BORDEAUX - L'ancien Premier ministre Alain Juppé a estimé mercredi à Bordeaux que l'offensive militaire française au Mali entrait "aujourd'hui dans une phase de guérilla qui sera très difficile et très dangereuse".
"Nous savions bien que la phase deux (de l'intervention française, ndlr) serait difficile parce que les terroristes n'ont pas été éliminés, ils se sont enfuis, ils sont présents, diffus, dans les villes du nord du Mali ou réfugiés dans la partie la plus au nord encore", a déclaré le maire de Bordeaux, en marge d'une conférence de presse sur le tourisme dans la capitale girondine.
Il a rappelé avoir "toujours considéré que cette intervention était justifiée", même si de nombreuses questions, notamment sur le déploiement de la force africaine et la manière dont les choses se déroulent sur le terrain, restent "sans réponse".
Concernant les 15 otages français aujourd'hui retenus en Afrique, l'ex-ministre des Affaires étrangères a estimé que, "sans s'engager dans quelque négociation que ce soit, il y a quelques canaux à entretenir ou à créer pour les faire libérer".
"J'espère qu'on y pense et qu'on en parle", a ajouté M. Juppé tout en affirmant qu'"il n'y a rien à négocier" avec les terroristes car ils "ont une vision de ce qu'ils veulent faire dans le Sahel et le Mali incompatible avec les valeurs que nous défendons".