Pendant que les PTF se “sectarisent” et que le PAPEM se “délégitimise”, l’administration chargée des élections se fourvoie, les OSC et le citoyen, victimes médusées se plantent en spectateurs.
Depuis la convocation du collège électoral en Conseil des ministres du mercredi 10 août 2016, la machine électorale devrait normalement se mettre en marche, comme lors des élections générales de 2013 (présidentielles en juillet et août, puis législatives en novembre et décembre). Mais hélas, encore une fois hélas ! Force est de constater que depuis l’installation des autorités issues des urnes courant 2013, suite aux efforts louables de la Transition en dépit d’innombrables obstacles dressés sur le chemin de l’organisation d’élections en son temps, la gouvernance a placé le citoyen dans une seule et unique position : prendre son mal en patience. Et ce mal, puisqu’il faut l’appeler par son nom, voire le préciser pour le commun des mortels, est multiforme. Il s’agit du mal économique, social et surtout financier et sécuritaire.
Et le citoyen, à bon droit, se demande : ‘‘La gouvernance ne définit-elle pas l’économie, la société, les finances, la sécurité et tant d’autres domaines ?’’ La réponse, certainement affirmative, renvoie les gouvernants face à leurs responsabilités qui, loin s’en faut, ne plaident guère en leur faveur dans ce Mali post-crise. Comme tel, en accordance avec le bon sens, les responsables actuels de la gouvernance méritent non pas des applaudissements mais des admonestations de la part de leurs concitoyens fatigués de prendre leur fameux mal en patience, tant ledit mal semble infini, l’horizon béni si recherché s’éloignant de jour en jour rendant violentes nos espérances. Avec ce mal qui perdure, le risque d’alourdissement du fardeau citoyen est élevé comme en témoignent les conditions d’organisation des élections communales du 20 novembre prochain.
A ce sujet, à défaut de réaliser davantage de progrès, l’administration chargée des élections ainsi que les PTF, notamment le PAPEM, devraient préserver les acquis, d’autant que le Mali de 2013 reste toujours le Mali avec ses expériences et ses tâtonnements, la continuité de l’Etat étant une règle d’or en matière de gouvernance qui s’enracine et se projette dans l’avenir. Mais non ! La gouvernance, notamment électorale s’avère être, en ces temps actuels, une fuite en avant, un récurrent pilotage à vue permettant à ceux qui sont payés pour faire correctement le « job » de se dédouaner, arguant sottement qu’il pleut, ou qu’il vente, ou que le soleil luit, ou que le loup a mangé le chien et que sais-je encore, juste histoire de veiller à se donner le temps pour un hypothétique bond en avant. Or, comme l’a si bien dit le Secrétaire Général sortant des Nations-Unies, Ban Ki MOON, le « temps est ce précieux trésor que nous ne maîtrisons pas ». Bref, voilà l’attitude de nos gouvernants qu’aucun citoyen des pays développés avec le statut glorifiant de PTF chez nous, ne saurait accepter, a fortiori tolérer, mais que nous, sujets et objets manipulables à souhait desdits PTF sectaristes avec une administration en l’occurrence électorale, complice, amorphe et sans vision (ne serait-ce que trimestrielle) subissons sans grande possibilité de « broncher ».
Et c’est là que l’éveil de conscience pour la patrie Mali, sans pour autant tomber dans le chauvinisme, est requis pour les acteurs de la société civile qui doivent réclamer leurs droits légitimes aux autorités afin de contribuer à la réussite des élections communales du 20 novembre. Car il est inadmissible à ce stade où l’on a enregistré des acquis, que le processus soit exclusif au lieu d’être inclusif comme sous la transition. Il ne sied nullement d’aller à reculons. Il faut impérativement avancer sans quoi, on est disqualifié et condamné à tenir le volant. Cette dynamique d’éveil et de critique s’amorce fort heureusement avec les recommandations de la conférence de presse de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance tenue le samedi 12 novembre dernier ; recommandations d’intérêt général car sous-tendant les principes et valeurs de notre royale marche démocratique.
En conclusion, le bon sens requiert que le processus d’organisation des élections soit inclusif afin d’éviter que l’on ne dise que les élections étaient mieux organisées il y a quelques années, que maintenant vu le degré d’exclusion qui pointe à l’horizon avec un PAPEM et ses partenaires qui se dédisent et un ministère singulièrement amorphe et méprisant envers une frange importante de ses concitoyens, acteurs depuis 2004 d’un processus inclusif avec l’installation d’une Campagne Nationale d’Education Civique en vue des élections communales de mai 2004. Constat amer : que de reculs 12 ans après !