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Le régime a semé, il doit récolter
Publié le vendredi 18 novembre 2016  |  Le Pays
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Bamako, capitale malienne. Le vent de la contestation souffle. Les parties signataires de l’Accord de paix ont du mal à s’entendre sur sa mise en œuvre. Gouvernement, groupes armés, médiation, ils se jettent les responsabilités quant au retard accusé. Les éléments de base de son opérationnalisation tardent. Cantonnement, mise en place des autorités intérimaires, les patrouilles mixtes, le retour des réfugiés et déplacés. Le gouvernement, accusé en premier de manque de volonté affichée, fait fi de toutes ces étapes pour parler de l’organisation des élections communales. Du coup, les groupes signataires, les déplacés et réfugiés rejoignent le camp de l’opposition. Ils dénoncent cette violation des principes clé de l’accord et sollicitent du gouvernement un report. Selon les nouveaux opposants, l’Etat malien est allé vite en besogne. Il devait d’abord résoudre les points sensibles avant de parler d’élections.

L’Etat malien semble voir en cet accord un piège au bénéfice d’autres acteurs. Explique des signataires de l’accord. C’est la seule explication de sa position floue quant à sa mise en œuvre.

L’opposition républicaine et démocratique avait alerté le gouvernement autour de ce sujet. A l’entendre à l’époque, cet accord précipiterait la partition du pays. Le régime était optimiste et appelait tous les Maliens à s’impliquer davantage pour la réussite de sa mission. Mais aujourd’hui, le constat est désolant. Des années après, la mise en œuvre de l’accord peine toujours à voir le jour. C’est le statuquo et nous sommes à la case départ.

Les groupes armés que l’Etat voyait en frères sont ceux qui s’opposent à l’application de l’accord. Ils dénoncent et n’épargnent pas un probable embrasement de la situation.

Aujourd’hui, le régime a en face au-delà des terroristes et autres bandits, les groupes armés signataires, la France et les réfugiés. Des alliés d’hier qui mettent la pression sur l’Etat pour le respect des engagements signés dans l’accord.

Ce qui amène à se poser la question pourquoi : l’Etat refuse de respecter un accord dont il a fait les éloges à travers le monde au moment de sa signature ?

On ne récolte que ce que l’on a semé.

Boubacar Yalkoué
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