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Graine de vérité : Laxisme et Amateurisme
Publié le lundi 21 novembre 2016  |  Le Sursaut
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La démocratie est le pire des régimes politiques, à l’exception de tous les autres, déclarait Churchill. Sous nos cieux, elle a du mal à s’acclimater. Pourtant, le vote ne fut pas inconnu de nos ancêtres. Il était pratiqué sous la forme du tirage au sort ; d’où l’expression « tirer le bâtonnet » pour le désigner en bamanankan. Dans un pays où le poste politique est considéré, non comme un poste où l’on se considère au service de la collectivité, mais comme un poste où l’on se sert, rien d’étonnant que la pratique de la démocratie soit soumise à rude épreuve. Et ce qui s’est passé ce dimanche, jour de consultations pour désigner nos conseillers municipaux, se passe de tout commentaire.




Le gouvernement est fortement interpellé. Qu’il ait pris les choses à la légère ne fait aucun doute. Le cafouillage est né d’abord du texte qui a régi la consultation.
Voilà qu’une loi, votée par l’Assemblée nationale, promulguée par le Président de la République, diffusée partout où besoin fut, est subitement annulée par une simple lettre adressée aux partis politiques : l’élection se fera, non plus sur la base de la nouvelle loi, mais sur celle de l’ancienne. La justification fournie pour soutenir ce fait aberrant s’accepte.
Ce qui demeure inacceptable est l’extrême légèreté avec laquelle tout cela s’est produit. Quel crédit accorder à un gouvernement qui dit pour se dédire quelques jours après ? Quand l’amateurisme cédera le pas au sérieux pour le travail bien fait ? Comment se fait-il qu’après plus d’un demi-siècle de pratique du multipartisme, l’on puisse se trouver le jour du vote sans le matériel nécessaire dans certains centres ? Avec, parfois, des bulletins mal confectionnés ?
Dimanche, les électeurs de certaines communes rurales du cercle de Bla, comme ceux de Gabéro, auront fait le déplacement pour rien : rien pour voter n’était disponible. A Koutiala, les électeurs favorables aux listes MPR eurent la surprise de trouver sur le bulletin de vote de leur parti, le logo d’un autre parti.
Pire, dans certaines localités, les opérations furent purement et simplement annulées pour cause d’insécurité. Ce fut le cas à Ménaka, à Tessalit, dans les communes de N’Tilit, de Tessit et de Talaye (cercle d’Asongo). D’autres communes comme Ber (Tombouctou) Douékeré (Goundam), Séréré et Hanzacoma (Gourma Rharous) ont vu leur matériel électoral incendié par des hommes armés.
La CMA ne serait-elle pas passée par là si l’on sait qu’ à travers un communiqué signé d’Illad Ag Mohamed elle avait exprimé des inquiétudes par rapport à ce qu’elle appelle « l’insistance du gouvernement malien » à organiser les élections communales à la date du 20 novembre 2016. Selon elle, ce sont les autorités intérimaires qui devraient organiser ces élections dans certaines localités. Enfin, le scrutin fut saisi comme l’occasion rêvé d’en découdre avec l’adversaire : CMA et GATTIA ont repris les hostilités notamment dans la localité de Tinzawaten.
Enfin, en décrétant que les élections se tiendront partout où cela serait possible, le gouvernement a pris la lourde décision de cultiver les germes d’une partition du pays. Comment expliquer la frustration des citoyens privés de leur droit de vote parce que l’Etat a renoncé, sciemment, à assurer leur sécurité ? Vivement les hommes qu’il faut à la place qu’il faut pour que prennent fin le laxisme et l’amateurisme.
LA REDACTION
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