A Gao, les soldats maliens découvrent toujours, au fil de leurs patrouilles, des islamistes du Mujao ou des hommes soupçonnés d’être venus en aide aux djihadistes. Reportage de notre envoyée spéciale.
C’est une patrouille de routine, dans les rues de Gao. Une, deux, puis trois maisons vides ont été signalées à l’armée malienne. Les forces spéciales du Groupe Commando Volontaire y ont trouvé obus, IED (engins explosifs improvisés), munitions. Une grenade défensive, piégée, est jetée dans le fleuve Niger. Toujours cossues, les maisons des islamistes du Mujao... Parmi les trouvailles, en plus des armes, des pilules contraceptives du lendemain, des anxiolitiques. "Ils aimaient la vie de pacha! Les plus belles maisons, et chaque jour, une nouvelle épouse... Pas mal, non?" Le commandant Ibrahim plaisante, mais il est en colère. Fatigué de patrouiller à Gao: "Notre unité n’a pas vocation à rester si longtemps ici. Si l’armée disposait simplement de 8 patrouilles afin de patrouiller en permanence dans la ville, et de quadriller chaque "bande", nous pourrions enfin passer à autre chose..."
Une famille tamachek (touareg) a été désignée par un autre habitant. Le vieux de la maison est seul avec sa belle-fille et son petit-fils. Voilà plus de deux mois que son fils, appartenant au Mujao, a quitté la ville. Il jure ne rien savoir d’où il se cache: "Je n’ai jamais eu de problème avec personne. Cette histoire, c’est son affaire, tant pis pour lui." Le commandant Ibrahim insiste: "Dites-lui de se rendre à la justice. S’il ne le fait pas, la population elle-même se chargera de lui régler son compte." Le vieil homme acquiesce. Les militaires fouillent la maison, vident une petite valise -les vêtements et cahiers d’école du plus jeune fils. Ils interrogent la jeune épouse. Elle semble ne rien savoir. A l’extérieur, un groupe d’habitants grossit, observe la scène.
Dénonciations et règlements de comptes
Les deux véhicules poursuivent leur route. Un jeune (...) Lire la suite sur lexpress.fr