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Sanogo, Jour ‘J’-16 : Sa comparution n’a pas été notifiée aux avocats de victimes
Publié le mardi 15 novembre 2016  |  Le Témoin
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© Autre presse par DR
Le Général Amadou Aya Sanogo placé sous mandat de dépôt
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Après trois années de détention préventive, l’Homme du 22 Mars 2012 va enfin comparaitre aux prochaines audiences publiques de la Cour d’Appel de Sikasso. Une évolution spectaculaire du dossier qui ravive les espoirs de la partie civile naguère très sceptique et qui se dit prête pour le rendez-vous en dépit de quelques entorses procédurales.

L’affaire tant attendue est inscrit au rôle pour les assises du 30 novembre prochain, comme en a fait cas un communiqué officiel rendu public à cet effet. Un retournement spectaculaire de situation, est-on tenté de dire, parce que l’annonce intervient au moment où tous présumaient un traitement subtile de l’affaire voire une tentative de mettre sous l’éteignoir le honteux scandale des affrontements entre ‘bérets’ dans l’armée malienne. Surtout qu’il s’agit d’un dossier que les autorités semblaient porter dès le départ comme une camisole force, au regard des lourdeurs ayant émaillé les diverses étapes de l’instruction depuis la plainte des parents des victimes des affrontements entre la junte de Kati et le commandement du 33è régiment des Commandos parachutistes. Selon plusieurs sources concordantes, au demeurant, les nombreux sympathisants du principal accusé au Camp Soundjata piaffaient d’impatience de pouvoir franchir le seuil du 27 novembre prochain, échéance à laquelle le dossier devait entrer dans une phase d’incertitude s’il continuait de souffrir de manque de diligence. C’est du moins la lecture que beaucoup faisaient des dispositions du code pénal, en évoquant notamment l’éventualité d’une libération de celui qui avait été surnommé «boucher de Kati» pour terreur qu’il avait instaurée ainsi que pour les horreurs dont il porte la responsabilité présumée. D’une autre lecture il ressort, en revanche, qu’il n’en aurait été rien et qu’une mise en liberté de l’intéressé ne pouvait systématiquement intervenir à l’expiration de ses trois années de détention. Leurs arguments reposent notamment sur la mention ‘’Ordonne la prise de corps’’ portée sur l’arrêt de renvoi de la Chambre d’accusation, mention en vertu de laquelle Amadou H. Sanogo peut être maintenu dans les liens de la détention aussi longtemps qu’on ne voudrait pas disposer de lui pour un jugement.

Sans balayer totalement la possibilité d’une mise en liberté – présomption d’innocence explique -, l’enrôlement du dossier aux assises du 30 novembre a l’avantage tout au moins d’ouvrir les perspectives d’une réponse judiciaire aux nombreux questionnements que suscitent chez les parents et proches des victimes les enlèvements présumés et disparitions miraculeuses de proches, de situer les responsabilités dans le cruel sort de ceux qui ont été exhumés des fosses communes, etc. C’est du moins les attentes que la partie civile et l’opinion repose sur les assises où le Capitaine Sanogo va comparaitre en inculpé des faits d’assassinat et d’enlèvement ainsi que de complicité d’assassinat et d’enlèvement. «On s’en réjouit naturellement car cela fait trois ans que nous courons derrière le renvoi de l’affaire devant un tribunal», a confié un des avocats de la partie poursuivante, ajoutant que c’est un état d’esprit similaire qui anime ses clients : «Les victimes ont hâte de découvrir la vérité sur les événements et d’être éventuellement réparés ». Et Me Mariko de préciser que ce n’est pas dans un esprit de vengeance mais pour faire en sorte que cela ne se reproduise plus en République du Mali surtout entre corps de la même armée» ».

La partie poursuivante assure en outre qu’elle est prête à la confrontation même en cas de non-respect des délais de notification. Au fait, au moment où nous mettions sous presse, aucun document afférent aux audiences du 30 novembre n’est encore parvenu aux avocats, lesquels estiment qu’il sera extrêmement difficile de se conformer aux contraintes légales de notifier le dossier quinze jours avant le jour du jugement.

L’histoire remonte au 30 avril 2012, soit un mois environ après le coup d’Etat perpétré par la junte dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo. En dépit de l’Accord de décrispation passé avec la Cédéao, le retour à la normalité républicaine allait demeurer longtemps l’otage des mêmes putschistes à travers notamment une terreur répandue sur l’autorité politique et une armée assujettie à un ordre militaire de circonstance dont la plupart des corps s’accommodaient. C’est en refusant de se plier aux ordres de Kati que le 33è régiment des Commandos, sous la conduite de l’ancienne garde rapprochée d’ATT, le colonel Abdine Guindo, s’est retrouvé au cœur d’un bras-de-fer avec les bérets verts incarnés par Amadou Haya Sanogo. Le choc des deux camps sera impitoyablement sanglant avec un bilan macabre qui demeure encore une énigme. Le honteux épisode a tourné après tout en faveur des bérets verts, qui se sont montrés sans pitié envers les adversaires. Présentés au public comme des mercenaires à la solde de forces de la restauration de depuis l’étranger, les ‘bérets rouges’ ont été longtemps suppliciés et détenus dans les lieux d’incarcération extrajudiciaires avant que leurs parents ne perdent peu à peu leurs traces. C’est à la suite d’un autre quiproquo militaire, notamment la mutinerie de Kati dans les rangs des putschistes, que l’arrestation d’Amadou H Sanogo est survenue le 27 novembre 2013 et a déclenché les dénonciations et enquêtes judiciaires ayant mis à nu les atrocités subies par les bérets rouges. D’où les chefs d’inculpation d’enlèvement, ‘assassinat et de complicité d’enlèvement et d’assassinat.

Il faut dire que le procès s’annonce avec un gout d’inachevé car nombre d’acteurs des sanglants événements du 30 avril 2012 ont comme par miracle échappé à la procédure au stade de l’instruction et jouissent d’une protection par les fonctions diplomatiques auxquelles ils ont été propulsés.

La Rédaction
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