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Entre nous : Démission collective ?
Publié le mardi 15 novembre 2016  |  Le challenger
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© aBamako.com par A.S
Education: Lancement des épreuves de baccalauréat
Bamako, le 10 juin 2014. au Lycée Mamadou Sarr. Mme le Ministre de l’éducation nationale, Togola Jacquelline Marie Nana a donné le mardi, le coup d`envoi du Baccalauréat malien, Session de juin 2014.
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« Si vous voulez détruire un pays, inutile de lui faire une guerre sanglante qui pourrait durer des décennies et coûter cher en vies humaines. Il suffit de détruire son système d’éducation et d’y généraliser la corruption. Ensuite, il faut attendre vingt ans et vous aurez un pays constitué d’ignorants et dirigé par des voleurs. Il vous sera très facile de les vaincre.», nous enseigne un célèbre adage chinois. Il suffit juste d’analyser avec sérénité et lucidité l’état dans lequel se trouve le Mali pour donner raison à cet adage chinois.

Les modes de gouvernance instaurés après la mise à l’écart des pères de l’indépendance n’ont jamais permis l’émergence d’une société plus juste où l’intérêt général l’emporte sur les intérêts égoïstes. Depuis des décennies, le peuple malien a eu à affaire à une caste dont l’insolence et l’arrogance n’ont d’égal que leur voracité à mettre sous leur coupe les deniers publics.

L’entreprise de destruction du système éducatif est à mettre au compte des responsables successifs du pays, lesquels ont fait de l’école le lieu d’expérimentation de toute sorte de politique. L’école publique est devenue le pestiféré des aisés et même des moins aisés qui préfèrent envoyer leurs enfants dans des grands établissements scolaires réputés de la place ou à l’extérieur. Et détrompons-nous. Ils viendront réoccuper la place de leurs pères. C’est déjà commencé. Observons autour de nous. Dans les années 2000, le Groupe de rappeurs ‘’Les Escrocs’’, pour ne pas les nommer, dans l’une des ses chansons ‘’Kalan’’, prédisait ce que nous vivons aujourd’hui. Ce groupe de jeunes talents qui a fait long feu, était loin de souhaiter une telle scène apocalyptique à la nation.

Nous vivons sous la domination d’un système qui se nourrit de l’accumulation des richesses nationales au profit d’une minorité. Cette « caste » s’arroge le droit de se servir de la chose publique, surtout de l’argent public et s’offre le privilège de la distribuer à cœur joie à ceux qui bradent leur dignité en s’autoproclamant masseurs de pieds. Elle pousse l’insolence et l’arrogance jusqu’à dissuader ou intimider ceux qui refusent les prébendes.

Des agents assermentés s’installent dans le mensonge, le dilatoire et la désinformation. La jeunesse diplômée mais nullement instruite s’est résignée et refuse de prendre en main son propre destin et celui du pays. Une jeunesse mal formée, corrompue, pervertie et cherchant à devenir coûte que coûte riche.

Par fatalisme ou résignation, on veut confier notre devenir aux autres. En 2012, notre démission ou lâcheté collective nous a conduits dans la situation que nous vivons actuellement et qui nous enlève tout moyen de concevoir ce que nous voulons et croyons bon pour notre pays. Au sommet comme en bas, on a l’impression qu’il n’y a pas une vraie conscience de la gravité de l’heure. Et surtout le comportement de l’élite gouvernante, politique et intellectuelle assimilé à une certaine insouciance. En un mot, une négation pure et simple des défis de l’heure. Comme en 2012, tout le monde se regarde tranquillement.

Cependant, le Mali a tous les atouts, toutes les potentialités pour être une nation prospère qui donne les mêmes chances à tous ses citoyens. Il suffit de mettre fin à notre démission ou lâcheté collective afin de prendre notre destin en main.

Par Chiaka Doumbia
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