 par les parachutistes du camp de Djicoroni. Plus d’une vingtaine d'entre eux avaient été arrêtés. 23 devaient disparaître à jamais. Des témoins font état de tortures et d'exécutions sommaires. Dans une vidéo circulant sur la toile, on voit sept de ces disparus aux côtés de plusieurs sous-officiers considérés comme proches de Sanogo.
Leurs corps avaient été retrouvés en décembre 2013 dans un charnier à Diago, près de Bamako. L’exhumation des cadavres, le 4 décembre 2013, avait constitué une avancée majeure dans l’enquête sur la disparition de ces bérets rouges. Aussi douloureuse qu’elle soit, cette découverte avait réveillé chez les familles des victimes l’espoir de découvrir enfin la vérité.
Le juge entendait aussi demander des comptes sur la mort étrange de soldats aux lendemains de la mutinerie qui a secoué le camp de Kati, le 30 septembre de la même année. Sept militaires, réputés faire partie du premier cercle du général, manquent depuis à l'appel.
L'épilogue de sa règne a surpris, tant Sanogo, bombardé général d'armée en août 2013, semblait intouchable. Dans l'entourage d'IBK, on assurait seulement «ne pas commenter une décision de justice» tout en reconnaissant que son arrestation donnera un peu d'air au pouvoir au moment où il «traverse une période difficile».
La presse émettait des critiques de plus en plus acerbes sur la tranquillité dont bénéficiait le général, sur ses refus de répondre aux convocations des magistrats, ressuscitant les rumeurs de collusion entre l'ex-junte et le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Depuis son arrestation musclée, il est dans les mailles de la justice. «Il a été mis en examen pour “enlèvements et séquestrations” et placé sous mandat de dépôt», a simplement annoncé, à l’époque, Daniel Tossogué, le procureur général de la République. Depuis, plus rien, ou presque.
C’est finalement, en décembre 2015, que le processus enregistre de nouvelles avancées. La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako a annoncé le renvoi aux assises de 18 militaires, dont le général Sanogo, ainsi que les généraux Yamoussa Camara, ancien ministre de la Défense, et Dahirou Dembélé, ex-chef d’état-major des armées, dans cette affaire. Et le parquet général avait déclaré le non-lieu pour 10 détenus, dont l’ex-chef de la DGSE, Sidy Alassane Touré et Sirman Fané (décédé).
Mme Sagara Bintou Maïga, présidente du Collectif des parents des bérets rouges disparus, s’est étonnée de cette décision judiciaire de libération de certaines personnes impliquées dans ce dossier d’assassinat.
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