Issa Diarra était un habitant de Kognoumani en Commune I du district de Bamako. Il était marié et père de trois enfants. Mais il a été arraché à sa famille, ses parents, amis, camarades, le 15 novembre 2009, suite à la descente musclée d’hommes envoyés par la mairie de la Commune I à Diankinébougou Wéréda. Depuis ce jour, chaque année, l’Association pour le Développement de Diankinébougou Wéréda (ADDW) 84 hectares, à travers l’Union des Associations et des Coordinations d’Association pour la Développement et la Défense des Droits des Démunis (UACDDDD) dont elle est membre, organise une marche qui quitte la famille de l’oncle du défunt à Daoudabougou pour se recueillir sur sa tombe au cimetière du même quartier.
«Nous organisons cette rencontre, dit le président de l’union, car depuis 2009, la Mairie de la Commune I nous a spolié de nos terres. Au cours de notre bras de fer, des policiers ont sur nous en faisant des blessés et un mort en la personne d’Issa Diarra. Il a été enterré à Daoudabougou sur demande de son oncle. C’est pourquoi on se retrouve ici pour se souvenir de lui et continuer le combat qu’on menait avec lui (lutte contre l’accaparement de nos terres), pour une justice saine et équitable, contre l’impunité. Par la même occasion, on exige qu’on arrête son assassin.
La justice refuse d’ouvrir son dossier pour faire le jugement de la personne qui a tiré et ses complices. Mais nous ne laisserons jamais tomber l’affaire», a déclaré le président de l’Uacddddd, Soungalo Koné. Issa Niaré, membre de l’Addw 84 hectares est revenu sur les circonstances de la mort d’Issa Diarra : «Issa est mort car on se défendait contre la démolition de nos maisons par la Mairie (l’équipe de Mme Konté). La Mairie nous attaqué avec des armes à feu. Ce qui a fait des blessés et des morts. Celui qui a tiré sur Issa est le fils d’Aldiouma Coulibaly, ancien conseiller à la Mairie de la Commune I.
Le ou les coupables sont connus. Mais comme on est pauvre, on refuse de faire éclater la vérité. Mais nous ne baisserons jamais la garde jusqu’à ce que les 1000 familles et quelques qui ont été chassés soient remis dans leurs droits, jusqu’à ce que les coupables de la mort d’Issa soient punis. Une commission interministérielle a même tranché en disant à la Mairie de la Commune I que Kognoumani n’est pas une zone de recasement. La Mairie du district l’a ordonné d’arrêter toute opération sur la zone. On espère des suites favorables à ses décisions».