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Elections communales : La fraude programmée
Publié le vendredi 18 novembre 2016  |  Le Républicain
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© aBamako.com par mouhamar
Premier tour des législatives: Ouverture des bureaux de vote en présence des observateurs de l’union européenne
Bamako, 24 novembre 2013 au lycée Mamadou Sarr: Une équipe d’observateurs de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne au Mali (MOE UE) était présente ce 24 novembre, lors de l’ouverture des bureaux de vote en Commune IV, à l’occasion du premier tour des élections législatives.
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Hier, jeudi 17 novembre 2016, les responsables de l’opposition républicaine et démocratique étaient face à la presse au siège de l’Union pour la République et la démocratie (URD) sis à Badalabougou pour exprimer leurs inquiétudes face aux dangers, à l’insécurité, aux tripatouillages qui planent sur les élections communales du 20 novembre 2016.

Selon l’opposition, une fraude généralisée se prépare en faveur du Parti au pouvoir : le RPM. Après avoir dénoncé l’imbroglio juridique qui affecte le scrutin du dimanche prochain, les opposants se réservent le droit de porter plainte pour l’annulation pure et simple des élections au cas où elles ne seront pas transparentes et crédibles. Ce point de presse était principalement animé par le vice-président de l’URD, Me Boubacar Karamoko Coulibaly, en présence de Me Demba Traoré, l’honorable Bakary Fomba, l’honorable Kalifa Doumbia de l’Urd, du président du PSP, Oumar Hammadoun Dicko, de Souleymane Koné des Fare Anka Wuli, de Hamed Traoré de l’AFP et d’autres opposants.

S’agissant de l’imbroglio juridique qui affecte sérieusement les élections communales, le conférencier Me Boubacar Karamoko Coulibaly a fait savoir que le 14 novembre 2016, moins d'une semaine avant le scrutin, le ministre de l'Administration territoriale, par une lettre laconique informe la classe politique de la poursuite du processus électoral sur la base de la loi abrogée.
« Force est de constater que ladite lettre a rajouté à la confusion et aux imperfections graves qui caractérisent le processus électoral.

Or, sur le terrain, tous les acteurs engagés dans le processus électoral se sont conformés à la nouvelle loi électorale dans la mesure où conformément à son article 73 aucun T-Shirt, ni tissus aux couleurs des formations politiques ne sont visibles pendant la campagne électorale en cours », a-t-il dit. A ses dires, le chef de file de l'opposition a immédiatement saisi le Premier ministre d'une correspondance pour lui faire part de son incompréhension et de son indignation face à cette situation. Il a ensuite été reçu en audience par le Premier ministre le mercredi 16 novembre 2016 à 16h.

Le Premier ministre a profité de cette audience pour informer le Chef de file de l'Opposition de l'existence d'un avis de la cour suprême en date du 08 novembre 2016 qui a conclu à la poursuite du processus électoral relatif aux communales du 20 novembre 2016 sur la base de la loi électorale n°06-044 du 04 septembre 2006 modifiée aux motifs que le collège électoral a été convoqué sous l'égide de ladite loi. Le Chef de File de l'Opposition a déploré que cet avis consultatif ne soit ni porté à la connaissance de la classe politique ni visé dans la lettre du Ministre.

L'Honorable Soumaïla CISSE a rappelé au Premier ministre que si la nouvelle loi électorale ne devait pas s'appliquer aux élections communales du 20 novembre 2016, pourquoi le Gouvernement a-t-il précipité son adoption par l'Assemblée Nationale au cours d'une session extraordinaire très coûteuse organisée à cet effet ? Quelle urgence justifiait donc la convocation de l'Assemblée Nationale en session extraordinaire ? s’interrogent les opposants qui estiment que cette situation honteuse démontre une fois de plus l'amateurisme qui caractérise la gouvernance de notre pays.

« Dans quel Etat sommes-nous ? »
En outre, le conférencier, Me Boubacar Karamoko Coulibaly a signalé qu’il y a une fraude programmée pour que le parti au pouvoir rafle tous les sièges car, dit-il, il y a déjà des bulletins pré-votés RPM.

