BAMAKO,-- Plus de 7 millions électeurs maliens vont se rendre aux urnes le 20 novembre pour choisir parmi 4.122 candidats les futurs dirigeants de 703 communes du Mali.
Seules 15 communes ne présentent pas de liste, notamment dans les régions de Kidal et Tessalit (nord-est), selon l’Administration territoriale.
Elle a également fait savoir que les partis politiques ont déposé 2 581 listes de candidatures. Il y a d’autre part 1 416 listes au compte des regroupements des partis politiques et 16 listes de candidats indépendants.
Le premier enjeu de ce scrutin qui se tient sept ans après les dernières élections communales à cause d’une grave crise sécuritaire, sera le taux de participation.
Ce taux risque d’être faible à l’image la morosité qui a caractérisé la campagne électorale un peu partout dans le pays. En effet, malgré la présence d’affiches des candidats et l’organisation de quelques meetings, Bamako, la capitale n’a pas connu d’effervescence particulière.
Le report à plusieurs reprises des élections et le dépit politique ont sans doute provoqué la défiance de l’électorat vis-à-vis des partis politiques.
Le second enjeu, qui a aussi un impact sur le taux de participation, est celui de la sécurité du scrutin. En effet, selon des témoignages recueillis par Xinhua, la campagne a été très morose dans le nord en raison notamment de la menace jihadiste, des appels au boycott de certains mouvements armés en signe de protestation contre le report de la mise en place des autorités intérimaires.
Ainsi, mercredi soir, des hommes armés à bord de plusieurs pickups ont intercepté et mis le feu au matériel électoral de la commune de Douekiré, dans le cercle de Goundam (Tombouctou).
Et, ce samedi, des "hommes armés et en turban" ont mis le feu au matériel électoral des bureaux de vote des communes de Seréré et de Hamzakoma dans le cercle de Gourma Rharous (Tombouctou).
Par ailleurs, à Souleye (300 km au nord de Bamako), les jihadistes ont interdit toute campagne et l’affichage de portraits de candidats, a indiqué à la presse un dirigeant du PARENA (opposition).
Pour rassurer la population, le gouvernement a indiqué avoir mis en place une cellule de coordination pour la sécurisation du vote, en collaboration avec la Minusma (Mission de l’ONU) et l’opération française Barkhane dans les régions du centre et du nord.
Mais, la tension est aussi perceptible dans le sud, notamment dans la capitale, car l’opposition craint "une fraude généralisée" du parti au pouvoir et de ses alliés.
"Des spécimens de bulletins autres que ceux délivrés par l’Administration ainsi que des bulletins de vote ont été découverts dans plusieurs circonscriptions électorales du pays", ont dénoncé des opposants lors d’un point de presse animé jeudi dernier.