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Coulisses de la formation du gouvernement : Les ministères des Finances et des Mines refusés à la junte
Publié le jeudi 26 avril 2012   |  L'Indicateur Renouveau


Mali:
© AP par DR
Mali: Le capitaine Sanogo à la tȇte d`un putsch
Jeudi 22 mars 2012.Mali. Le capitaine Sanogo dans son quartier général après sa prise du pouvoir


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Le Premier ministre de transition, Cheick Modibo Diarra, a formé mercredi son gouvernement qui, sur vingt-quatre membres, comprend trois militaires. Les trois militaires détiennent les postes de la Défense, de l'Administration territoriale (Intérieur) et de la Protection civile. Il s'agit respectivement du colonel-major Yamoussa Camara, du colonel Moussa Sinko Coulibaly et du général de gendarmerie Tiéfing Konaté.

Ces trois haut gradés sont des proches de la junte militaire menée par le capitaine Amadou Haya Sanogo qui a renversé le 22 mars le régime du président Amadou Toumani Touré (ATT) avant d'accepter de rendre le pouvoir aux civils sous la pression de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Toutefois, toutes les demandes de la junte n’ont pas été satisfaites, car elle n’a finalement pas eu les départements des Finances et des Mines, car la communauté internationale et les partenaires techniques et financiers ne voulaient pas de cela.



Ministre de la justice 4 ans après sa radiation :

La revanche de Malick Coulibaly

Il y a 4 ans, substitut du procureur de la République de Kati, il démissionnait de la magistrature pour protester contre "l’instrumentalisation de la justice et refuser de se plier à une décision dictée par un supérieur hiérarchique contre son intime conviction". Malick Coulibaly, puisque c’est de lui il s’agit, vient de prendre sa revanche en devenant ministre de la Justice dans le gouvernement de transition. Désormais, on fonde beaucoup d’espoir sur lui pour redresser la justice malienne.

"Je ne peux pas accepter que la justice de mon pays soit instrumentalisée". C’est sur cette note que Malick Coulibaly était monté au créneau le 2 octobre 2008 pour dénoncer les travers de la justice du Mali, car son éthique, son éducation et ses convictions religieuses ne lui permettent pas de continuer à travailler dans un milieu qui n’a de justice que de nom. Il a été contraint de partir pour éviter de tomber dans certains travers de la mission que lui confère sa fonction de magistrat.

C’était la première fois que cela se passait et son geste a suscité une vague de soutien. Quatre ans après, il tient sa revanche en devenant le ministre de la Justice. Cette promotion saluée par tous les Maliens constitue une lourde charge pour lui, car on fonde beaucoup d’espoir sur lui pour redresser la justice malienne. A lui de ne pas rater ce rendez-vous avec l’Histoire. D’ores et déjà, ses camarades de promotion de l’Ecole nationale d’administration (ENA de Bamako), et ses collaborateurs reconnaissent en lui "un homme de principe, honnête, rigoureux dans le travail".





Désigné ministre d’Etat

Un proche de Blaise Compaoré en quasi vice-Premier ministre

Sadio Lamine Sow, nouveau ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, est connu, lui, pour être un proche conseiller du président burkinabé Blaise Compaoré. Il a été conseiller pendant plusieurs années du médiateur dans la crise malienne. Quant au nouveau porte-parole du gouvernement, Hamadoun Touré, également ministre de la Communication, de la Poste et des Nouvelles technologies, il est aussi le porte-parole de la Mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci).



Colonel-Major Yamoussa Camara :

Le nouveau ministre de la Défense commence par le CNRDRE

Selon nos confrères de RFI, le capitaine Sanogo assure en tout cas qu’il n’a pas imposé ses ministres. Il n’a d’ailleurs pas apposé sa signature pour valider ce gouvernement, et dit avoir été associé uniquement "à titre consultatif" à la formation de ce nouvel exécutif. Ce mercredi matin en tout cas, il recevait le ministre de la Défense et des Anciens combattants quelques minutes après sa nomination, au camp militaire Soundiata Kéita de Kati. Preuve peut-être que le pouvoir est encore bien entre ses mains, même si lui-même ne cherche pas à se mettre en avant et insiste sur le poids des institutions civiles.