« Il y a deux jours de cela, alors que nous nous acheminons vers la fin de la campagne, il nous est revenu de constater que des spécimens de bulletins autres que ceux délivrés par l'Administration ainsi que des bulletins de vote ont été découverts dans plusieurs circonscriptions électorales du pays notamment à Dioïla, dans les communes IV, V et VI de Bamako. Cette situation est une grave atteinte à la transparence et la sincérité du scrutin et risque de compromettre dangereusement le bon déroulement du scrutin du 20 novembre 2016. Par ailleurs, en commune II du district de Bamako, nos responsables et militants ont attesté que la liste des Présidents de Bureau de vote et des assesseurs comporte uniquement les jeunes de l'alliance RPM-CODEM toute chose qui affecte également la transparence et la sincérité du scrutin dans cette localité. Plusieurs circonscriptions sont concernées par cette situation.

C'est tout simplement pour vous dire qu'une fraude généralisée se prépare en faveur du Parti au pouvoir, le RPM, lequel dans sa furie de s'accaparer de tout vaille que vaille n'hésite même pas à piétiner ses propres partenaires. Quelle honte !!! », a dénoncé Me Boubacar Karamoko Coulibaly. Avec preuve à l’appui, il a exhibé des exemplaires des bulletins incriminés.
En plus du Premier ministre, l’opposition a également saisi la CENI (Commission électorale nationale indépendante) et certains partenaires du Mali, fort du rôle capital qu'ils jouent dans le processus électoral, afin que chacun, en ce qui le concerne, puisse œuvrer pour que ce processus presque compromis par endroit par une crise sécuritaire inquiétante, soit transparent et sincère.

« La campagne électorale a été lancée sur fond d'insécurité généralisée sur presque toute l'étendue du territoire national. Cette situation, loin d'être maîtrisée par le Gouvernement, est profondément préoccupante. Les populations, appelées à se déplacer pour battre campagne, sont partagées entre angoisse, peur et désolation face à l'impuissance d'un Gouvernement qui navigue à vue. Hier (Ndlr, mercredi passé) le directeur de campagne de la liste PSP de Douentza a été assassiné alors qu'il était en campagne. Avant hier mardi,(Ndlr, mardi passé) un militant de l'URD, ami du député URD Amadou Maiga élu à Douentza a été assassiné à Douentza. Les populations sont de plus en plus inquiètes et le Gouvernement ne rassure pas. C'est pourquoi tout tripatouillage du scrutin risque d'aggraver inutilement les crises qui secouent notre pays dont certaines perdurent par l'incompétence et l'amateurisme du régime en place », a souligné le conférencier.

Faible taux de participation au scrutin en vue ?
A la suite du conférencier, l’honorable Bakary Fomba a certifié que des cartes NINA sont en train d’être distribuées aux militants RPM à Dioïla. En réponse aux questions des journalistes, le diplomate Souleymane Koné des Fare Anka Wuli a indiqué que l’opposition portera plainte s’il n’y a pas eu de correction au processus électoral.

Il a souhaité à ce que les bulletins de vote soient authentifiés car personne ne connait l’ampleur de la fraude. Selon Oumar Hammadoun Dicko du PSP, l’Etat a crée les conditions de la confusion en exhumant l’ancienne loi électorale qui exige d’ailleurs l’unicité des élections. « Dans quel Etat sommes-nous ? », s’interroge Hammadoun Dicko. Avant d’ajouter que tous les jours, il y a des assassinats à Douentza.

Selon lui, le taux de participation au scrutin du 20 novembre 2016 sera le plus faible de l’histoire du Mali. Hamed Traoré de l’AFP a exigé des élections transparentes et crédibles. « Nous n’accepterons pas qu’on nous triches », met en garde les opposants. Pour sa part, Me Demba Traoré de l’URD a déclaré que le Mali va vers le chaos car le pays n’est pas à l’abri d’une crise postélectorale.

Selon lui, le gouvernement ne communique pas et ne rassure pas. Aux dires de Me Boubacar K Coulibaly, le gouverneur de Mopti est à Bamako pour demander l’annulation du scrutin dans deux de ces cercles. « L’opposition se réserve le droit de porter plainte pour l’annulation pure et simple des élections au cas où elles ne seront pas transparentes et crédibles », a conclu le conférencier.
Aguibou Sogodogo
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