Le vieux Ganglè donne son point de vue sur le problème des bérets rouges et bérets verts.
Také : Malgré les rencontres organisées par le gouvernement avec les différents protagonistes et la hiérarchie militaire, certains disent qu’il reste beaucoup à faire pour parvenir à une vraie réconciliation. Que faut-il faire?
Ganglè : Quelques jours après l’affrontement du 08 février 2013 à Djicoroni Para des bérets rouges avec d’autres éléments de l’armée malienne, le Premier ministre a entamé des pourparlers. Mais, on n’a pas évoqué ce qui s’est réellement passé. La seule information dont on dispose est qu’«ils se sont mis d’accord que la compagnie de bérets rouges ne sera pas dissoute. Ces derniers vont se battre aux côtés des autres sur le front». Nous n’avons entendu que des tralalas et blablas.
Après les réunions, on a senti le malaise sur l’attitude des autorités militaires qui n’arrivent même pas à expliquer clairement la situation. Car le jour même des rencontres, certains bérets rouges se sont mis à taper la poitrine en disant que rien ne sera changé chez eux. La réconciliation où es-tu? Ceci était prévisible dans la mesure où les autorités ne veulent pas prendre le taureau par les cornes. Elles tentent de ménager tout le monde. Cela est-il possible? Elles ne peuvent pas dire la vérité. C’est tout !
Or à force de jouer avec ce problème on finit par déplaire à tout le monde. On croyait que «le cowboy Bravo Django» allait y trouver une vraie solution. Mais, il a passé à côté parce qu’il n’a pas commencé par le début. Avant les rencontres, il devait d’abord échanger avec les épouses des différents protagonistes. Tout irait en un clin d’œil. Ce sont les femmes qui détiennent la clé de la situation. À preuve le 30 janvier dernier, lorsque des bérets verts ont tenté de repeindre le panneau du 33è régiment des commandos parachutistes à Djicoroni, ils ont été assaillis par les épouses des bérets rouges.
Le 08 février 2013, elles ont adopté la même attitude en affirmant qu’elles ne vont plus accepter qu’on manque de respect à leurs maris. Il faut reconnaitre qu’elles font honneur à la femme africaine par leur bravoure et la défense de leurs familles. C’est dire qu’une implication féminine bien entretenue complique la gestion des malaises qui minent notre armée. D’autre part, il faut retenir que ce sont les épouses des bérets verts qui ont provoqué le départ du pouvoir d’ATT. À l’époque, elles l’ont au préalable copieusement insulté au point de le faire passer par le tamis.
Comme si cela ne suffisait pas, elles ont entamé des marches sur Koulouba en poussant leurs maris à faire ce qui s’est concrétisé le 22 mars 2012. Après l’analyse de tout ce qui précède, tout le monde sait à qui on doit s’adresser pour qu’on parvienne à une réconciliation réelle entre bérets rouges et bérets verts. Dionkis et son Django en échangeant avec les hommes sont en train de gaspiller leur sécrétion salivaire. Mais en s’adressant aux femmes tout va bien se passer comme sur des roulettes. Je vous le jure sur le sain sein qui a plus de vertus que la barbe fut-elle touffue.
Les femmes tiennent les rênes des hommes, a-t-on l’habitude de le dire et cela est vrai. On dit que certains bérets rouges refusent de se redéployer ou d’aller au front. C’est parce que jusque là l’ordre n’est pas venu des personnes qui dominent. Exécuter un ordre émanant des femmes est un réel plaisir pour nous, les hommes. On se connait bien. Si celles-ci s’opposent au départ de leurs maris, même Souraka Mahambé et les bulldozers n’y pourront rien ! Nos responsables aiment se patauger dans des perspectives utopiques. Ils ne disent jamais la vérité et laissent les choses se gangréner. C’est une vilaine et inefficace habitude connue chez nous. Ils doivent résoudre les problèmes depuis leurs origines. Také ferme ton appareil, on se verra la semaine prochaine, plaise à Dieu.