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Victimes d’abus sexuels au Mali : 113 plaintes non traitées
Publié le mardi 22 novembre 2016  |  Le 26 Mars
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de L`avocat Me Mamadou Konate sur l’Affaire Birama Touré
Bamako, le 04 mars 2016 L`avocat du dossier Me Mamadou Konate et le président du comité de soutien Kassim Traoré étaient devant la presse
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113 victimes d’abus sexuels au Mali (2012/2013) avaient porté plainte devant les instances judiciaires, mais de nos jours encore, aucun dossier relatif aux crimes n’a été traité.
C’est Mr Suliman Baldo, expert indépendant sur la situation des Droits de l’homme au Mali qui a dénoncé l’inadmissible. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animée mercredi dernier au siège de la Minusma.

En effet, cette conférence de presse marque la fin de la 7ème visite de dix jours de Mr Suliman Baldo dans notre pays. Il s’agissait pour lui, de présenter un rapport sur la situation des Droits de l’homme au Mali au Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies en mars 2017. C’est pourquoi, au cours de son séjour, il a rencontré les ministres de la justice et des droits de l’homme, de la promotion de la femme, de la famille et de l’enfant et de la défense et des anciens combattants et d’autres membres du gouvernement.

Mr Baldo s’est également entretenu avec des associations de victimes, des représentants des mouvements armés signataires de l’Accord de Paix, les officiels du corps diplomatique et des agents du système des Nations Unies.

Aussi, selon Mr Baldo, tous les interlocuteurs rencontrés à Goundam se sont plaints de cas de vols à main armée et d’extorsion aux postes de contrôle mis en place par des groupes armés sur les axes routiers de la région de Tombouctou. « Là-bas, les populations vivent dans la peur et certains usagers de ces axes routiers ont été tués ou gravement blessés lors de ces contrôles », a dénoncé Mr Suliman Baldo.

Il ajoutera ensuite que cette insécurité grandissante, attribuable en grande partie aux retards enregistrés dans la mise en application de l’accord, aux défections au sein des groupes armés signataires et à l’émergence de nouveaux acteurs armés, met en péril les populations civiles dans les régions touchées en restreignant leurs moyens de survie, d’accès aux services de base et à l’aide humanitaire. A ceux-là s’ajoutent, selon Mr Baldo, les multiples attaques de groupes violents, extrémistes, contre les civils, les FAMA et les forces internationales.

C’est pourquoi, l’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme invitera les signataires de l’Accord de paix et la réconciliation au Mali, à redoubler d’efforts et accélérer le processus afin que démarrent les mesures de cantonnement et de désarmement des combattants.

Parlant de la lutte contre l’impunité, Mr Baldo dira que peu de progrès ont été enregistrés dans le traitement judiciaire des dossiers de crimes graves commis pendant la crise de2012/2013. Parce que, expliquera-t-il, les 113 victimes d’abus sexuels qui avaient porté plainte devant les instances judiciaires attendent toujours que justice soit faite. « Aussi, ces femmes victimes de violence sexuelle et basée sur le genre, faute de moyen, ne sont toujours pas en meure d’assurer leur prise en charge psychologique, médicale, économique et juridique. Et, les risques de violence sexuelle restent encore élevés en l’absence de programme de protection », a commenté Mr Baldo.

L’expert se dit toutefois optimiste car des actions ont été entreprises par les autorités depuis sa dernière visite (en février denier) en vue d’améliorer la situation des Droits de l’homme, notamment la réinstallation progressive de l’autorité de l’Etat dans plusieurs zones touchées par le conflit et la réforme de la commission nationale des Droits de l’homme conformément aux normes internationales. « Aussi, l’annonce du procès de capitaine Haya Sanogo et d’autres individus présumés impliqués dans la mort de Bérets Rouges en 2012, constitue un autre pas important dans la lutte contre l’impunité et la restauration de l’état de droit », dira ensuite Mr Baldo.

Il a aussi noté avec satisfaction la diligence dans la mise en place de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVRJ), avant d’inviter celle-ci à faire plus d’efforts en matière de communication envers la population et à mener des concertations plus approfondies avec les associations de victimes dans le pays.

Enfin, Mr Baldo exhortera la Communauté Internationale et les agences des Nations Unies à redoubler d’efforts pour aider le Mali à surmonter les obstacles persistants à la lutte contre l’impunité et à la protection des civils.

Djibril Kayentao
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