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Dilemme migration : Partir ou Rester ?
Publié le vendredi 18 novembre 2016  |  Le Zenith Bale
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“On ne peut pas continuer à appauvrir l’Afrique et demander aux africains de rester chez eux”, dixit Aminata TRAORE militante altermondialiste. C’était lors d’un débat public à l’Institut Français du Mali, le mardi 15 novembre. Le débat portait sur le thème : “Dilemme migration : partir ou rester ?” et a été organisé par Deutsche Welle (DW) en partenariat avec la Radio Kledu.
Dans le cadre d’un projet financé par le ministère allemand des Affaires Etrangères, Deutsche Welle (DW) a animé, en partenariat avec Radio Kledu, un débat public autour des jeunes africains en quête d’avenir. Il s’agissait pour les panelistes de fournir des éléments de réflexion relatifs aux espoirs, aux problèmes et aux défis des migrants africains.

Le modérateur Mahamadou Kane et la modératrice Mireille Dronne avaient pour interlocuteur sur le podium : Dr Boulaye Kéïta, conseiller technique au ministère des Maliens de l’Extérieur ; Cheick Fanta Mady Traoré, coordinateur de PRODEFPE au ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle ; Ousmane Diarra, président de l’Association des Maliens de l’Extérieur ; Aminata Dramane Traoré, ancienne ministre et militante altermondialiste, coordinateur du Forum pour un autre Mali ; Etienne Fakaba Sissoko, auteur du blog journaldupeuple.com et professeur d’Economie et de Mathématique Appliquées à l’Université de Bamako ; et Salif Doucouré, candidat pour la migration.

Pendant deux heures, les panélistes ont tenté d’apporter les réponses à deux questions : Qu’est-ce qui pousse les migrants à partir ? Quelles sont les mesures prises par le gouvernement pour les retenir ?

Avec les larmes, Salif Doucouré, carreleur, témoigne et explicite la raison qui l’incite à pendre le risque. “Présentement au Mali, il n’ya pas de boulot, c’est ce qui pousse les jeunes africains à partir. Nous avons des femmes, des familles et s’il n’ya pas de boulot c’est difficile ! “, dit-il.

Du côté de la société civile, Ousmane Diarra président de l’Association des Maliens de l’Extérieur, met en cause le système de relation entre le nord et le sud. Il réaffirme sa candidature pour le départ. Pour lui, l’Etat ne dispose pas de politique d’emploi pertinent. Une information démentie aussi tôt par M. Cheick Fanta Mady Traoré.

Selon Aminata Traoré, militante altermondialiste, les jeunes gens partent désespérés, faute d’emploi, faute d’interlocuteur, faute de perspective. Le monologue européen c’est-à-dire la volonté européenne de pouvoir résoudre seule le problème. “On ne peut pas continuer à appauvrir l’Afrique et demander aux Africains de rester chez eux”, dit-elle.

Débat intéressant, vivant et contradictoire, chacun défend son point de vue. Ainsi, du côté du gouvernement, Cheick Fanta Mady dira que l’Etat a déployé d’énormes efforts pour se développer chez soi. Selon lui, le Programme décennal de Développement de la Formation professionnelle pour l’Emploi (PRODEFPE) sert d’exemple. Ce programme, dit-il, offre la formation des jeunes en adéquation avec les besoins. En plus du PRODEFPE, il a cité d’autres foyers pour l’emploi des jeunes tels que l’APEJ, le PROSEJ, l’ANPE. Toujours sur son défensif, il affirme que le nouveau plan d’action de la politique nationale d’emploi va produire jusqu’à 100 000 emplois an soit cinq fois supérieurs au plan précédent.

Pour Dr Boulaye Kéïta du ministère des Maliens de l’Extérieur, il faut réfléchir avant de décider. ” Partir ou rester, je dirai réfléchir “, rétorque-t-il.

Pour sa part, Etienne Fakaba Sissoko, les médias sont au centre de ce problème. Puis que, dit-il, à chaque fois que l’on parle d’Afrique, elle est qualifiée comme un continent de famine, de guerre, de pauvreté. Contrairement à l’occident où l’on ne diffuse que des reportages somptueux. Selon lui, la migration n’est pas un dilemme pour les jeunes si rester, c’est mourir et partir avoir de l’espoir.

Le débat devient tendu entre les défenseurs de partir et ceux de rester. Chaque côté avance son argument.

En effet, les partisans de partir s’appuient sur le côté positif de la migration. Les migrants ont apporté 471 milliards à l’Etat Malien, défendent-ils. A l’opposé, les défenseurs de rester attaque par le côté néfaste. Ainsi, selon Dr Boulaye Kéïta, 376 maliens ont péri cette année dans la méditerranée.

Cependant, d’un côté comme de l’autre, ils sont tous unanimes sur l’incapacité des dirigeants africains à développer le continent.

Yacouba Traoré

Stagiaire

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