Le divorce entre Bakaye Cissé et Oumar Aldjana, les deux leaders de l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ), un groupe armé qui n’a pas six mois d’existence, donne lieu à une redistribution des cartes dans le centre du pays.
Comme les autres mouvements politico-militaires qui ont vu le jour depuis trois ans au Mali, l’ANSIP-RJ n’a pas tenu longtemps loin des deux principales mouvances signataires de l’accord de paix d’Alger : la Plateforme, dominée par le Gatia du général El Hadj ag Gamou, et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui regroupe les anciens groupes rebelles.
Le week-end dernier, Oumar Aldjana, le président du mouvement ANSIPRJ créé en juin pour « mettre fin aux exactions contre les Peuls« , notamment dans la région de Mopti, a annoncé à plusieurs médias qu’il avait décidé de déposer les armes et d’intégrer le processus de paix.
« On veut passer ce message, dire que pour le moment, l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice a déposé les armes, et qu’elle s’inscrit dans la logique de la paix. Notre alliance est dans le processus d’Alger. Elle est pour la stabilité du Mali, elle est pour l’intégrité territoriale du Mali », a-t-il notamment déclaré à la radio Studio Tamani.
Aldiana a en outre indiqué s’être rapproché du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), du Congrès pour la justice de l’Azawad (CJA) et de la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA). Ces trois groupes armés touaregs, qui ont tous une couleur tribale, appartiennent à la CMA, mais contestent l’hégémonie des Ifoghas en son sein.
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Bakaye Cissé rallie la Plateforme
Selon nos informations, Aldjana était en discussion depuis plusieurs semaines avec des représentants de l’État et des différents groupes armés afin de rejoindre le processus de paix.
Début novembre, alors qu’il disait se trouver dans la zone de Tombouctou avec plusieurs de ses combattants, il déclarait à Jeune Afrique n’avoir aucun lien avec les groupes jihadistes.