Les amis de Kandioura Coulibaly et l’Agence de communication Casting ont organisé samedi dernier dans les jardins du Palais de la Culture, le 2è édition du prix de la Culture et de la mode dénommé « Prix Kandioura Coulibaly » du nom grand artiste plasticien décédé en décembre 2015.
L’agence Casting travaille dans la mode. Elle recrute et entraine des jeunes garçons et filles en vue d’en faire de véritables professionnels. Elle a collaboré durant de longues années avec l’artiste. Son directeur Abdoul Kader Diakité dit avoir été très tôt impressionné par le talent de Kandioura Coulibaly. Ses différentes collections de décoration, d’habillement, de parures, de toutes les ethnies constituent un véritable trésor caché car non exposé.
Tojour selon Diakité, Kandioura Coulibaly était convaincu de la valeur du patrimoine culturel malien. C’est pourquoi il a consacré sa vie à la recherche et à sa valorisation. C’est au regard de cela que l’Agence a décidé récompenser les acteurs de la culture et de la mode de notre pays en leur décernant un prix portant son nom.
La première édition du prix eut lieu en 2014. C’était du vivant de l’artiste. La santé très précaire de Kandioura Coulibaly emmena les organisateurs à sursoir à la 2è édition. Après son décès l’agence s’est associée avec l’association les Amis de Kandioura Coulibaly pour mettre en place cette soirée qui est aussi l’occasion pour mettre en compétition des mannequins à travers une série de défilé.
Cette fois-ci une sélection de différentes tenues caractéristiques des ethnies de notre pays a permis d’ouvrir le défilé. La fille de Kandioura Coulibaly, Fatoumata Thioye Coulibaly a montré un échantillon du travail de son père à travers des boubous, pantalons, pagnes, couvre-chef, chaussures et autres accessoires de mode pour hommes et femmes des communautés bambara, peul, dogon, senoufo, bobo, tamasheq, bozo, sonrahï, arabe, kassonkhé et soninké, en cotonnade, en cuir et peau, en soie ou en laine.
Le 2è prix Kandioura Coulibaly a permis de récompenser 35 personnalités du monde de la culture et de la mode. Cela vas des réalisateurs de cinéma, aux comédiens, modélistes, plasticiens, mannequin et aux journalistes culturels. Trois journalistes ont été récompensé : Mohamed Lamine Touré de la radio nationale, Cheick Oumar Sangaré de la télévision nationale et votre serviteur.
Rappelons que Kandioura était le leader du groupe Bogolan Kasobané qui est devenu une alliance de recherche et de diffusion. Lors de leurs nombreuses expositions de par le monde, les membres du groupe ont vulgarisé le bogolan et l’ont imposé comme art malien dans de nombreux pays. Leur objectif primordial, à savoir promouvoir le bogolan et le faire accepter comme expression artistique, semble bien atteint.
C’est en 1979, lors de la première Foire de Bamako, que la présidence de la République du Mali a décidé d’acheter une œuvre en bogolan du groupe Kasobane. Cette œuvre plastique, avec des signes de la cosmogonie bambara a servi à décorer une salle du siège de l’ONU à New York.
Elle y est resté jusqu’au début des années 2000. Ce langage plastique devient le véhicule de leurs pensées, à travers des compositions saturées de signes, ils créent des œuvres engagées et symboliques. Avec le groupe Kasobane, il participe à une centaine d’expositions individuelles et collectives, de défilés de mode, de salons d’artisanat et autres foires à travers le monde. Il a travaillé pratiquement avec tous les cinéastes maliens. De Djibril Kouyaté à Adama Drabo, en passant par Salif Traoré, Boubacar Sidibé, Sidi Diabaté, Mamo Cissé et surtout Cheik Oumar Sissoko.
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