Écroué depuis bientôt cinq ans en Mauritanie, notre compatriote Yaya Cissé a remué et ciel et terre pour bénéficier de l’assistance des autorités maliennes. Sans succès. Le ministre des Maliens de l’extérieur et le président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur sont au courant du calvaire du jeune Malien.
Yaya Cissé est en prison en Mauritanie depuis le mois de mars 2012 pour un meurtre qu’il n’aurait jamais commis, à l’en croire. "Le meurtre pour lequel je suis en prison a eu lieu en Mauritanie pendant que j’étais à Bamako. Quand j’ai appris la triste nouvelle et informé que certains Maliens étaient impliqués, j’ai écourté mon séjour au Mali, pour tenter de les secourir", insiste-t-il dans sa version des faits. Et de regretter d’être abandonné à son triste sort par les autorités maliennes.
"De mon arrestation à nos jours, aucune autorité malienne de Bamako et sur place (même pas le consul honoraire du Mali Chérif Ahmed) ne m’ont rendu visite. Et pourtant, je connais ce dernier qui, sans doute, est au courant de ma situation", déplore Yaya Cissé.
Conséquence : le jeune Malien est en train de perdre foi en son pays. Car, il aurait remué terre et ciel pour bénéficier de son assistance. « Je ne demande pas aux autorités de mon pays de plaider à ma faveur. Tout ce que je veux, c’est que justice soit faite", précise-t-il. Pourtant, les frères Sylla, Abdrahamane et Habib, respectivement ministre des Maliens de l’extérieur et président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur sont au courant de la situation de notre compatriote.
"Très cher M. Kantao Drissa, je suis bien au courant de l’affaire Yaya Cissé. Je me rendrais très bientôt en Mauritanie pour en savoir davantage afin qu’une solution soit trouvée", avait promis Habib Sylla, en quête d’un second mandat.
Le ministre Sylla serait parti en Mauritanie mais sans chercher à voir Yaya qui était à l’époque à Aleb, à environ 250 km de la capitale mauritanienne. S’il y a un sujet qui préoccupe les défenseurs des droits humains, c’est bien le cas de Yaya Cissé, ce Malien qui ne sait plus à quel saint se vouer.
A en croire son avocat, Me Hamadi Karembé, Yaya est victime d’une erreur judiciaire. Selon lui, à l’analyse de la situation, si notre compatriote était de près ou de loin impliqué à ce meurtre, il ne serait jamais retourné en Mauritanie de son propre gré.
Flash-back
Yaya Cissé, le mis en cause, affirme avoir quitté Nouakchott le 25 juillet 2010 par le vol NKTT de Mauritanie Airways pour arriver à Bamako le 26 juillet 2010 à zéro h 40 minutes par le trajet Nouakchott-Dakar-Bamako. Alors que le crime pour lequel il est accusé être l’auteur aurait été commis dans la même nuit du 26 juillet vers 1 h du matin.
Cette déclaration est confirmée par les témoignages de personnes qui ont voyagé avec lui et avec lesquelles il a séjourné au Mali jusqu’à son retour de Bamako le 1er août 2010 à 7 h 30 par la compagnie Mauritanie Airways. C’est n’est que 2 ans après les faits et sur dénonciation calomnieuse d’une détenue que Yaya Cissé, président de l’Association des ressortissants maliens en Mauritanie (Yèrèko), sera écroué sans preuve aucune.
Face à la gravité de la situation d’une part et l’indifférence des autorités maliennes, Yaya Cissé perd de plus en plus espoir. Notre compatriote a été transféré de la prison d’Aleb, à la prison la plus horrible de la Mauritanie. Là-bas, l’homme souffre le martyre et demande encore une fois de plus, l’assistance des plus hautes autorités maliennes, au nom de la justice.
Nous y reviendrons