Les élections municipales organisées ce dimanche au Mali ont été émaillées d’incidents et d’appels au boycott dans le Nord, théâtre du soulèvement touareg qui a permis aux mouvements islamistes locaux de s’emparer de la région en 2012.
Les djihadistes en ont été chassés par l’armée française dans le cadre de l’opération Serval, lancée en janvier 2013, mais les actes de guérilla contre les forces gouvernementales ou la mission de maintien de la paix de l’Onu restent courants. Ils se sont même multipliés et étendus vers le sud ces derniers mois.
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Le scrutin a été annulé dans sept districts par mesure de sécurité. L’opposition et les groupes armés engagés dans le processus de paix qui se déroule sous l’égide de l’Onu jugent en outre la situation toujours trop instable pour qu’il ait lieu dans de bonnes conditions.
Le vote s’est déroulé dans le calme à Bamako, mais des urnes ont été brûlées à Tombouktou, dans le Nord, et le Parti pour la restauration des valeurs du Mali (PRVM-Fasoko) a annoncé l’enlèvement d’un de ses candidats près de Mopti, dans le Centre.
"La situation actuelle n’est pas propice aux élections parce que la majorité de notre population est disséminée dans différents camps de réfugiés", a fait valoir Amgar Ag Yehia, un habitant de Tombouktou qui a boycotté le scrutin.
A Kidal, dans la région que les séparatistes touaregs appellent Azawad, des femmes ont manifesté pour la deuxième journée consécutive.
"Pas d’élections dans l’Azawad avant la formation d’autorités transitoires", clamait une de leurs banderoles, évoquant le calendrier adopté dans le cadre du processus de paix.
"Nous avons reporté ces élections quatre fois afin qu’elles soient inclusives et quatre fois ça suffit", a déclaré le président Boubacar Keïta, s’adressant à la presse après avoir voté.
Les opposants de l’Union pour la république et la démocratie (URD) se sont plaints de fraudes lors des les préparatifs des municipales.
Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Onu, a "encouragé le gouvernement malien à poursuivre un dialogue constructif avec toutes les parties prenantes pour apaiser les tensions qui pourraient survenir, avant et après le vote".