Au Mali, on vote ce dimanche dans le cadre des élections communales. La gestion de l'insécurité liée surtout aux opérations des djihadistes aura été un grand thème de campagne à Gao où les habitants espèrent voter aussi.
Sept millions d'électeurs maliens sont attendus aux urnes. Ces élections communales ont été plusieurs fois reportées. L'insécurité qui touche plus particulièrement les régions du Nord jette un doute sur l'effectivité du vote dans cette partie du Mali. Malgré la présence des casques bleus et des forces étrangères qui appuient l'armée malienne, les djihadistes continuent d'opérer des attaques meurtrières. C'est donc à cause de cette insécurité qu'à Kidal par exemple, les communales n'auront pas lieu. En revanche à Gao, la situation est jugée plus stable et des affiches de campagne sont même visibles. La lutte contre l'insécurité est forcément le principal thème de campagne.
Mali MINUSMA-Polizisten während einer Patrouille in Gao (DW/A. Kriesch/J.-P. Scholz)
L'insécurité comme thème de campagne
Candidat lui-même à cette élection, Sadou Diallo, Maire de Gao depuis sept ans, défend les couleurs du Parti pour le Développement Economique et la Solidarité (PDES). Il avait fui lorsque les djihadistes avaient pris possession de la ville :
"Je voulais rester, mais sept jours après, ce sont même les Arabes de la localité qui étaient avec le Mujao (Mouvement pour l'Unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest) qui sont venus me dire "si tu ne quittes pas on va te pendre. Ou on va te fusiller publiquement". Parce que moi je suis Hôtelier et j'ai travaillé pendant neuf ans avec les Américains ici. Donc on me prenait pour un espion. Et depuis que j'ai quitté cette ville, j'ai pris mes propres moyens pour parcourir le monde et demander secours à la population de Gao".
Parmi les conccurents de Sadou Diallo, il y a deux femmes dont Houleymatou Maiga, directrice d'école et populaire à Gao. À l'opposé du Maire, elle avait décidé de ne pas fuire les djihadistes :
Mali Bürgermeister Sabdou Harouna Diallo mit Soldaten in Gao (DW/A. Kriesch/J.-P. Scholz)
La Minusma comme bouc émissaire?
"Je ne pouvais pas partir : un, parce que je suis une femme, je suis mariée, j'ai une famille ici et mon mari est le chef d'une communauté. On ne pouvait pas bouger. On était resté pour un peu sécuriser Gao parce qu'il y a des gens qui ont dit que si le chef bouge, eux aussi vont bouger."
Les candidats essaient également de se positionner par rapport au rôle de la mission de l'ONU. Selon le Maire Diallo, cette mission engrange beaucoup d'argent mais elle est inefficace. Celui qui se présente comme étant un fan de Donald Trump propose que l'on investisse à Gao l'argent donné à la Minusma. Il n'y aurait plus de guerre affirme-t-il.