Lors de ce 10ème rendez-vous traditionnel avec la presse, le Directeur de la Communication de la présidence de la République, a évoqué dans son exposé préliminaire, les questions brulantes de l’actualité de notre pays. Ainsi, il s’est tout d’ abord appesanti sur la situation d’insécurité qui sévit dans bon nombre de localités depuis un certain temps. Racine Thiam est revenu sur les récents événements survenus notamment les attaques du poste de péage de Sanankoroba et de Banamba, du braquage du client d’Ecobank à Bamako. « Nous reconnaissons qu’il y a une recrudescence de l’insécurité ces derniers mois. C’est un constat. Nous reconnaissons les difficultés actuelles comme d’habitude. On a même l’impression que c’est organisé pour nuire aux résultats et aux efforts remarquables du gouvernement », a déclaré M. Thiam. Qui a indiqué que, pour renverser la tendance, un Conseil de Défense a été créé la semaine passée auquel le président de la République a donné des instructions afin de changer la stratégie de défense sur l’ensemble du territoire avec des moyens adéquats. Une manière de permettre, dit-il, à nos forces de défense et de sécurité d’être proactives et mieux protéger nos populations de cette guerre « asymétrique ». Il a expliqué que « toutes nos forces armées sont sur le pied de guerre. Et nous faisons tout ce qui est humainement possible pour empêcher ou déjouer les attaques sporadiques de nos ennemis ».
Le second point évoqué par le responsable de la communication de la présidence avait trait aux résultats engrangés par le gouvernement dans la foulée de cette recrudescence de l’insécurité. On retiendra que la Banque Mondiale a classé le Mali comme 1er pays réformateur dans l’espace l’UEMOA avant la Côte d’Ivoire et le Sénégal, selon le rapport de Doing Business du mois d’octobre. Ce qui fait dire à M. Thiam que le climat des affaires marche bien au Mali malgré la situation difficile que le pays traverse et que les résultats auraient été plus meilleurs n’eût été les difficultés. Il s’est aussi félicité du retour de l’école à Kidal sous le drapeau malien et en présence du gouverneur de la région. « L’école a repris sur l’ensemble du territoire à part quelques porches où il manque un acheminement de logistiques et d’enseignants », a-t-il ajouté. Naturellement dans son rôle de communication et de promotion de l’action gouvernementale, l’orateur du jour a vanté « le balai diplomatique » qu’a connu notre pays ces dernières semaines avec les visites de la Chancelière allemande Angela Merkel, du Vice-président indien Mohammad Hamid Ansari et du ministre canadien de la défense Harjit Sajjan.
Racine Thiam a également affirmé qu’en aucune manière la recrudescence de l’insécurité ne pourra mettre en cause l’organisation du 27ème Sommet Afrique-France que Bamako doit accueillir en janvier 2017, encore moins les communales du dimanche prochain. Car, dit-il, les élections seront organisées là où c’est possible et les Autorités intérimaires combleront le vide qui va rester afin d’asseoir la démocratie au niveau local et montrer aux partenaires que le Mali est une destination sûre malgré les vicissitudes du moment. Pour le Directeur de la communication de la présidence, le phénomène de l’insécurité touche le monde entier et aucun pays n’est à l’abri. « Cette recrudescence de l’insécurité ne met pas en cause nos capacités à défendre et à sécuriser nos populations encore moins le Sommet Afrique-France.
« La paix est en marche… »
Cette situation n’a aucun lien avec le Sommet », a précisé le chef de la communication présidentielle. Selon lui, malgré les difficultés, les efforts de nos forces de sécurité ont permis d’arrêter de nombreuses personnes et de déjouer beaucoup d’attaques. Et le gouvernement n’a pas ménagé ses efforts pour former, réorganiser et équiper l’armée malienne. « Depuis trois ans, nous faisons tout ce qui est humainement possible pour mettre à niveau notre armée. Avec la nouvelle Loi d’Organisation et de Programmation Militaire (LOPM), le traitement des soldats et le fonctionnement de l’armée vont changer. Un budget de 1100 milliards FCFA a été alloué à cet effet. Ce qui est une première au Mali, sans compter le recrutement de 10 000 hommes supplémentaires », a martelé M. Thiam. Qui a, par ailleurs, rassuré que tout est en train d’être mis en œuvre pour ramener la sécurité en vue d’une sortie définitive de crise et pour une paix durable. « La paix est en train de marcher sur le terrain et dans le dispositif de l’accord, même-si nos ennemis tentent de prouver le contraire », a lâché le conférencier.
Autres sujets importants soulevés, ce sont, entre autres, la menace de suspension qui pèse sur le Mali par la Confédération Africaine de Football (CAF) et celle de la grève des agents de santé. Concernant ces questions, Racine Thiam s’est montré rassurant. Il a affirmé que le président de la République suit de très près lesdits dossiers. Mieux, des instructions fermes ont été données par Ibrahim Boubacar Keita aux responsables concernés pour une issue favorable.