Hamèye Founé Mahamadane :

L’"opposant" devenu ministre

Au ministère des Sports, le nouveau maître des lieux s’appelle Hameye Founè Mahalmadane. Magistrat, il était précédemment secrétaire général du Syndicat libre de magistrature (Sylima) et un des militants très actifs contre les réformes constitutionnelles initiées par l’ancien président Amadou Toumani Touré. Ses prises de position dans le "Collectif touche pas à ma Constitution" ont fait de lui l’un des opposants farouches au régime sortant. Mais pourquoi subitement le magistrat s’est retourné contre ATT ? Plusieurs observateurs, pensent que des promesses à lui tenues par Koulouba n’ont pas été respectées. Ce qui fait craindre à certains "un règlement de comptes dans les jours à venir contre certains dignitaires du régime sortant".



Colonel Moussa Sinko Coulibaly

Au stratégique ministère de l’Administration territoriale

Ce qui n’est pas surprenant, c’est la nomination du colonel Moussa Sinko Coulibaly à la tête du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire. Un super ministère confié à l’un des hommes de confiance du chef de la junte, mais sans grande expérience de l’administration publique. A Ouagadougou, il avait annoncé la nomination du Premier ministre dans les 48 h qui suivent. Ce fut le cas. Précédemment directeur de cabinet du capitaine Amadou Haya Sanogo, le colonel Coulibaly avait été annoncé par plusieurs observateurs aux Affaires étrangères. Finalement, celui qui est considéré comme le bras droit du capitaine hérite du très important ministère de l’Administration territoriale. Sa mission sera de conduire les prochaines élections générales, tout en obtenant un fichier électoral fiable réclamé par les partis politiques. Pourra-t-il relever le défi ? Le temps nous le dira.



Vingt quatre ministres :

Une pléthore déjà critiquée

La liste des ministres du gouvernement de transition a été rendue publique hier mercredi 25 avril aux environs de 10 h. Cette nouvelle équipe exécutive est composée de 24 membres. Une grosse surprise pour de nombreuses personnalités qui s’étonnent du nombre élevé des portefeuilles pour un gouvernement de transition. Surtout quand on sait que le régime sortant d’Amadou Toumani Touré, qui en avait 32, a été critiqué en son temps pour la pléthore des ministères.





PARITE OU EGALITE

Le genre ignoré

Avec le gouvernement de transition, la promotion féminine prend un coup d’arrêt. Sur les 24 ministres, elles ne sont que trois. Il s’agit de Mme Alwata Ichata Sahi, précédemment chef de cabinet du ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat, nommé ministre de la Promotion de la femme et de l’Enfant et Mme Traoré Rokia Guikiné, jusqu’ici chef de cabinet du précédent ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, devenue depuis hier ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine et Mme Diallo Fadima Touré, ministre de l’Artisanat, de la Culture et du Tourisme. Faudrait-il s’attendre à une levée de bouclier des organisations de défense du droit des femmes ?



LA JEUNESSE OUBLIEE

Des ministres peu connus du grand public

Au vu des nouveaux membres du gouvernement, un constat s’impose : des ministres peu connus du grand public et l’absence de jeunes cadres. En effet, la nouvelle équipe gouvernementale est composée majoritairement d’hommes nouveaux qui ne sont pas connus du grand public même s’ils ont occupé de hautes fonctions dans l’administration. Cette situation explique l’exclusion des partis politiques qui sont quotidiennement en contact avec le public. Selon un citoyen "ce nouveau gouvernement est formé avec la complicité du CNRDRE et le Premier ministre à l’exclusion des partis politiques".

Rassemblés par

Issa Fakaba Sissoko, Abdoulaye Diakité et Ben Daou

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